Le Dîner de cons : un François Pignon digne de ses prédécesseurs du Grand Blond, de La Chèvre et des Compères [critique]
GBVI

En 1998, Première avait adoré la performance comique de Jacques Villeret, à revoir ce soir sur TMC.

"- Il s'appelle Juste Leblanc.
- Ah bon, il n'a pas de prénom ?"

Avec Le Dîner de cons, Francis Veber prouvait une nouvelle fois en 1998 que François Pignon était une inépuisable usine à sketch. Si Gad Elmaleh, Daniel Auteuil, Pierre Richard ou même Jacques Brel ont endossé le rôle d’un Pignon pour le réalisateur, le plus pignon de tous reste quand même Jacques Villeret, César du meilleur acteur, et déjà "con" sur les planches avant de l’être devant la caméra.

François Pignon est un vrai porte-bonheur

Adapté de la pièce de théâtre éponyme, Le Dîner de cons fut le gros carton français de cette année-là : avec près de 10 millions d’entrées, il se classait juste derrière un autre titan du box-office, Titanic. Thierry Lhermitte, Daniel Prévost, Francis Huster ou encore Catherine Frot tournent aussi en rond dans ce dîner de cons, mais dans sa critique, Gilles Verdiani s'arrêtait surtout sur la performance inoubliable de Villeret. Regrettant des rôles féminins "un peu expédiés", il saluait tout de même Alexandra Vandernoot et son "grain de sel joliment dramatique", puis il insistait sur l'aspect instantanément culte de ce François Pignon (déjà présent dans L'emmerdeur ou Les Compères, joué par d'autres comédiens) et sur ses ressemblances avec François Perrin, l'autre grand gaffeur de la filmographie de Veber, qui fut notamment interprété par Pierre Richard dans Le Grand Blond ou La Chèvre. Cette critique à trois étoiles évoque aussi la manière maligne dont le cinéaste français a su avec ce film en particulier réunir "vingt ans de comique français".

Voici un extrait de cet avis enthousiaste, avant de (re)voir Le Dîner de Cons, ce soir sur TMC : "Outre le rythme parfaitement huilé et les gags pas trop cuits, il y a bien sûr la patte Veber, son art de marier les contraires -ici le gentil crétin et le malin prétentieux- et sa maîtrise du comique de situation. Il y a surtout la spécialité du chef, ce personnage du comptable, un François Pignon digne de ses prédécesseurs du Grand Blond, de La Chèvre et des Compères, non pas tant le con annoncé qu'un exceptionnel déclencheur de catastrophes. (...) Le plaisir vient aussi de voir un enfant du Splendid (Lhermitte), un héritier du Petit Rapporteur (Prévost) et un abonné du Français (Huster) rassemblés autour de Jacques Villeret, qui transporte avec lui une contrebasse, une soupe aux choux et un rôle chez Godard. Vingt ans de comique français défilent ainsi en arrière-plan du film, qui donne un relief supplémentaire à son incontestable efficacité zygomatique."


Avant Le Dîner de cons, Jacques Villeret jouait Le Dîner du président