The Watcher in the woods (1980)
Drôle de projet Disney : The Watcher in the Woods (Les Yeux de la forêt, en vf) est un pur film de trouille devenu culte au fil des ans. Une famille s'installe dans une immense demeure au milieu de la forêt. Peu après leur arrivée, des phénomènes étranges se produisent. En plus, la voisine agit bizarrement, surtout en présence de Jan, l'adolescente de la famille. Après avoir fait leurs recherches, Jan et sa jeune soeur Ellie découvrent que la fille de leur voisine a disparu dans les bois trente ans plus tôt. Le plus étrange est qu'elle ressemble à s'y méprendre à Jan.
Si le film est réalisé par John Hough (spécialisé dans l'horreur, on lui doit aussi La maison des damnés ou La Montagne ensorcelée), c'est Henry Selick qui a crée le monstre du film...
Rox et Rouky (1981)
Sorti de la même promo de l'université CalArts que John Lasseter et Tim Burton, Henry Selick est tout de suite embauché par Disney. Il fait notamment ses armes sur Rox et Rouky, loin, très loin, de l'univers sombre qui caractérisera ses films futurs !
Slow Bob in the Lower Dimensions (1990)
On ne le sait pas assez, mais la chaîne MTV a, dès son lancement, fait appel à des animateurs pour habiller ses programmes et créer des pastilles. Henry Selick est ainsi embauché pour habiller la chaîne et proposer des modules. L'expérience est formidable : "Il y avait une incroyable liberté. J'ai pu continuer d'expérimenter ce que je faisais à CalArts. Pour chaque sujet je pouvais varier la forme, la technique... Et travailler pour la chaîne m'a permis d'acquérir une certaine notoriété : j'avais fait quelques courts qui n'étaient jamais sortis du cercle de l'animation. Là, les gens voyaient mes trucs. Et adoraient !"
Produit par la chaîne, il réalise un pilote de 6 minutes pour une série intitulée Slow Bob in the lower dimension. C'est en visionnant ce court que Tim Burton aurait eu l'idée de recontacter son ancien pote de chambrée...
L'Etrange Noël de M. Jack n'est pas un film de Noël
L'Etrange Noel de Mr Jack (1993)
Les gens pensent encore que Burton est le papa de cet Etrange Noel de Mr Jack. Tout faux. A l'époque, Henry Selick a déjà quelques courts derrière lui. Burton, de son côté, vient d'enchaîner Beetlejuice, Edward aux mains d'argent et deux Batman. Contrairement à ce que le titre original laisse supposer (Tim Burton's Nightmare Before Christmas) c'est bien Selick seul qui réalise ce film, à partir de l'univers imaginé par Burton.
Le résultat est un pur miracle. Instruments de torture, savant fou, traîneau en forme de cercueil... Noël saboté devient un spectacle infernal. Les deux sales gosses bousculent la tradition des studios Disney et Selick signe un éblouissant travail d'animation des marionnettes. La beauté du film tient à ce que Selick rend concret le lien entre la vie réelle et les contes de fées ou de sorcières. Un tour de force qui n'a pas pris une ride.
Une suite de L'Étrange Noël de monsieur Jack en live ?
James et la pêche géante (1996)
Après L'Etrange Noël de Mr Jack, Selick réalise James et la pêche géante, adaptation d'un roman de Roald Dahl qui raconte l'initiation d'un gamin par la rêverie... Moins flamboyant que Jack, moins ébouriffant que Coraline, le film propose quand même avec régularité du fantastique, un onirisme somptueux et, bien sûr, un travail hallucinant dans l'animation.
Cristal des Cristal du festival d'Annecy : focus sur James et la pêche géante (1997)
MonkeyBone (2001)
Selick mettra cinq ans à trouver les financements pour son film MonkeyBone. Cinq ans pour essayer de convaincre les studios... A cheval entre l'animation stop motion et le live, c'est une fable influencée par les oeuvres du Dr Seuss et raconte l'histoire d'un dessinateur qui, après un grave accident, tombe dans le coma et pénètre un univers où il va rencontrer toutes ses créatures. Des taureaux qui parlent, un éléphant bleu qui joue du piano... Brendan Fraser n'y joue malheureusement pas très bien mais quelques scènes rappellent que le réalisateur de Nightmare... n'est pas loin.
La vie aquatique (2004)
Entre deux films d'animation, Selick s'essaie au live : pour le film de Wes Anderson La Vie aquatique, il met en musique et en image les fantasmes marins du réalisateur : on lui doit les décors des fonds abyssaux ainsi que tous les animaux qui passent à l'écran. Et là encore, Selick ramène ses influences et son univers.
Coraline (2009)
Adapté du beau livre de Neil Gaiman, Coraline est une petite Alice qui hésite entre deux univers : celui où les négligences de ses parents la laissent livré à elle-même et celui où des parents délicieux la couvre de cadeaux et d'affections. Beauté de l'animation, poésie de l'écriture, finesse de la réalisation... Selick signe un nouveau chef d'oeuvre.
Coraline : Plongez dans l'univers magnifique de Neil Gaiman et Henry Selick
Et maintenant ?
Depuis la sortie de Coraline, Henry Selick a travaillé sur plusieurs projets qui n'ont malheureusement pas abouti : il a d'abord voulu adapter un autre roman de Neil Gaiman, L’Étrange vie de Nobody Owens (publié en 2008), mais a entre temps été rattaché à la réalisation de Shadow King pour Disney, le studio derrière James et la Pêche géante et L'Etrange Noël de Mr. Jack. Sauf qu'en cours de fabrication, le budget a été jugé trop élevé par la production qui y a mis fin de façon abrupte, quitte à perdre beaucoup d'argent ! Les droits du livre ayant été achetés par la même firme, les deux projets ont finalement été annulés.
Heureusement, Selick a récemment été embauché par Netflix pour un autre film en stop motion intitulé Wendell & Wild. L'histoire de deux démons qui auront la voix de Jordan Peele et Keegan Michael Key, duo comique qui cartonne outre-Atlantique (même si en France, Peele est surtout connu comme le réalisateur de Get Out, Us et la nouvelle version de La Quatrième dimension). La discussion entre le cinéaste et le compositeur Bruno Coulais programmée sur le site du festival d'Annecy livre d'ailleurs quelques détails sur cet alléchant projet qui pourrait être diffusé sur la plateforme dès la fin de l'année.
On en sait plus sur Wendell & Wild, le projet animé de Henry Selick et Jordan Peele
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