Smile 2 (2024)
Paramount

La suite de Smile est surtout portée par la performance investie de Naomi Scott en dark Taylor Swift.

En 2022, on trouvait que Smile valait le coup d’œil, "sans révolutionner le genre". Deux ans plus tard, il en reste quoi ? Une franchise pour le studio Paramount, dans le style "horreur à très petit budget inspirée par un court-métrage" (c’est un sous-genre en soi : rappelez-vous Dans le noir en 2016, mauvais long tiré d’un bon court), avec ce Smile 2 qui veut élever le niveau. Le pari est presque tenu, puisque Smile 2 est, objectivement, un meilleur film que le premier. "Presque", parce que cela reste beaucoup d’efforts pour pas grand-chose. Smile 2 commence quelques jours après le premier, et suit toujours le parcours d’une malédiction prenant la forme d’un sourire horrible sur le visage de celui ou celle qui la porte. Une malédiction qui provoque des hallucinations plus ou moins horribles, jusqu’à la folie. Ici, la victime s’appelle Skye Riley. Une superstar de la pop qui essaie de se refaire une carrière et une santé, après un terrible accident de voiture provoqué par la drogue. Elle tente de se remettre sur pieds en évitant de retomber dans ses addictions -pas évident lorsqu’on est possédé par l’esprit du Smile.

Smile 2 (2024)
Paramount

La performance de Naomi Scott en Taylor Swift faisant tout pour ne pas basculer Côté obscur de la Force est à saluer, même si le film ne cherche pas vraiment à creuser quelque chose de sociétal (l’addiction aux antidouleurs, le grand méchant de la fiction US des années 20, est mieux traité dans Dopesick ou La Chute de la Maison Usher) ni même de méta (Trap de Shyamalan est nettement plus brillant de ce côté). Et côté horreur minimaliste contagieuse, It Follows reste encore insurpassable. C’est aussi une affaire de contexte : alors que le très généreux Terrifier 3 ravage les salles, les efforts déployés par Smile 2 pour faire flipper son public paraissent bien petits, bien trop classiques. Passée une intro tape-à-l’œil (un grand plan-séquence pas affolant), tout le film repose sur le jumpscare, sur de longues mises en place interrompues par un grand bruit. Le réalisateur Parker Finn a ainsi une fâcheuse tendance à couper les scènes de folie -les moments les plus cool, donc- par un réveil brutal et une coupe franche lorsqu’elles deviennent enfin intéressantes. Ceci dit, comme pour le premier Smile, la scène de fin se révèle très rigolote, et laisse sur une très bonne impression : celle que Smile 3 pourrait enfin accomplir toutes les promesses de son intrigant concept.