38% des sondés répondent qu'ils ont perdu l'habitude depuis le Covid. 36% parlent du prix élevé du billet.
Il y a quelques jours, l'AFCAE, l'Association Française des Cinémas d'Arts et Essai, demandait à l'Ifop une étude pour mieux connaître la consommation des séries et des films en France. Considérant que les plateformes américaines telles que Netflix, Amazon Prime Vidéo, Disney+, etc. ne donnaient pas assez de chiffres précis concernant les habitudes des abonnés, ils ont directement interrogé un panel de 2000 personnes de 15 ans et plus. Il en est ressorti que les abonnés à un service de streaming allaient moins au cinéma, et que le spectateurs regardaient davantage de séries que de films.
Cette semaine, c'est le CNC, le Centre National du Cinéma, qui profite du 75e festival de Cannes, un événement suivi partout dans le monde, pour publier sa propre étude sur les nouvelles habitudes des spectateurs. Là aussi, il a été décidé de poser directement des questions à un panel de personnes, 1176 Français exactement, pour savoir pourquoi ils se rendaient moins dans les salles de cinéma. Entre 2020 et 2021, les salles sont restées fermées durant 300 jours, en deux temps lors des confinements imposés par le gouvernement pour lutter contre l'épidémie de Covid-19. Depuis leur réouverture, qui s'est faite sous contrainte (pass sanitaire, port du masque obligatoire, couvre-feu... - la levée totale n'a eu lieu qu'en mars 2022), la baisse de fréquentation est d'environ 55% par rapport à 2019. Un pourcentage élevé, même si la France s'en sorti mieux que ses voisins européens en terme de fréquentation : au Royaume-Uni, la baisse est estimée à -58%, en Allemagne, -65% et en Italie, -75%. Le bilan de 2021 en terme de box-office a ainsi été mitigé partout dans le monde. En France, on a enregistré précisément 95,5 millions d'entrées sur cette année, contre 2013,2 millions en 2019.
Le CNC a donc voulu identifier les principales raisons de "l’atonie persistante de la fréquentation et de mettre à jour simultanément les leviers possibles d’une reconquête du public", comme le précise le communiqué. A l'intérieur, 34% des sondés déclarent être moins allés au cinéma, voire plus du tout pour 14%, depuis le début de la crise sanitaire. L'étude met en avant cinq raisons principales :
38% des personnes interrogées répondent avoir perdu l’habitude d’aller au cinéma
36% des personnes interrogées répondent que le prix du billet est trop élevé
33% des personnes interrogées répondent avoir été découragées par le port masque
26% des personnes interrogées répondent préférer regarder des films sur d’autres supports
23% des personnes interrogées répondent manquer d’intérêt pour les films proposés
Dans le détail, suivant les âges des sondés, les réponses sont encore différentes. Pour les 15-24 ans, c'est la préférence de regarder des films sur d’autres supports qui ressort le plus (36%), pour les 35-49 ans, c'est largement le prix qui est cité (46%) et pour les 60 ans et plus, c'est la perte d'habitude qui a été cochée à 51%. Le CNC précise à ce propos que la "perte d'habitude est une conséquence directe de la crise" et que moins on va au cinéma, moins on a envie d'y aller, et moins on est au courant des nouveautés/futures sorties, car "la bande-annonce au cinéma représente la principale source d'information sur les films pour plus de 50% des spectateurs."
Le CNC a aussi demandé au panel de spectateurs quelles seraient les raisons qui pourraient les pousser à revenir davantage dans les salles obscures. 51% ont tout simplement répondu l'envie de voir un film en particulier, 37% ont cité les conditions optimales de son, d'image et de confort proposés par les salles de cinéma, 36% ont évoqué l'envie de passer un moment collectif (en famille, en couple ou entre amis) et enfin 34% ont parlé de leur besoin de sortir de chez eux, de briser la routine du quotidien.
L'étude complète du CNC est à lire ici.
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