Marvel choisit toujours la crème de la crème pour rejoindre sa cohorte de superhéros.
Cette fois, c’est Brie Larson, Oscar de la meilleure actrice pour Room, qui enfile la combinaison de pilote de chasse de Carol Danvers alias Captain Marvel.
PAR SYLVESTRE PICARD
PREMIÈRE : Il paraît que Marvel avait déjà tenté de vous recruter pour le rôle il y a quelques années mais vous aviez dit non. Qu’est-ce qui a changé ?
BRIE LARSON : Ah... Eh bien, ils ont été très patients chez Marvel. Ils m’ont laissé le temps de réfléchir et j’ai pu avoir de longues discussions avec les scénaristes pour savoir où ils voulaient aller avec le personnage. Ma rencontre avec Kevin Feige a été déterminante. Il m’a raconté tous les espoirs et tous les rêves qu’il avait pour le personnage. Et il voulait vraiment faire un blockbuster féministe. Le plus grand film féministe de tous les temps même ! C’est difficile de dire non à un tel projet. On a beaucoup parlé de l’importance du personnage, de ce qu’il allait représenter pour les jeunes filles et les femmes de la planète. C’est pour cela que les femmes sont présentes à tous les niveaux de la production : réalisation, écriture, etc. Je suis sûre que dans quelques années on ne trouvera pas ça radical mais complètement normal.
Il paraît aussi que vous êtes obsédée par Autant en emporte le vent...
Oui, mais c’était quand j’avais 6 ans ! Plus trop maintenant. En grandissant, je suis devenue fascinée par les cinémas français et italien. C’est ces films-là auxquels je me suis identifiée. Quand je voyais la performance des acteurs dedans, je me disais : « OK, voilà, ça c’est moi ; ça me parle. »
Captain Marvel est donc le premier film coréalisé par une femme. Concrètement, est-ce que la présence d’Anna Boden a changé quelque chose ?
Il faut d’abord que vous sachiez qu’Anna et Ryan [Fleck] viennent de la même école que moi. Le cinéma indépendant. OK, il y a les explosions, les costumes, les effets spéciaux numériques, mais au coeur du film, Anna et Ryan cherchent la même chose que moi. Une performance unique. Sinon, pour répondre à votre question, la différence entre un homme et une femme réalisatrice est très subtile. Par exemple, quand je fais une séance photo avec une femme photographe, je me sens plus en confiance. Je peux explorer mes rôles plus librement, si vous voulez.
Comme pour Captain Marvel ?
Carol est surtout un personnage génial à jouer. Elle est marrante et surpuissante. En tant qu’actrice c’était une pure joie. Et c’était super de travailler avec de vraies femmes pilotes de l’US Air Force. J’ai même pu piloter un jet quelques minutes pour de vrai. Le truc marrant, c’est que je me sens beaucoup plus proche d’elle maintenant qu’au début du tournage, à cause de toute la préparation physique que j’ai dû faire.
En parlant de ça, on a entendu dire que vous rêvez d’intégrer l’équipe olympique de judo.
En fait, je ne suis plus si sûre... mais j’adore le judo. Je l’ai étudié pour Captain Marvel et j’ai complètement intégré sa philosophie : son créateur était petit et il voulait pouvoir abattre des êtres plus grands que lui. Et donc, je l’avais dit à un pote pour rigoler, et puis après, en y réfléchissant, j’ai pensé : « Hé, mais pourquoi pas ? » Si je me passionne pour accomplir quelque chose, je vois mal ce qui pourrait m’arrêter. Si j’avais le temps, je foncerais rejoindre l’équipe. Je me contenterais de rester sur le banc. Mais je ferais partie de l’équipe. Et ça m’irait très bien.
Captain Marvel est en couverture du 493e numéro de Première (février 2019) : en plus de cette interview, un long dossier est consacré au blockbuster, qui sortira le 6 mars au cinéma. Bande-annonce :
Commentaires