Un film-monde qui contient aussi une interrogation sur l'acte créatif : bienvenue à Nyallywood Babylo !
C'est d'abord une question d'univers : nous sommes à Nyallywood, version japanime d'Hollywood, où les trophées s'appellent les Nyascar, où Pompo la productrice (qui ressemble à Biscuit de Hunter X Hunter) est une superstar parce qu'elle sait comme personne tourner des blockbusters évidemment, sauf qu'à Nyallywood, les blockbusters sont des séries B à la Asylum avec des filles en bikini, des flingues et des monstres à tentacule... Dans cet univers charmant, Gene, l'assistant dépressif et surmené de Pompo, va réaliser son rêve : tourner son premier film, un drame entre La Mélodie du bonheur et Maestro, avec une actrice inconnue et un vétéran du cinoche. Le film va s'engager dans une ode affolante à la création et la bidouille en mode shonen, en s'interrogeant au passage sur la notion même de film -ou même d'oeuvre d'art en général, tiens. Une scène géniale en début de film donne le ton : comment créer un teaser de 15 secondes à partir d'un nanar où une superstar de Nyallywood dégomme un avatar de Cthulhu au fusil d'assaut à moitié à poil ? Ensuite, Gene tourne, et surtout devra mettre en ordre les 72 heures de rushes de son oeuvre, mettant comme dans tout bon shonen sa vie en péril sur la table de montage pour livrer un vrai film... OK, l'ode au cinéma est un peu naïve (tout ça se casse un peu la figure si on se demande pourquoi le héros n'engage pas tout simplement une équipe de montage), mais le résultat est à la hauteur des risques.
De Takayuki Hirao. Durée 1h34. Sortie le 3 juillet 2024
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