L’acteur et réalisateur du récent Jusqu'au bout du monde dénonce le fonctionnement actuel de l’industrie cinématographique.
A peine son deuxième film sorti que Viggo Mortensen planche déjà sur son troisième. Après Falling en 2020, l’acteur, réalisateur et scénariste a promu cette année Jusqu’au bout du monde, western dont il partage l’affiche avec Vicky Krieps. Quelques mois après sa sortie, l’Américano-danois se confie sur son prochain projet dans les colonnes de Variety, qu’il a du mal à voir se concrétiser :
"Il n'y a que des langues indigènes, pas de personnages blancs et pas de stars de cinéma – juste beaucoup de chevaux. Mais je suis convaincu qu'il plaira au plus grand nombre, car il s'agit d'une histoire universelle sur le passage à l'âge adulte d'un adolescent.”
Une idée qui lui trotte dans la tête depuis longtemps, paraît-il. Il aurait ainsi réalisé ses deux premiers films pour prouver qu’il avait les épaules pour porter un tel projet, c’est-à-dire, un western où les chevaux et le paysage ont autant d’importance que les personnages (et leurs interprètes). Car c’est contre les réticences des investisseurs que Mortensen se bat, apparemment toujours hésitants lorsqu’il s’agit de miser sur lui et ses représentations :
"Les personnes qui apportent de l'argent sont très conservatrices, regrette le cinéaste. Il est de plus en plus difficile de garder le contrôle de la création et je ne tournerai pas de film sans être certain d'avoir le final cut. Celui-ci est compliqué, mais je sais qu'il fonctionnera. Il s'agit juste de convaincre quelqu'un d'y investir."
Viggo Mortensen sait de quoi il parle : en 2022, il est au casting de Treize Vies, un drame de Ron Howard produit par la Metro Goldwyn Mayer. “Il était censé sortir dans des milliers de salles de cinéma à travers le monde, mais Amazon a racheté MGM et a décidé de le diffuser en streaming, ce qui est triste. C'est l'un de[s] meilleurs films [de Ron Howard],” raconte Mortensen.
L’une des solutions qui se présente à lui est de se conformer au précédent établi par Kevin Costner, qui a investi plusieurs millions de dollars tirés de sa fortune personnelle dans le western de ses rêves, Horizon : An American Saga, épopée en quatre chapitre. Francis Ford Coppola a également sacrifié certains de ses biens pour produire son gros-oeuvre, Megalopolis. Cependant, pour Viggo Mortensen, ce n’est pas comme ça que l’industrie devrait fonctionner, et bien qu’il ait souhaité bonne chance à son confrère, il est encore à la recherche d’investisseurs extérieur, avec, il faut le dire, pas beaucoup d’espoir :
"À moins que vous ne fassiez partie d'une grande entreprise qui dispose de beaucoup d'argent pour l'imposer aux électeurs [des studios], c'est difficile", assène-t-il.
En attendant d'en savoir plus sur le prochain projet de Viggo Mortensen, Jusqu’au bout du monde est encore projeté dans certaines salles françaises.
Viggo Mortensen : "Je ne devais pas jouer dans Jusqu’au bout du monde"
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