Le nouveau mook (octobre-décembre 2023) arrive dans les kiosques.
Alors qu'il reviendra bientôt sur Netflix avec The Killer, David Fincher va créer l'événement à la Cinemathèque française, qui lui consacrera une rétrospective en novembre. Parmi les films à l'honneur, il y aura bien évidemment Seven, son enquête particulièrement sombre menée par Brad Pitt et Morgan Freeman, qu'il a récemment remasterisée en 4K.
Un travail minutieux qui colle évidemment à la réputation du cinéaste américain, connu pour prendre soin des moindres détails. Pendant que ses fans attendent de pied ferme sa réédition, nous consacrons un dossier spécial à la fabrication de ce film de serial killer inoubliable.
Fincher ne sera pas le seul réalisateur à l'honneur du mook n°25. La rédaction vous propose également une plongée dans l'histoire de La Nuit américaine, de François Truffaut ou de Freddy les griffes de la nuit, de Wes Craven. En hommage à Jane Birkin, nous publions notre ultime entretien fleuve avec l'actrice de La Piscine. Wim Wenders, qui recevra le prix Lumière dans quelques jours, revient lui sur l'ensemble de sa carrière dans nos pages. La cinéaste Agnès Varda est également à l'honneur, via un portfolio retraçant ses œuvres phares. Tout comme Jean-Pierre Melville.
Autres films cultes décryptés dans nos pages : The Wicker Man, de Robin Hardy, avec Edward Woodward et Christopher Lee, qui fête ses 50 ans en 2023, et The Swing Shift, de Jonathan Demme, sorti en 1984 avec Goldie Hawn.
Jane Birkin - Le cinéma et moi partie 1 : de Blow-up à Don Juan 73 [hommage]Voici l'édito de ce nouveau Première Classics :
Mort et résurrection.
La mort c’est celle de Bill Friedkin, cinéaste démiurge, icône des 70s qui a cherché toute sa vie une voie entre le Bien et le Mal et disparu début août. On pourrait égrener ses chefs-d’œuvre (L’Exorciste, French Connection, Sorcerer), ses films oubliés (l’étrange et fascinant Sang du châtiment). Mais quand on a appris son décès, on a glissé le blu-ray de Police Fédérale Los Angeles dans le lecteur. Dans ce film extraordinaire, et sur un argument classique (deux flics décident de venger leur chef), Friedkin opérait une refonte du polar urbain entre hyperréalisme et hallucination. Il déroulait ses obsessions (la folie, l’art, la corruption métaphysique), encapsulait les 80s, et annonçait entre autre, toute l’œuvre de Mann. Rien que pour ce film, ce cinéaste restera immortel.
La résurrection c’est celle de Bruce Lee. 50 ans après son décès, le petit dragon est de retour. Artiste martial de génie, superstar chinoise, icone pop…, vous nous direz que Bruce Lee n’a jamais cessé de hanter notre imaginaire. Certes. Comme James Dean, Bruce Lee fut d’abord une icône posthume. Trois films ont suffi à faire de lui une star de son vivant - Big Boss (1971), La Fureur de vaincre (1972) et La Fureur du dragon. Mais c’est une fois mort, avec la sortie posthume d’Opération Dragon que sa légende envahit les écrans du monde entier. Et c’est à cet instant qu’il devint un Dieu de la pop culture. Bruce Lee laissa son film suivant inachevé, Le Jeu de la mort, terminé avec une doublure et diverses astuces de montage. Surtout, quelques mois après sa mort, Bruce Lee se réincarnait. Une tripotée d’avatars, allaient en effet immédiatement s’agiter sous la férule de producteurs en rupture de stars. Bruce Le, Bruce Li, Bruce Leung et autres Dragon Lee se disputèrent l’héritage. Comme si Hollywood avait dupliqué James Dean ou Marilyn à l’infini. Mais le vrai Petit Dragon était lui aussi immortel. Et allait enterrer ses pâles copies. Alors que l’on fêtait le demi-siècle de sa disparition, Arrow éditait Big Boss avec 14 minutes inédites. En plus de ce nouveau montage, le coffret propose tous ses films dans des copies restaurées éblouissantes et redonnent sa puissance mythologique à l’acteur. Bruce Lee bouge encore !
Mort et résurrection. Ainsi va le cycle de la cinéphilie.
Gaël Golhen, rédacteur en chef.
Bonne lecture !
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