Henry Selick regrette que Tim Burton reçoive tout le crédit pour L'Etrange Noël de M. Jack
Walt Disney Studios Motion Pictures France

"C'était un peu injuste, car le film ne s'appelait pas 'Tim Burton's Nightmare' trois semaines avant sa sortie. Et j'aurais accepté cela, c'est pour ça que j'avais signé..."

Depuis sa sortie américaine en 1993, L'Etrange Noël de M. Jack est souvent présenté, à tort, comme un film de Tim Burton. Le réalisateur était à l'époque en pleine "hype" suite au succès de ses deux Batman, alors Disney a joué à fond là-dessus, surtout dans son pays d'origine, en présentant le film d'animation ainsi : "Tim Burton’s The Nightmare Before Christmas". Sauf que si le créateur de Beetlejuice a bien conçu les personnages, l'histoire et était aussi producteur du projet, celui-ci a véritablement été mis en scène par Henry Selick. Le tout à partir de chansons spécialement écrites et composées par Danny Elfman.


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Près de 30 ans plus tard, et alors qu'ils font tous les deux leur come-back sur Netflix (Burton avec Mercredi, la série dérivée de La Famille Addams et Selick avec Wendell & Wild), ce dernier avoue à AV Club qu'il est toujours déçu de cette promotion qui mettait trop en avant son collègue. Alors que c'est lui qui a animé en stop motion tous les personnages de ce conte de Halloween et qui a géré sa mise en scène. "C'était un peu injuste, car le film ne s'appelait pas 'Tim Burton's Nightmare' trois semaines avant sa sortie, explique-t-il. Et j'aurais accepté cela, c'est pour ça que j'avais signé. Mais Tim était à L. A. en train de tourner deux autres films pendant que je dirigeais celui-ci, et, je veux dire... Tim est un génie, ou en tout cas il était dans ses années les plus créatives. J'ai toujours trouvé son histoire parfaite, et puis c'est lui qui a imaginé ces personnages. Mais c'est moi et mon équipe qui avons donné vie à tout cela. Bon, bien sûr, si vous demandez à Danny Elfman, il vous dira que c'est son film (rires). Quand on a fini le film, c'était très drôle : il est venu me voir pour me serrer la main et m'a dit : 'Henry, tu as fait un travail incroyable en illustrant mes chansons !' Et il était sérieux. J'ai adoré. C'est très bien. Mais j'aimerais bien tourner assez longtemps pour que les gens se disent : 'Oh, ce mec, Henry, il crée des trucs.'"

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Toujours au cours de la même interview, il revient sur ses collaborations suivantes, avec Neil Gaiman sur Coraline ou Jordan Peele sur Wendell & Wild, deux autres films d'animation en stop motion qui sont des réalisations de Henry Selick, mais dont il partage également le crédit avec ces autres créateurs. "Coraline, ça se base sur un livre très bon de Neil Gaiman, donc je n'ai pas souffert (qu'il soit présenté ainsi, ndlr), considère-t-il. Sur Wendell & Wild, mon collaborateur est Jordan Peele, et c'est grâce à lui qu'on a pu monter ce film. Donc vraiment, j'adore collaborer avec d'autres artistes. Mais je suis bien le leader de l'équipe quand il s'agit de diriger le film."


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