Elle illumine The Homesman de sa beauté naturelle un peu froide, contrariée par les éléments, la frustration et une folie latente. La double oscarisée Hilary Swank livre une nouvelle performance mémorable dans le rôle d’une pionnière chargée de convoyer des mères de famille qui ont perdu la raison. Son association avec un vagabond imprévisible (Tommy Lee Jones, intense) donne naissance à un western, à la fois féministe et métaphysique, d’une ampleur folle. Rencontre avec une actrice au verbe rare mais précis.Comment avez-vous été approchée par Tommy Lee Jones ?Nous nous sommes rencontrés dans un restaurant italien de Beverly Hills. Nous avons simplement évoqué le script qu’il m’avait envoyé environ quatre semaines auparavant.Qu’avez-vous pensé de votre personnage, Mary Bee Cuddy ?Je l’ai adoré immédiatement. Tout était là, dans le script : ses vertus, son intégrité, son courage, sa vulnérabilité… C’était tellement bien écrit que je suis arrivée sur le tournage sans me poser de questions. Il n’y a d’ailleurs eu aucune improvisation, nous avons respecté le scénario à la virgule près.Comment vous êtes-vous préparée ?J’ai simplement essayé de ne pas trahir ce qui était écrit. Sinon, j’ai fait comme d’habitude : j’ai passé un mois à réfléchir au personnage, à essayer de le comprendre, à imaginer sa vie passée. Je prends en général beaucoup de notes, je couche quelques pensées.Votre personnage fait des choses très physiques. Vous êtes-vous conditionnée d’une façon particulière ?J’ai appris à monter à cheval, à conduire des mules, ce qui n’est pas évident du tout. J’ai trouvé ça très fun !Le tournage a-t-il été éprouvant ?Énormément. Les conditions climatiques étaient les mêmes que celles qu’on voit dans le film : vent, chaleur, froid… Ça nous a aidés à mieux comprendre la vie incroyablement rude de ces pionniers.Avez-vous souffert physiquement ?Oui, mais le soir, je retrouvais un lit chaud et de la bonne nourriture, ça aide à relativiser.Tommy Lee Jones a une réputation d’homme difficile. Comment cela s’est-il passé sur le tournage ?Tommy Lee ne triche pas, il est vrai. Il ne dit pas « c’est génial » à tout bout de champ et ne cherche pas à vous mettre à l’aise en permanence. C’est assez rafraîchissant en fait. Personnellement, je préfère savoir à quoi m’en tenir. Je ne peux pas m’améliorer en tant qu’actrice si on me ressasse que je suis parfaite. La force de Tommy Lee, c’est de s’appuyer sur les points forts de chaque acteur et d’en tirer le meilleur.Cela a-t-il été difficile pour vous de quitter Mary Bee après le tournage ?J’ai tourné trois films d’affilée et The Homesman était le dernier. J’étais très fatiguée mais j’aimais Mary Bee tellement que je n’ai pas voulu la laisser « partir ». Je continue notamment à monter, j’adore ça. En revanche, je n’ai pas trouvé de mules à guider !Vous ne tournez pas beaucoup, mais vous avez le chic pour obtenir de grands rôles féminins. Quelle est votre méthode ?Je n’en ai pas. Je fais les films que je veux vraiment, parce que je m’y investis beaucoup et qu’après j’en fais la promo, comme en ce moment, autour du monde. Ce n’est pas quelque chose d’anodin pour moi.Interview Christophe NarbonneThe Homesman de Tommy Lee Jones avec Tommy Lee Jones, Hilary Swank et David Dencik sort aujourd'hui dans les salles Voir aussi :La conférence de presse de The Homesman à Cannes : Interview brut(al)e avec Tommy Lee JonesLa review de The HomesmanRencontre avec le chef op Rodrigo Prieto
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