En ce jour où Robert Badinter entre au Panthéon, ce court métrage raconte avec pédagogie, en mode uchronie, le cheminement intellectuel et humaniste qui l’a conduit à porter cette loi supprimant la peine capitale en 1981.
Imaginez la France de 2025 où la peine de mort n’a pas été abolie. C’est le cadre choisi pour Le Dernier quart d’heure, court-métrage réalisé par Arthur Dupont de la Motte, disponible depuis mercredi sur le site France.tv. Et à l’intérieur duquel Jacques Villars, un avocat, se rend à l’Elysée rencontrer la Présidente de la République afin d'obtenir la grâce d’un de ses clients qui vient d’être condamné à la peine capitale.
En ce jour de Panthéonisation de Robert Badinter, l’homme qui a porté en tant que Ministre de la Justice de François Mitterrand le texte d’abolition de la peine de mort (votée avec 363 voix pour - donc bien au-delà du seul bloc de gauche - et 118 contre), Le Dernier quart d’heure est à voir… et écouter. Car cette uchronie repose sur un face-à-face verbal qui permet, par les dialogues échangés entre Villars et la Cheffe de l’Etat, de rappeler tout à la fois les arguments intellectuels et humanistes qui ont fait que cette abolition a fini par être votée en France (qui fut l’un des derniers pays d’Europe occidentale à le faire) mais aussi que cela a été possible, en dépit d’une opinion publique pour une large part réticente, par le courage d’aller contre des vents contraires. Une position qui aurait certainement été encore plus périlleuse à tenir dans notre monde d’aujourd’hui où les réseaux sociaux jouent le rôle de caisse de résonance pour les avis extrêmes de tout bord.
A travers ce film pédago mais jamais scolaire, on sent la volonté d’Arthur Dupont de la Motte de s’adresser avant tout aux jeunes générations, celles qui n’ont jamais connu la France du temps de la peine capitale. Pour saluer ce que fut le combat de la vie de Badinter. Et pour rappeler le cheminent intellectuel et moral qui a conduit à ce changement majeur dans notre société, alors que des voix continuent à s’élever pour le contester voire vouloir l’effacer.
Et la réussite de ce court repose évidemment beaucoup sur l’interprétation de deux sociétaires de la Comédie Française – Guillaume Gallienne et Sylvia Bergé – mais aussi sur le cadre à l’intérieur duquel il se déroule : les vrais salons du Palais de l’Elysée. Une autorisation exceptionnelle accordée par la Présidence de la République qui assoit la crédibilité du film.
De Arthur Dupont de la Motte. Avec Guillaume Gallienne et Sylvia Bergé. Durée : 0h40. Disponible sur France.tv et vendredi 10 octobre sur la chaîne Toute l’histoire
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