Un réjouissant film de casse au féminin qui fait la part belle à son irrésistible quatuor d’actrices : Mélanie Laurent- Adèle Exarchopoulos- Isabelle Adjani- Manon Bresch
Le changement dans la continuité. En adaptant très librement La Grande Odalisque, la BD très Signé Cat’s eyes de Bastien Vivès, Florent Ruppert et Jérôme Mulot, Mélanie Laurent s’aventure certes pour la première fois sur le terrain du film de casse et de la comédie d’action mais, comme depuis son premier long métrage de fiction Les Adoptés et ceux qui ont suivi (Respire, Plonger, Galveston et Le Bal des femmes), les femmes y tiennent le haut du flambeau. Quatre actrices de quatre générations et de quatre statuts différents dont la complémentarité et la joie de jouer ensemble crèvent l’écran. Comme son titre l’indique, Voleuses met en scène deux amies cambrioleuses de génie (Mélanie Laurent elle- même et Adèle Exarchopoulos) décidées à raccrocher et à se libérer des ordres de la marraine mafieuse (Isabelle Adjani) à laquelle elles sont inféodées en se lançant dans ce qu’elles espèrent être leur ultime casse (un tableau à dérober dans un monastère corse) avec l’aide d’une nouvelle complice (Manon Bresch), ex- pilote de course.
Les premières minutes donnent le la de ce qui va suivre. La promesse d’action sera tenue, la part physique de cette comédie spectaculaire ne sera pas aux abonnés absents et Mélanie Laurent (qui a tourné sous la direction d’un des maîtres du spectaculaire, Michael Bay, dans Six underground et terminé finaliste du long, très long processus de casting de réalisateurs organisé par Marvel pour choisir la metteuse en scène de Black widow) s’en donne à cœur joie dans cet exercice, efficace, rythmé, avec ce qu’il faut d’espièglerie dans les yeux de ses héroïnes. Car ici l’action n’écrase jamais le reste: les échanges entres les personnages, les mots qui fusent autant que les balles. L’abattage une fois encore inouï d’Adèle Exarchopoulos, le duo- duel savoureux Isabelle Adjani- Mélanie Laurent où on croit deviner qu’elles ont dû avoir une histoire ensemble dont le feu n’est pas encore tout à fait éteint, l’énergie explosive de Manon Bresch ont à chaque instant la place de s’exprimer, faisant de Voleuses un pur film d’actrices. Un film d’héroïnes majuscules qui n’écrasent cependant jamais les personnages masculins certes secondaires mais traités avec soin (campés par Philippe Katherine et Félix Moati). Du cinéma au féminin pluriel et inclusif qui souffre certes ici et là de certaines longueurs ou d’une fin trop abrupte mais sans que rien ne vienne abimer le plaisir pris devant ce pur divertissement.
De Mélanie Laurent. Avec Mélanie Laurent, Adèle Exarchopoulos Isabelle Adjani… Durée : 1h55. Disponible sur Netflix
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