Les 5 easter eggs de Retour vers le Futur II qui annonçaient le troisième volet

Des cowboys pourchassant un train à un extrait d’Une Poignée de dollars, le 2e film de la saga prédisait l’intrigue de la conclusion de la trilogie culte.

Robert Zemeckis et Bob Gale ont marqué la décennie 1980, et plus largement le monde du cinéma et de la pop culture, avec Retour vers le futur. Des années plus tard, le public connaît sur le bout des doigts son intrigue et ses gags. Cette histoire folle d’un adolescent, interprété par Michael J.Fox qui voyage dans le temps, fait la rencontre de ses parents jeunes et les aide à tomber amoureux (Retour vers le futur I) puis découvre son soi plus âgé en 2015 (Retour vers le futur II), à l’époque où les années 2010 étaient encore considérées comme le futur. Le tout, accompagné d’un savant fou joué par Christopher Lloyd.

Une trilogie où chaque film s’imbrique si bien l’un avec l’autre, qu’on pourrait croire que ses créateurs sont eux-mêmes revenus du futur pour la concevoir – imaginant dans un premier temps son final et remontant progressivement vers sa genèse. Nom de Zeus !

Après avoir rétabli le cours du temps une seconde fois, Marty doit dans le troisième volet faire un bon dans le passé pour sauver son ami Doc avant que ce dernier ne finisse six pieds sous terre, tué durant un règlement de compte. Sa destination : le Far West. En 1885. Chevaux, bottes et chapeaux de cowboy, avec Retour vers le futur III, sorti en France le 18 juillet 1990, direction la Conquête de l’Ouest.

Tourné en même temps que le deuxième volet, il n’est pas surprenant de retrouver dans ce dernier quelques indices dissimulés par-ci par-là évoquant sa thématique western qui arrivera un an plus tard. A l’occasion du 34ème anniversaire de Retour vers le futur III, on vous dévoile donc cinq easter-eggs qui annonçaient déjà l’intrigue dans Retour vers le futur II.

Une chemise "far-west"

De manière rétrospective, la mode de 2015 laisse à désirer. Entre les casquettes holographiques, les vestes qui sèchent toutes seules et les chaussures autolaçantes, peu de ses inventions ont finalement vu le jour. Et comme on reconnaît une époque à son style vestimentaire, la première chose que font Marty et Doc une fois débarqués en 2015, c’est de troquer leurs vêtements contre un ensemble plus moderne. Mission : se fondre dans la masse.

Pour Doc, le choix s’est porté sur une nouvelle chemise bariolée représentant des cowboys pourchassant des locomotives. Un clin d’œil discret qui annonce la thématique centrale de Retour vers le Futur III : le western.

Mais c’est aussi un avant-goût de l’épique final du 3 film, quand Doc et Marty pourchassent à cheval le train à vapeur qu’ils avaient prévu d’utiliser pour retourner dans le futur. Mais la belle de Doc, Clara, se joint au voyage. La locomotive est propulsée à son maximum pour aider la dolorean à sec à atteindre les 88 miles à l’heure et revenir avec ses compagnons dans son époque.

Un jeu d’arcade à taille réelle

Chaque décennie est nostalgique de la précédente. S’il y a bien une chose sur laquelle Zemeckis et Gale ont vu juste, c’est le retour des années 80 à notre époque. La preuve ? Le fameux Café 80 où se rend le voyageur temporel pour prendre la place de son fils et lui éviter ainsi une sacrée galère…

La déco y est 100% rétro. Michael Jackson et Ronald Reagan annoncent le menu et, tout au fond, on distingue un jeu d’arcade bien connu des Américains : Wild Gunman. Dans un décor de western, le jeu vidéo propose au joueur une série de duel contre des bandits qu’il faut arrêter. Marty fait la démonstration de ces talents de tireur à deux gamins qui le prennent pour un idiot. D’ailleurs parmi eux, se trouve le jeune Elijah Wood dans son tout premier rôle.

Si les enfants ne sont pas impressionnés, les hommes du Far West le sont ! Dans Retour vers le futur III, Doc et Marty se retrouvent à une fête organisée à Hill Valey pour célébrer la nouvelle horloge du futur hôtel de ville. Alors que le vieil homme s’offre une danse avec sa dulcinée, Marty est invité par un habitant à prouver qu’il s’est se servir d’un flingue dans un jeu de tir qui ressemble fortement à celui du Café 80.

Il ne loupe jamais sa cible et admet avoir appris à tirer ainsi à… Disneyland ? La version française a fait le choix de moduler la traduction pour une histoire de référence. Dans la version originale, Marty répond "7-Eleven", une enseigne de magasin américaine avec très certainement, des stands d’arcade, et donc… Wild Gunman. D’ailleurs, que ce soit en 2015 ou en 1885, il effectue le même mouvement avec les deux pistolets. La boucle est bouclée !

Le rêve de Doc

Après avoir sauvé la vie de Marty Junior et lui avoir surtout évité la prison, les deux amis ont retrouvé Jennifer, la petite amie de Marty, qui s'est évanouie après être tombée nez à nez avec son double plus âgé. Ramenée jusqu’à la Dolorean pour revenir en 1985, le savant fou déclare qu’à son retour, il détruira la machine à voyager dans le temps afin que celle-ci ne tombe pas entre les mains de personnes mal attentionnées. Suivez mon regard… Biff Tannen.

Mais ce ne sera pas sans regret, car Doc avait un rêve :

"C’est que je n’aurais jamais la chance de visiter mon époque préférée : le Far West. (…) Je ferai mieux de me consacrer à l’étude de l’autre grand mystère de l’univers : les femmes."

Quelle chance alors pour lui, car dans Retour vers le futur III, il va pouvoir à la fois explorer le 19e siècle, et faire une charmante connaissance…

Un ancêtre sacralisé

Alors que tout le monde pensait être de retour au bercail, c’est finalement dans un 1985 2.0 que nos héros ont atterri. Ce vieux Biff avait récupéré l’Almanach acheté par Marty en 2015 pour leur donner à son soi plus jeune, en 1955. En possession de ce trésor annonçant tous les gagnants de toutes les compétitions sportives à venir, Biff a pu amasser une belle somme d’argent et construire son empire.

Satire de l’impérialisme Trump avant l’heure, Biff a bâti dans cette dimension alternative un immense casino à plusieurs étages où il réside. Au rez-de-chaussée, les visiteurs sont accueillis par un musée à son honneur. Marty en fait l’étonnante découverte. Retraçant son American Dream et l’histoire de la famille Tannen à travers les siècles, il y a un personnage qui attire notre attention : l’arrière-grand-père de Biff, Buford "Molosse" Tannen, présenté comme "le tireur le plus rapide de l’Ouest."

Ce n’est pas de manière anodine que les créateurs l’ont mis en avant dans ce musée. Buford est l’antagoniste principale du troisième volet de la saga. C’est lui, qui doit assassiner Doc et que Marty ridiculise dès son arrivée au saloon. Ulcéré, Buford souhaite la mort du jeune héros et le provoque en duel.

"Quel putain de bon film !"

Parmi toutes les références au western visibles dans Retour vers le futur III, une en particulier revient à plusieurs reprises : Clint Eastwood. Figure emblématique de ce genre, c’est par ce patronyme que Marty se fera appeler au Far West. "Mart, Clint… Clint Eastwood…" Et c’est grâce à Pour une poignée de dollars qu’il survit au duel contre Molosse.

Comme dans le long-métrage de Sergio Leone, Marty revêt en dessous de son poncho une plaque en acier lui servant de gilet pare-balle. Une astuce dont on pouvait se douter qu’elle fasse à un moment ou un autre son apparition. Car souvenez-vous, c’est exactement cet extrait du duel entre l’homme sans nom et Ramon que l’on voit déjà dans Retour vers le Futur II – annonçant la bataille à venir.

En très bonne compagnie, le nouveau Biff, dans son bain, regarde ce western et s’exclame "Quel putain de bon film !"

Et au fond, il n’a peut-être pas tort.

Alors que beaucoup parlent d’un éventuel Retour vers le futur IV, et ce malgré les divergences des acteurs à ce sujet (et surtout le refus catégorique de Zemeckis), peut-être que l’absence d’indice laissant sous-entendre un quatrième volet est à prendre comme un signe : l’ensemble a été conçu comme une trilogie, et celle-ci s’est achevée en 1990. Il y a trente-quatre ans, jour pour jour.