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haut et court

Fabienne Berthaud adapte un best- seller de la littérature jeunesse signé Barbara Constantine et met en scène une relation mère- fils singulière. Rencontre

Qu’est-ce-qui vous a donné envie d’adapter Tom petit homme tout petit homme Tom, le best- seller littérature jeunesse de Barbara Constantine ?

Fabienne Berthaud : Je le dois à Khamsa Productions qui en ont acheté les droits et m’ont demandé de l’adapter. Pour être honnête, je n’avais jamais entendu parler du livre mais dès les premières pages, j’ai été totalement prise par l’histoire de Joss, cette mère qui élève seule son fils de 11 ans, Tom, dans un mobil- home à la lisière d’une forêt, dans une relation singulière et à fleur de peau que va venir bousculer l’arrivée d’un des ex de Joss. D’abord parce que j’aime depuis toujours passer par le prisme de l’enfance, ce grand mystère qu’elle représente pour nous adultes puisque même si on est tous passé par là, on n’a aussi eu de cesse de s’éloigner de la perception unique de la vie qu’on a à cet âge- là. Et puis parce que Tom petit homme tout petit homme Tom faisait aussi écho à un livre que j’avais écrit bien avant de faire au cinéma : Mal partout. L’histoire d’une mère et de son fils de 10 ans, dont le père était parti. Mais ce récit était tellement noir et toxique qu’il m’est apparu impossible à mettre en images. Tom me permettait de raconter la même chose mais de manière plus solaire et plus humaine. La mère de cet enfant de 11 ans, cette Joss, je la connaissais. C’est comme si je la révélais sous un autre angle, si je l’éclairais enfin.

Pourquoi avoir choisi de confier ce rôle à Nadia Tereskiewicz ?

Là aussi, je le dois à d’autres. En l’occurrence à mes distributrices d’Haut et Court pour qui Nadia venait de tourner dans la série Possessions. Je ne l’avais jamais vue jouer mais une rencontre dans un café et une lecture m’ont suffi. Je me suis demandé qui était cette groseille- framboise fougueuse, pleine de fraîcheur que j’avais devant moi ! (rires)

Nadia Tereszkiewicz s’inscrit pleinement dans la famille de vos héroïnes, toutes blondes, de Frankie à Un monde plus grand en passant par Pieds nus sur les limaces et Sky. C’est un fait exprès ?

Vous n’avez pas tort ! (rires) Une famille physique se dégage en effet de toutes ces actrices : Diane Kruger, Ludivine Sagnier, Cécile de France et donc Nadia. Mais rien n’est jamais prémédité chez moi. C’est vrai que pour camper la mère de Tom, j’aurais pu imaginer Ludivine dans le rôle. Sauf qu’il était tout de suite évident pour moi que Joss devait avoir la vingtaine. Cette même histoire, racontée avec une femme plus âgée, aurait été pathétique. Je n’aurais jamais pu la filmer si elle s’était comporté comme elle se comporte en ayant l’âge d’avoir compris des choses de l’existence. Il me fallait une fille jeune dont on peut excuser les maladresses. Joss est encore une ado dans sa tête. Et il était important se montrer que Tom à 11 ans est presque plus mûr qu’elle. Mais votre question me fait dire que j’adorerais un jour réunir Diane, Ludivine, Cécile et Nadia et en faire un film !


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