De Clair de Lune à Moonrise Kingdom, retour sur dix performance marquantes de la star qui vient de prendre sa retraite.
En 2018, à l'occasion de la sortie au cinéma de Death Wish, une nouvelle version d'Un justicier dans la ville où Bruce Willis se retrouvait dans la peau d'un chirurgien prenant les armes pour venger une violente agression envers sa famille, Première avait concocté son top 10 des meilleurs rôles de l'acteur américain. Alors qu'il vient d'annoncer sa retraite, pour cause de maladie, nous repartageons ces performance marquantes.
Souffrant d'aphasie, Bruce Willis arrête sa carrière d'acteurDeath Wish est un bon et solide film d'action, où Willis est investi. Une bonne nouvelle, vu la filmo récente du bonhomme qui entre DTV en soldes et caméos pas très foufous, n'a rien d'inoubliable. Pourtant, ce best-of de Willis va vous rappeler à quel point il sait se révéler un acteur d'une évidence géniale.
Clair de lune (1985-1989)
La série qui a fait de Willis une superstar dans l'Amérique des années 80 : une des plus grands séries de cette époque qui innovait en permanence (les acteurs s'adressaient au public, les techniciens démontaient le décor en direct et les personnages s'interrogeaient sur les avis des cadres de la chaîne ABC)... Bruce Willis y joue un détective privé, mais pas en mode flingueur badass. Clair de lune, c'est le Willis oublié, pré-Piège de cristal, un Cary Grant prolo qui raflait des trophées pour son talent d'acteur comique. Il a même tapé dans l'oeil de Blake Edwards qui l'engagea ensuite dans Boire et déboires (1987), mais Kim Basinger lui vola la vedette.
Piège de cristal (1988)
Le film qui a transformé l'essai. Nous avons déjà détaillé au sein du mook Première Classics l'histoire secrète de l'actioner terrassant et génial de John McTiernan. L'un des traits de génie du film : faire du héros non pas un Rambo policier mais un "blue collar" new yorkais qui passe tout le film à mouiller le maillot -de son sang et de sa sueur. On connaît la suite.
Le Dernier samaritain (1991)
Souvent mal considéré par rapport à ses glorieux aînés (on le traite de sous-Arme fatale ou de sous-Die Hard suivant les saisons), Le Dernier samaritain reste pourtant un script réjouissant de "buddy movie" signé Shane Black, bien shooté par Tony Scott (le match de foot en ouverture), porté of course par la dynamique entre Damon Wayans et Willis. Son personnage de flic privé alcoolo et increvable aux punchlines calibre .44 est certes archiclassique mais Willis s'empare de l'archétype pour en faire une création aussi unique que géniale. A (re)déguster de préférence en VF -gloire au doubleur de Bruce, Patrick Poivey !
Hudson Hawk, gentleman et cambrioleur (1991)
L'un des flops légendaires de la filmo de Bruce, également scénariste et producteur : il s'était taillé sur mesure avec Joel Silver et Steven De Souza (les génies derrière Die Hard) ce personnage d'Arsène Lupin yankee parti en quête du trésor perdu de Léonard de Vinci. Un film d'aventures parfaitement cool et musical (la scène du casse au son de Bing Crosby est légendaire) qui continue de louper son rendez-vous avec l'histoire, mais un jour, on le sait, Hudson Hawk reviendra.
Pulp Fiction (1994)
La Palme d'or de Tarantino a ressuscité Travolta, et ce come-back a un peu éclipsé la performance de Willis dans le deuxième acte. C'est bien dommage. Une performance de boxeur cogné et cogneur, incroyablement dense et mutique, qui annonce le David Dunn d'Incassable.
L'Armée des douze singes (1995)
Willis en mode psycho : c'est intéressant de le voir dans le classique de Terry Gilliam se frotter au Brad Pitt taré et bondissant de 1995. Plutôt que de jouer la folie comme un dérèglement physique, Willis l'intériorise et laisse la nostalgie le dévorer. Bouleversant.
Une journée en enfer (1995)
Même si on aime beaucoup ici 58 minutes pour vivre, la vraie suite de Piège de cristal, c'est le troisième épisode. Où McTiernan réveille son McClane en pleine gueule de bois post-divorce pour aller bouffer le bitume de New York. Radical et spectaculaire, mais vaut aussi pour les perfs dingues de Samuel L. Jackson et de Willis qui embrasse tout le nihilisme rigolard de son héros.
Sixième sens (1999)
Au cours d'une décennie où il emballe les films d'action plus ou moins banals, Willis se réinvente à la veille de l'an 2000, par la grâce de la caméra de Shyamalan. Bruce devient Malcolm, psy pour enfants qui se retrouve en charge d'un étrange gamin... Vous connaissez la suite : c'est sans doute la première fois qu'il nous fait pleurer.
Incassable (2000)
L'un des meilleurs films de superhéros jamais faits, le meilleur film de Night Shyamalan, et le meilleur rôle de Bruce Willis. Tout ça ? Oui, et bien plus : un film de mystère pur, une réflexion sur la culture pop, la mythologie, les héros de l'Amérique, l'amour et le couple... Willis incarne tout cela à la perfection. Alors, il est où son Oscar ?
Moonrise Kingdom (2012)
Le meilleur remède au pantouflage, et la meilleure façon de se refaire une crédibilité : accepter un rôle chez Wes Anderson, qui n'étouffe jamais ses personnages sous son style mais en fait de parfaites petites marionnettes. Dans le très beau Moonrise Kingdom, Willis est un shérif à lunettes, paternaliste et affectueux. Un petit rôle, certes, mais essentiel et qui nous vengerait presque des deux derniers Die Hard.
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