Condamné pour agression sexuelle, Dominique Boutonnat quitte la présidence du CNC

Il a remis sa démission à la ministre de la culture Rachida Dati, hier.

"Bien que les faits allégués soient sans rapport avec ma situation professionnelle, je sais que la publicité qui leur a été donnée a pu créer, pour le CNC, un contexte particulier, notamment au cours de ces dernières semaines. C’est pourquoi je tiens, aujourd’hui, à remercier tous les agents de notre établissement pour avoir, pendant la durée de cette procédure, assuré la parfaite continuité du service public dont ils ont la charge."

Dominique Boutonnat a été condamné hier à trois ans de prison, dont un ferme, pour agression sexuelle sur son neveu. S'il a toujours nié, il devra effectuer sa peine de prison à domicile, avec un bracelet électronique, précise le tribunal de Nanterre. Le président du CNC a immédiatement réagi en remettant sa démission à Rachida Dati, la ministre de la culture. L'actuel directeur général délégué du Centre National du Cinéma et de l'image animée, Olivier Henrard, sera chargé de sa présidence en intérim. Il a aussi écrit un long message à toutes les équipes du CNC, relayé par Le Film Français.

"La décision de justice de ce jour, que je conteste, pourrait être de nature, en dépit de la présomption d’innocence qui vaut jusqu’à épuisement des voies de recours, à rendre plus difficile l’accomplissement de vos tâches à l’avenir, écrit-il aussi, rappelant tous les défis à relever pour le groupe pour défendre le cinéma français. C’est pourquoi, afin de ne pas porter préjudice, ne serait-ce qu’en termes d’image, à l’institution dont le Président de la République m’a confié la responsabilité, j’ai décidé de cesser l’exercice de mes fonctions à compter d’aujourd’hui."

Il remercie enfin l'ensemble de ses équipes "pour l’immense travail que nous avons accompli ensemble au cours de ces cinq années. Je suis profondément fier d’avoir été à la tête de cette magnifique institution qu’est le CNC, entouré de l’équipe exceptionnelle que vous représentez. Je reste pleinement confiant pour l’avenir car votre compétence et votre engagement permettront, demain plus que jamais, à nos filières d’aborder les défis qui se présentent à notre exception culturelle, si essentielle pour la cohésion de notre société toute entière."