JFK d'Oliver Stone
Warner Bros.

Le classique d'Oliver Stone reviendra ce soir sur France 5, avec 17 minutes de plus que lors de sa sortie au cinéma. Soit 3h05 de film.

Le 22 novembre 1963, le président américain John F. Kennedy était assassiné à Dallas (Texas). Moins de deux heures après, le coupable supposé, Lee Harvey Oswald, était arrêté. Vingt-quatre heures plus tard, il était lui-même assassiné par Jack Ruby, un propriétaire de boîte de nuit. Depuis son arrestation jusqu'à sa mort, Oswald ne cessa de proclamer son innocence. Pour ne pas éveiller la suspicion de ses compatriotes, le président Lyndon Johnson se hâta de former une commission présidée par Earl Warren, pour enquêter. La commission conclut très vite qu'il n'y avait qu'un assassin : Oswald.

Trois ans plus tard, Jim Garrison, District Attorney de la Nouvelle-Orléans, rouvre le dossier et mène sa propre enquête. Il arrive peu à peu à la conclusion suivante : John Kennedy a été victime d'un complot mené à la fois par le FBI, la mafia et le président Johnson, vice-président  à l'époque. Oswald n'était qu'un de leurs agents qui a servi à brouiller les pistes. Jim Garrison réussit à poursuivre Clay Shaw, homme d'affaires important qu'il estime être le chef de la conspiration.

En 1992, JFK a connu un grand succès, aussi bien critique que public. Fort de 200 millions de dollars de recettes -dont 2,5 millions de spectateurs déplacés en France- et d'un Oscar de la meilleure photo et du meilleur montage, le film d'Oliver Stone, retraçant l'enquête qui a suivi l'assassinat du président américain le 22 novembre 1963, n'était cependant pas tout à fait celui qu'il avait en tête. Si bien qu'en 2001, le metteur en scène de Platoon et de Wall Street a décidé de le ressortir en version longue.

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C'est à présent ce montage qui est devenu la référence. Au sein de ses 17 minutes supplémentaires, que trouve-t-on de plus que dans la version originale ? Principalement des scènes de flashbacks consacrées à Lee Harvey Oswald, le tueur présumé incarné par Gary Oldman, dont le passé est bien plus étoffé que dans le film de 1992. Voici quelques détails, illustrés précisément par le site movie-censorship.com, qui avait consacré une analyse très précise de cette nouvelle version en 2001.

JFK d'Oliver Stone : comparaison entre les deux versions
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Oswald est visible plus longuement à Dallas, auprès de sa femme (Beata Pozniak), on comprend mieux sa relation avec ses contacts, il apparaît davantage auprès de Clay Shaw (joué par Tommy Lee Jones) lors de la préparation d'une campagne pour les droits civiques, il rencontre Sylvia Odio, à la tête d'un mouvement anti-Fidel Castro, il détaille davantage sa vie en Russie... 

JFK d'Oliver Stone : comparaison entre les deux versions
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Des éléments appuient aussi la théorie qui l'entourent : pour montrer qu'il n'aurait été qu'un pion dans l'assassinat du président, un photomontage est plus clairement visible que dans la version originale, avec sa tête ajoutée sur la photo d'un autre corps, et on aperçoit aussi un faux Oswald (joué par Frank Whaley) en train de tester une voiture.

JFK d'Oliver Stone : comparaison entre les deux versions
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Kevin Costner, qui joue Jim Garrison, le procureur qui porte le film, a logiquement lui aussi plus de place dans cette version de 3h05, même si cela passe plutôt par un nouveau montage que par une multitude de scènes coupées réintégrées. Certains de ses dialogues sont plus longs, par exemple lorsqu'il interroge Jack Martin (Jack Lemmon) à propos de la rencontre entre Oswald et Guy Bannister (incarné par Edward Asner).

JFK d'Oliver Stone : comparaison entre les deux versions
Warner Bros.
JFK d'Oliver Stone : comparaison entre les deux versions
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Seules quelques scènes sont véritablement ajoutées : le moment où il discute avec son assistant de la modification du parcours du cortège de JFK, notamment. On le voit aussi être invité dans l'émission The Jerry Johnson Show, incapable d'expliciter ses théories face au présentateur qui le coupe. La tension autour du personnage de Bill Broussard (Michael Rooker), qui dit être la cible de menaces de mort, est davantage illustrée : on le retrouve notamment à l'aéroport en pleine crise de paranoïa, puis Garrison visite son appartement suite à sa disparition.

JFK d'Oliver Stone : comparaison entre les deux versions
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Les scènes de procès subissent d'infimes variations : ajout de bouts de dialogues, modifications dans l'ordre des plans pour insister sur les réactions du public ou une révélation... Il y a un témoin supplémentaire qui a été ajouté, M. Goldberg (Ron Rifkin), venu affirmer que Shaw avait discuté avec lui et David Ferrie (Joe Pesci) de tuer JFK, mais qui s'avère être peu fiable.

JFK d'Oliver Stone : comparaison entre les deux versions
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Le générique de fin est également un peu différent, puisque des documents sur l'affaire ont été déclassifiés entre la sortie initiale de JFK en 1992 et son director's cut sorti près de 20 ans plus tard. Un carton parle clairement de cette déclassification, et de nouveaux noms de personnalités citées dans l'enquête ont été ajoutés.

Notez enfin qu'à cause du laps de temps important séparant ces deux versions, un doublage a dû être réenregistré en français. Si la quasi-totalité des comédiens sont revenus pour prêter leurs voix lors de ces scènes supplémentaires, l'un d'eux, Claude Joseph, décédé en 1995, a dû être remplacé par Michael Fortin pour le rôle de Guy Banister.

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