Vendredi 30 octobre, la justice polonaise a refusé l'extradition du cinéaste franco-polonais, accusé de viol d'une mineure en 1977 en Californie.
"Le tribunal a conclu à l’inadmissibilité d’extradition aux Etats-Unis du citoyen polonais et français Roman Polanski", a déclaré devant la presse le juge Dariusz Mazur justifiant la décision du tribunal de Cracovie au regard de la Convention européenne des Droits de l'Homme et fustigeant les Etats-Unis dans cette affaire : "Certains juges et procureurs américains ont gravement violé les règles d'un fair trial dans l'affaire Polanski. Si la Pologne avait accepté la demande américaine d'extradition, elle aurait violé les droits de M. Polanski et du même coup, la Convention européenne des droits de l'Homme", assure-t-il.
Le verdict du tribunal n'est cependant pas définitif, le parquet polonais - qui représente la partie américaine - peut encore faire appel : "La Cour d'appel pourra maintenir le verdict, le changer ou renvoyer l'affaire pour un nouvel examen devant le tribunal de première instance", précise à l'AFP une portre-parole du tribunal de Cracovie, Beata Gorszczyk.
Dans cette affaire qui remonte à près de quarante ans, Roman Polanski est poursuivi par les autorités américaines pour "rapports sexuels illégaux avec une mineure". En 1977, en Californie, le cinéaste, alors âgé de 43 ans, est soupçonné d'avoir violé Samantha Geimer, âgée de 13 ans. Après 42 jours de prison et une libération sous caution, le réaslisateur, qui avait plaidé coupable, s'était enfui des États-Unis avant l'annonce du verdict, craignant d'y être lourdement condamné. Et même si la victime a depuis plusieurs fois demandé l'abandon des poursuites judiciaires et a déclaré avoir pardonné à Roman Polanski, le tribunal de Los Angeles espère toujours pouvoir condamner le réalisateur sur le sol américain.
La Pologne est le deuxième pays à refuser l'extradition de Roman Polanski, après la Suisse en 2010.
"Je suis évidemment très heureux que cette procédure touche à sa fin. Cela m’a coûté beaucoup d’efforts, de problèmes pour ma santé et aussi pour ma famille. Je suis content d’avoir fait confiance à la justice polonaise. Je n’avais pas de doute que cette affaire allait bien se terminer. Je retourne à ma famille" a réagi le cinéaste à l'annonce du verdict.
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