A 68 ans, vous l'avez vu dans Runaway Train, The Dark Knight, Expendables, Babylon, mais aussi Les Feux de l'amour, Oz, Grey's Anatomy, Brooklyn Nine-Nine...
En 2020, au moment de célébrer ses 60 ans de carrière, le comédien James Hong était présenté comme l'un des acteurs les plus prolifiques à Hollywood, avec 600 rôles filmés pour le cinéma ou la télévision. Il est cependant battu par un autre comédien que l'on voit tout le temps, aussi bien sur le petit écran que sur le grand : Eric Roberts.
A 68 ans, le grand frère de Julia Roberts, et papa d'Emma Roberts, a commencé sa carrière au cinéma en 1978 dans le film Le Roi des Gitans – un an avant, il était apparu dans Another World, sitcom populaire de la NBC. Sept ans plus tard et après avoir multiplié les projets à l'écran ou au théâtre, il était reconnu mondialement grâce à Runaway Train, une histoire d'évasion aussi portée par John Voight, qui lui vaudra sa seule nomination aux Oscars. Cette année-là, le vainqueur au sein de la catégorie meilleur acteur dans un second rôle fut cependant Don Ameche pour Cocoon.
Depuis les années 1980, Eric Roberts a effectivement multiplié les seconds rôles dans toutes sortes de productions, à l'aise dans tous les genres et supports. Au cinéma, il a notamment incarné pas mal de méchants.
Vous l'avez certainement vu dans des films d'action de cette décennie, de Star 80 à The Immortals en passant par The Specialist. Les dix années suivantes furent notamment marquées par Sang chaud pour meurtre de sang-froid, L'Expert ou Disjoncté, la comédie de Ben Stiller avec Jim Carrey en réparateur de câble qui a grandi en se nourrissant de divers programmes télé. Ces années-là furent marquées par plusieurs crises personnelles : arrestations sous l'emprise de drogue et violence conjugales ont poussé Eric Roberts a arrêter la prise de stupéfiants en 1995 - un pan de sa vie qu'il évoquera publiquement quinze ans plus tard au cours de l'émission de télé-réalité Celebrity Rehab.
Le début des années 2000 fut encore plus prolifique au cinéma pour l'acteur, alors quadragénaire, avec Dead or Alive, Il était une fois dans le Queen et surtout The Dark Knight, de Christopher Nolan. Même s'il n'y apparaît que furtivement, dans la peau d'un mafieux, Sal Maroni, qui engage le Joker pour éliminer un renégat, le blockbuster fait un énorme carton. Il s'agit du seul film milliardaire au box-office de toute sa carrière.
Deux ans plus tard, nouveau succès planétaire avec Expendables, Eric Roberts faisant partie du film de gros bras orchestré par Stallone, qu'il connaissait bien depuis le tournage de L'Expert. Cette décennie 2010 verra encore davantage s'envoler son nombre de projets en tant qu'acteur, de Lovelace à Inherent Vice en passant par Maximum Impact ou Human Centipede 3. Ainsi que Wrong Cops, du Frenchie Quentin Dupieux (avec aussi Marilyn Manson face à Eric Judor).
Il touche une nouvelle fois à tous les genres, mais ce n'est rien par rapport aux nombres de productions auxquelles il a participé depuis 2020 : rien que sur l'année 2021, il comptabilise 40 rôles, cinéma et télévision confondus ! Un record à Hollywood... qu'il va détrôner deux ans plus tard avec pas moins de 65 titres.
Angel Fallens, Collision Earth, Top Gunner et ses suites, Reboot Camp... Ses films récents sont principalement des productions d'action, voire des DTV qui ne sont pas destinés au cinéma, même s'il apparaît aussi dans d'autres genres de projets : les horrifiques Escape to the Cove ou Dawn, les comédies Peach Cobler et Mr. Birthday ou le très enfantin Un quartier totalement wouf !. Il signe parfois avec de grands réalisateurs, comme Damien Chazelle pour son hommage à Hollywood, Babylon...
Au sein de cette longue filmographie pour le cinéma, on ne compte qu'une seule collaboration avec sa sœur, Julia Roberts : c'était en 1989 dans le drame Un fusil pour l'honneur.
Côté séries, ses apparitions sont également très importantes, d'Another World, donc, à Brooklyn Nine-Nine en passant par l'incontournable sitcom Les Feux de l'amour, la série choc Oz, le show lesbien The L Word ou l'intrigue juridique Suits et un téléfilm de science-fiction chargé de relancer Doctor Who en 1996 (Le Seigneur du Temps), il n'a cessé de changer de styles. Son rôle de tueur dans Les Experts Miami ou celui d'un ex-flic devenu justicier dans New York, Unité Spéciale, sont également remarqués. Dans Entourage, il s'amuse à jouer son propre rôle, en 2009.
Sans oublier qu'Eric Roberts, c'est aussi un comédien de doublage investi : il prête par exemple sa voix à Mongul, ennemi de Superman dans plusieurs séries Justice League ou à Dark Danny dans le show de Nickelodéon Danny Phantom.
Enfin, entre deux séries ou projets cinématographiques, Eric Roberts s'est amusé à collaborer avec des artistes musicaux là aussi aux styles particulièrement diversifiés. De Ja Rule ("Down Ass Bitch" et sa suite "Down 4 U"), à Mariah Carey ("We Belong Together") en passant par The Killers ("Mr. Brightside") ou Rihanna ("Bitch Better Have my Money"), il en compte une dizaine entre 2000 et 2010. Voici par exemple le clip d'Eminem et Akon, "Smack That", inspiré par la fameuse comédie policière 48 heures, avec Eddie Murphy et Nick Nolte (1982).
En ce mois de juin 2024, Eric Roberts compte précisément 821 rôles différents sur sa page IMDb de référence... là où sa soeur en a moins de 100 ! C'est un record pour un comédien américain, sauf si l'on prend en compte les acteurs de doublages ou quelques stars du cinéma porno, qui peuvent enchaîner des dizaines de projets par mois.
En France, c'est Guy Chapellier qui le double le plus régulièrement (en plus de prêter sa voix à Scott Bakula, William Fichtner...). Philippe Vincent et Hervé Jolly l'ont également doublé une dizaine de fois chacun.
En septembre, Eric Roberts compte publier son autobiographie, Runaway Train or the story of my life so far. Aucun doute qu'elle sera remplie de nombreuses anecdotes de tournage !
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