Amant de Marion Crane pour Hitchcock, Jules César pour Kubrick, il avait 86 ans.
Le pic de la carrière de John Gavin se situe aux alentours des années 1959-1960. L’acteur, un beau brun à la Rock Hudson ou Cary Grant, enchaîne alors trois chefs-d’œuvres, qui sont aussi trois immenses succès : Mirage de la vie, le chant du cygne hollywoodien de Douglas Sirk, Psychose d’Alfred Hitchcock, dans lequel il est Sam Loomis, l’amant de Marion Crane, et Spartacus, de Stanley Kubrick, où il incarne Jules César.
Avant Mirage de la vie, c’est Sirk, déjà, qui lui avait mis le pied à l’étrier, dans Le Temps d’aimer et le temps de mourir, d’après Erich Maria Remarque – Gavin y jouait un soldat allemand de retour du front russe. Universal cherchait alors à faire de lui une star, mais le système des studios commençait à péricliter, et l’acteur ne put jamais prétendre aux rôles que ses premiers succès semblaient appeler légitimement. Il se tourna rapidement vers la télé – Le Virginien, The Alfred Hitchcock Hour, Mannix, La Croisière s’amuse, L’île fantastique… On le retrouve également au générique de Piège à Minuit, de David Miller, Millie, de George Roy Hill, avec Julie Andrews, La Folle de Chaillot avec Katharine Hepburn, Pas de roses pour O.S.S. 117… A la fin des années soixante, il est très sérieusement envisagé pour remplacer George Lazenby dans le rôle de James Bond. United Artists lui fait signer un contrat… avant de réussir à convaincre Sean Connery de faire son come-back dans Les Diamants sont éternels. Gavin touche son salaire mais passe à un cheveu de la postérité.
En 1980, il incarne Cary Grant dans un biopic télé de Sophia Loren (avec Sophia Loren dans son propre rôle !). Il arrêtera la comédie peu après, pour exercer des fonctions d’ambassadeur des Etats-Unis au Mexique, nommé à ce poste par Ronald Reagan – les deux hommes se connaissaient pour avoir été tous les deux présidents de la Screen Actors Guild (le syndicat des acteurs). Né en 1931 à Los Angeles, John Gavin y est mort le 9 février, à 86 ans.
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