Ca raconte quoi ? Dans le Montana, Woody, retraité malade d’Alzheimer, est persuadé d’avoir gagné un million de dollars à une loterie. Son fils David va l’emmener au fin fond du Nebraska, dans leur ville natale, pour lui montrer que ce n’est qu’un coup publicitaire. Au fil de leur chemin, ils vont retrouver le passé de Woody et régler des cieux comptes.
C’est avec qui ? Bruce Dern, légendaire bad guy et éternel second rôle du cinéma US 70’s. Outre une petite résurrection dans Django Unchained, Bruce a été engagé par Payne au détriment de Gene Hackman, Robert Forster, Jack Nicholson ou Robert Duvall. Signe que le réalisateur voulait absolument faire l’épitaphe d’une légende des seventies. Will Forte, issu du Saturday Night Live, joue son fils. Mais la meilleure, c’est June Squibb (84 ans), qui joue la mère avec une faconde parfois irrésistible (elle soulève sa jupe devant une pierre tombale pour faire la nique à un mort). On aperçoit aussi Stacy Keach en méchant. Le tout est filmé par Alexander Payne, vainqueur de deux Oscars du Meilleur scénario adapté (The Descendants et Sideways).
Nombre de nominations ? 6 : Meilleur film, Meilleur acteur (Bruce Dern), Meilleur second rôle féminin (June Squibb), Meilleure photo (Phedon Papamichael), Meilleur réalisateur (Alexander Payne) et Meilleur scénario original (Bob Nelson). Nebraska, produit par Paramount Vantage, est plus nommé que Le Loup de Wall Street (aussi produit par Paramount, et qui a cinq nominations).
Pourquoi faut-il le voir ? Pour vérifier si la remise de le Palme du meilleur acteur à Bruce Dern (77 ans) au Festival de Cannes 2013 était justifiée ? Même pas. Si le personnage de Dern est la raison d’être du film, c’est son fiston qui est le véritable personnage principal. On peut plutôt aller voir ce road movie vieillot sous qualuudes pour faire un bingo des clichés du ciné indé US. Photo noir et blanc vintage ? Check. Score soporifique à la guitare sèche ? Check. Références 70’s écrasantes ? Check. Passéisme maladif ? Check.
Ca repart avec quoi ? Le mode "dernier round" du film -Dern est nommé à l’Oscar seulement pour la deuxième fois en 54 ans de carrière (une nomination à l’Oscar du Meilleur second rôle masculin pour Le Retour en 1978) ne pèse pas lourd. Surtout face à la perf de McConaughey dans Dallas Buyers Club. Les Oscars ne sont pas connus pour remettre des trophées-carrière. Pareil dans les autres catégories : June Squibb doit faire face aux très favorites Jennifer Lawrence ou Lupita Nyong’o. Quant aux nominations techniques, la photo noir et blanc vieillotte est très faible face à la virtuosité de Gravity et son script pas dingue est écrasé par les autres (American Bluff, Her...). Bref, Nebraska ne part pas gagnant.
Sylvestre Picard (@sylvestrepicard)
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