L'actrice revient ce soir dans Un air de famille, qui lui a offert son premier César, en 1997.
Née d'un père ingénieur et d'une mère professeur de mathématiques, en 1956, Catherine Frot se passionne pour le théâtre dès son enfance. A 14 ans, elle intègre le conservatoire de Versailles, et trouve son premier rôle à l'écran dans la série de cinq téléfilms romantiques intitulée Les Charmes de l'été, diffusée en 1975. A 18 ans, elle joue Béatrice, une jeune fille au charme troublant, élevée par sa mère (elle a justement été choisie pour sa ressemblance avec Marina Vlady).
Cinq ans plus tard, elle débute au cinéma devant la caméra d'Alain Resnais pour un second rôle dans Mon Oncle d'Amérique. Depuis, Catherine Frot est devenue très populaire auprès du public français : 13 de ses films ont franchi le million d'entrées au cinéma (notamment Le Dîner de cons, qui a attiré 9,2 millions de spectateurs en salles en 1998), et elle a été nommée à dix reprises aux César, remportant deux trophées : celui de la meilleure actrice dans un second rôle pour Un air de famille, en 1997, et de la meilleure actrice pour Marguerite, en 2016.
La Dilettante vaut le coup pour l’interprétation magistrale de la pimpante Catherine Frot [critique]Ce soir, on la retrouvera justement dans le classique de Cédric Klapisch, rediffusé sur France 5. Fort de 2,4 millions d'entrées à sa sortie, ce classique de la comédie française a été coécrit par Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri à partir de leur pièce de théâtre éponyme jouée dans les années 1990. Dans le numéro de Première de novembre 1996, Jean-Yves Katelan rappelait en effet dans son portrait de l'actrice que Catherine Frot était avant tout une comédienne de théâtre.
La surnommant "la marquise des planches", il racontait que cette femme ayant d'ordinaire "une tête à tenir tête" avait créé son inoubliable "Yoyo", épouse délaissée qui regrette de fêter son anniversaire en famille tant tout le monde n'en a rien à faire de sa petite personne, en la jouant plus de 250 fois sur scène : "Elle a idéalisé ce personnage très vite, dès les premières répétitions. Et il n'a pas bougé depuis. Il aurait pu friser la caricature, le deuxième rôle nunuche trop attendu. Mais elle l'a corsé. "L'acteur doit être son propre metteur en scène. C'est plus simple au théâtre, on dépend tellement moins des données techniques." En fait, c'est terriblement concret ce métier-là. Catherine a trouvé sa "Yoyo" dans les costumes, en pensant beaucoup à Jacques Tati, à une silhouette à fleurs un peu inspirée des années 60... "Les mains, les attitudes, les gestes, je les ai sélectionnés un par un. Yoyo est attirée par les objets : tenir un verre, enlever sa chaussure, se cramponner à son gilet... C'est un personnage angoissant au départ, alors, il fallait trouver des raisons de l'aimer. Les raisons d'aimer les gens passent souvent par les gestes, non ? Ce que je trouve émouvant au théâtre, c'est quand on voit un acteur qui a travaillé toute sa partition."
"On sent bien qu'il y a un univers entre Catherine Frot et cette Yolande qui pleure, danse et rit dans Un air de famille, de Klapisch. Pourtant, c'est elle qui la vit, qui la respire et qui la grandit, qui nous donne à aimer sa formidable banalité alors que tant d'autres acteurs, aujourd'hui, prennent plaisir à forcer le trait, à moquer le réel de toutes les Yoyo...", concluait le journaliste, visiblement conquis par sa prestation. Bref, la rédaction vous conseille de revoir ce soir Un air de famille, pour Catherine Frot, mais aussi pour tous les excellents acteurs qui l'entourent : Jaoui et Bacri, bien sûr, ainsi que Jean-Pierre Darroussin, Claire Maurier et Wladimir Yordanoff.
Cédric Klapisch rend hommage à Jean-Pierre Bacri : "Tu n’étais pas râleur, tu étais un révolté"
Commentaires