L’évènement, Memoria, De son vivant : les nouveautés VOD du 25 mars 2022 à voir sur Première Max
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Toutes les sorties en vidéo à la demande de la semaine.

Chaque semaine, nous vous proposons de retrouver les nouveautés VOD sur le tout nouveau service Première Max by Videofutur, disponible sur Mac et PC, Android et iOS. Voici les url pour y accéder :

Mac & PC : www.premieremax.com

Android : https://play.google.com/store/apps/details?id=fr.videofutur.premiere

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L’évènement d'Audrey Diwan

A la sortie de L’événement, son roman autobiographique où Annie Ernaux  racontait son parcours pour se faire avorter clandestinement dans la France des sixties, l’auteure expliquait avoir voulu résister « au lyrisme et à la colère. » En adaptant ladite prose, Audrey Diwan voyait donc devant elle, un chemin à priori balisé sur lequel ses pas devaient tant bien que mal respecter une cadence, une humeur. Au lyrisme, la réalisatrice répond donc par une image au (presque) carré qui emprisonne un être que la caméra suit de près. « Il fallait qu’il y ait contrainte pour qu’il y ait enjeu. », affirmait jadis Chabrol scrutant Huppert faiseuse d’anges, entre quatre murs très resserrés dans son Affaire de femmes, film contretype de celui-ci. Chez Audrey Diwan, le hors champ tient lieu de menace, le cadre devenant un sanctuaire où l’héroïne – jugée impure par une époque – se protège, se bat et se tient prête. Droite surtout. Le hors champ invisible par nature, empêche l’exhibition d’une époque reconstituée et ajoute par soustraction un surcroît d’intemporalité (le combat continue). Quant à la « colère », le seul fait de voir Anne (Anamaria Vartolomei, un événement à elle-seule !) aller au bout de son combat avec les appréhensions d’une reine et un calme tout aussi souverain, il est l’expression d’une rage souterraine dont les vibrations fracturent le monde. Trois ans après Mais vous êtes fous, où là encore la menace venait de l’intérieur même d’un corps, Audrey Diwan signe un survival tendu où l’enjeu ne repose pas seulement les faits relatés mais sur l’élan qui rend une résistance à l’ordre établi possible.

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Memoria d'Apichatpong Weerasethakul

Au cinéma, on voit beaucoup, on écoute moins. Le son est le parent pauvre d’une image qui lui est supérieure par nature, le cinéma ayant été d’abord muet. Godard ou Duras, on plusieurs fois remit en cause cette hiérarchie, obligeant le spectateur à dresser l’oreille pour mieux appréhender un monde volontairement asynchrone. C’est un bruit, un « bang » qui envahit tout le cadre de Memoria. Jessica Holland (Tilda Swinton, magnétique), Anglaise exilée à Bogotà l’a entendu et cherche à en retrouver la trace, la nature. L’invisible doit donc s’incarner pour exister. Jessica demande d’ailleurs à ingénieur du son de récréer ce bruit par ordinateur. Le souvenir peut soudain remonter à la surface d’un monde capable de l’accueillir. C’est l’une des quêtes spirituelles et artistique de toute l’œuvre d’Apichatpong Weerasethakul, déjà palmé sur la Croisette (Uncle Boonmee, celui qui se souvient de ses vies antérieures…), où il a décroché cette année un Prix du jury pour ce présent Memoria.  Chez lui, la léthargie, l’engourdissement des sens, permettent aux portes de l’inconscient de s’ouvrir et de venir jusqu’à nous. Memoria est en cela un film profondément organique, vibrant de partout. Chaque élément devient ici une matière vivante dont l’âme mystérieuse saute au visage. Chaque film du Thaïlandais envoie un sortilège au spectateur. Face à tant de grâce, l’image et les sons s’interpénètrent pour parler d’une même voix. Memoria était assurément le film le plus intrigant du dernier Festival de Cannes.

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De son vivant, d'Emmanuelle Bercot

Regarder la mort en face, vaste programme auquel s’attèle ici Emmanuelle Bercot (La Tête hauteLa Fille de Brest…) La regarder d’accord mais pour quoi faire ? Fixer un être tel un peintre, observer sa lente dégradation et saisir l’inquiétude d’un effacement. Benjamin (Benoît Magimel) est atteint d’un cancer en phase terminale. Le médecin ne tourne pas autour du pot. La mort est là, rôde et va frapper vite. Inéluctablement. Benjamin est aussi professeur d’art dramatique et permet donc à des jeunes gens d’atteindre une forme vérité. Un travail que le condamné effectue en retour, œuvrant inconsciemment à la propre représentation de sa sortie. Emmanuelle Bercot ne se dérobe pas, sa mise en scène fiévreuse abolit les distances, reconfigure l’espace pour préparer l’embaumement. Le malade écouté de ses élèves, écoute son docteur. Et quand le corps ne permet plus de bouger, il faut enfin s’écouter soi-même pour solder d’éventuels comptes.  Autour, il y a aussi la mère, Crystal (Deneuve), là, lasse et impuissante ; le fils non reconnu qui hésite – là, pas là ? ; ou encore l’infirmière (de France) séduite in fine. A cela se greffe une touche très documentée. La barque devient lourde, trop, menace d’un naufrage. Les éclairs du mélo ne peuvent pas tout. Mais au centre, il y a Magimel et son visage impénétrable à la surface duquel la vie a pourtant pris ses quartiers. La lumière recompose à l’envi cette belle figure. De son vivant est un film étrange dont certains aspects paroxystiques évoquent même de Palma. Ce n’est pas rien.

Regardez De son vivant sur Première Max


 

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- 13 minutes