Pour son tout premier film français, la révélation de Sex Education crève l’écran. Portrait.
Canal + diffusera ce soir Eiffel, un biopic de l'architecte du plus célèbre des monuments français. Parmi les raisons qui ont poussé le créateur du plus célèbre des monuments parisiens, Gustave Eiffel (joué par Romain Duris), à bâtir sa tour en forme de A, il y eu la jeune Adrienne, incarnée par Emma MacKey. L'occasion de partager notre portrait de la comédienne révélée dans la série de Netflix Sex Education, initialement publié dans le numéro de Première d'avril 2021, dont Eiffel était justement en couverture.
Emma Mackey (Sex Education) : "C’est sympa d’être comparée à Margot Robbie, mais…"Si Eiffel porte le nom du créateur de la célèbre tour, ce film est bel et bien celui d’un duo. Dans ses ambitions – la grande histoire d’amour derrière la construction du monument – comme dans les faits, il repose sur deux piliers : Gustave Eiffel et Adrienne. L’ingénieur et l’amour de sa vie, que l’existence remet sur son chemin vingt ans après une rupture dont il ne s’est jamais remis. Il suffit d’une scène, voire d’un simple plan, pour comprendre vers quel sommet l’actrice qui incarne Adrienne va amener ce rôle, ce duo et ce film. Son visage est certes mondialement connu, mais Eiffel va apporter autre chose à Emma Mackey : la reconnaissance du cinéma français et une vraie métamorphose. De la punkette aux piercings, cheveux roses et accent cockney de Sex Education à la jeune femme de bonne famille bordelaise au français parfait. Toutes deux partagent cependant un point commun : un tempérament rebelle, une envie de sortir des cadres voire de les faire exploser. « Cette proposition de film est arrivée pile au bon moment », explique Emma Mackey d’une voix enjouée au téléphone entre deux scènes de la troisième saison de Sex Education, actuellement en tournage. « Mon envie de cinéma français était de plus en plus forte. Et comment faire plus français qu’un film comme Eiffel ? » La France, cette native du Mans (père français, mère anglaise) y a passé la majorité de son existence. Mais c’est bien outre-Manche que son désir de devenir actrice a pris forme. « Enfant, j’ai grandi en regardant des films, des séries, des pièces. Un de mes grands-pères avait fait du théâtre et une fois par an, il m’emmenait voir une comédie musicale. J’adorais ça… mais sans penser que je pourrais faire un jour partie de ce monde-là. » Mais à l’adolescence, tout a changé. « Tout est parti de l’idée que je devais quitter Sablé-sur-Sarthe pour étudier la littérature, me plonger dans la partie britannique de ma culture. » Cap donc sur l’université de Leeds où, en parallèle de ses études de lettres classiques, elle prend ses premiers cours de théâtre. « Et là, je rencontre des gens qui me font comprendre que ce métier est peut-être pour moi. Un prof va avoir une influence décisive dans mon apprentissage et les portes qu’il m’ouvre. »
Exclu - Romain Duris : Comment je suis devenu EiffelUn rôle intense
C’est grâce à lui qu’elle trouve un agent. Très vite, après une poignée d’auditions infructueuses, elle décroche le rôle de Maeve Wiley dans Sex Education. « Honnêtement, je pensais n’avoir aucune chance. J’étais aux antipodes du rôle par mon âge et mon look. J’allais à ce casting pour apprendre. » Sauf que c’est bien à elle qu’échoit le rôle de l’ado rebelle dans cette série qui cartonne instantanément sur Netflix. Dans la foulée, Emma Mackey reçoit beaucoup de rôles de punkettes qu’elle décline. « Logique : personne ne me connaissait. On pouvait croire que j’étais le rôle. » C’est de la productrice française Vanessa van Zuylen que viendra la proposition dont elle rêvait. « J’avais envie de me reconnecter avec ma partie française. Et quoi de mieux que ce rôle intense de femme curieuse et gourmande de la vie ? » Sa première expérience en français. « Au départ, j’avais une appréhension. Après trois ans en immersion en Angleterre, je me demandais si je savais encore parler parfaitement français. Comme si dans ma tête, la petite meuf de la série Netflix qui déboulait au milieu de ces gens qui font du cinéma depuis des années devait prouver quelque chose. Mais cette peur s’est vite envolée. La seule chose, c’est que la musicalité est différente. Pour moi qui ai tendance à parler vite, il faut que je prenne plus mon temps quand je joue en français. » Cette année restera forcément à part dans le parcours d’Emma Mackey, car outre Eiffel et son tournage au long cours, elle a enchaîné deux saisons de Sex Education et Mort sur le Nil de Kenneth Branagh. Désormais, elle s’apprête à devenir Emily Brontë pour Frances O’Connor. Sa montée en puissance ne fait que débuter. « Cette fille est de la graine d’une Meryl Streep », assure Vanessa van Zuylen. On partage totalement son intuition.
Sur le même sujet, ne ratez pas notre "making-of" d'Eiffel : les coulisses de la création du film racontée en trois parties. Le début est là lire ici :
Eiffel au cinéma, un chantier de vingt-cinq ans : Partie 1 - L'amour avec un grand ABande-annonce d'Eiffel, qui sortira le 25 août au cinéma :
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