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En 2004, Jonathan Caouette avait électrisé la Croisette avec Tarnation, qui compilait des images de sa vie filmées par lui-même pendant une vingtaine d’années et où Renée occupait déjà une place centrale. L’exercice, entre portrait parano d’une Amérique marginale et autofiction narcissique, était un vaste défouloir, manière pour Caouette de bazarder son héritage à coups d’images psychédéliques. À cette aune, Walk Away Renée, brillante copie carbone du film précédent, s’avère nettement plus sombre et, du coup, un peu décevant. C’est le film de la rechute par excellence, autant pour Renée, dont on suit, impuissants, le délitement tragique, que pour Jonathan Caouette, dont le cinéma semble coincé dans une logique infernale de répétition.
Toutes les critiques de Walk Away Renée
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Au rythme d'un road-movie qui mène la petite famille de Houston à New York, le film déplie ainsi les grandes étapes de la vie de Renée, brouillant les frontières temporelles dans un montage bouleversant où les chromos heureux d'hier viennent heurter les images d'un présent exsangue.
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Un buddy movie filial, un road-movie où un couple apprend à vivre ensemble malgré les psychoses, voilà ce à quoi ressemble "Walk Away Renée". C'est "L'Arme fatale" version psy, un "Voyage en Italie" fusionnel et sous acide.
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Un film quasi-expérimental qui réconcilie l'impudique et le touchant.
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Caouette explore sa psyché et celle de sa mère délirante, le temps d'un road movie, expérimental dans le bon sens du terme. Un trip impossible à juger, bordélique, mais résolument passionnant.
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(...) Jonathan Caouette reconstruit un chronologie intime accidentée, où les expérimentations visuelles et sonores, relais indispensables de la pudeur et de l'amour fou (...) font pleinement sens.
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La surprise est évidemment moins forte qu'à l'époque de "Tarnation" (...). Mais l'estime est égale (...). Brutal, drôle, remuant.
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Le meilleur de ce documentaire, c'est sa science-fiction qui tient aux séquences où le jeune Américain injecte des chimères psychédéliques, mais aussi et surtout à son propos de fond : toutes nos vies sont des vies parallèles, et aucune ne peut prétendre être un modèle dominant.
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un film jumeau de « Tarnation » sur la forme, mais radicalement inversé sur le fond : au régime de purge libératrice du premier opus, « Walk away Renée » se fonde sur l’acceptation d’une résurgence douloureuse, aussi imparable que constructive. L’expérience n’en demeure pas moins réussie et secouante.
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Aspirant probablement à plus de sagesse, le réalisateur perd de cette spontanéité foutraque qui faisait la belle force de son précédent film. Au bout du compte, l'oeuvre est un émouvant nouveau chapitre du journal intime de Caouette mais interroge sa propre finalité.
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L'ensemble est très stylisé, par le split-screen, par la saturation de la lumière, par le flou, le grain, la musique folk... Pour autant, l'émotion provoquée reste limitée par la conscience qu'elle repose sur l'exploitation d'une misère familiale (...).
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Ce nouveau film peut d'abord dérouter, par sa gémellité avec ["Tarnation"]. (...) C'est cette ressemblance, cette finitude qui émeuvent, finalement.
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Neuf ans après Tarnation, Jonathan Caouette allonge sa mère sur le divan qu’il n’a lui-même jamais quitté et nous invite à revenir l’ausculter. On veut bien à condition qu’il couvre un peu ce surmoi qui dépasse de son peignoir.
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Walk Away Renée est un document tourbillonnant aussi poignant dans les montagnes d'amour déployées que dérangeant dans les intentions du cinéaste lorsqu'il en vient à "égarer"(...) les médicaments indispensables à la lucidité maternelle. Acte manque ou volonté inconsciente de documenter le point de rupture psy ?