David Schwimmer, de Friends à Chair de Poule : "C'est assez différent de ce que j'ai fait auparavant"

L'éternel Ross de Friends revient dans une nouvelle série, qui n'a a priori rien à voir avec la sitcom qui l'a rendu si populaire. A moins que...

Chair de Poule a bien changé depuis Halloween 2023. Les livres de R.L. Stine, qui avaient été déclinés en série sympathique et kitsch pour préadolescents dans les années 90, et en deux comédies plus rigolotes qu'horrifiques avec Jack Black en 2015 et 2018, ont inspiré à Nicholas Stoller et Rob Letterman une nouvelle formule, pour Sony et Disney+.

Plus de "Monstre de la semaine" au programme, Goosebumps 2.0 est destiné aux ados de plus de 14 ans, déjà fans d'oeuvres fantastico-horrifique, à l'image de Strangers Things ou American Horror Story, et/ou de soap opera à la Riverdale. Ainsi qu'à leurs parents nostalgiques des nineties, chaque histoire déclinée sur 8 à 10 épisodes faisant des sauts dans le temps entre aujourd'hui et il y a trente ans.

Justin Long s'amusait énormément en prof flippant au fil de la première saison, entouré de jeunes parfaitement convaincants. A présent, c'est David Schwimmer qui vient se faire peur dans Chair de Poule : Disparitions, et la bonne nouvelle, c'est qu'une fois qu'on a accepté que son personnage avait moins de 20 ans en 1994 (ce qui est quand même difficile vu que le monde entier le découvrait cette année-là dans Friends !), force est de conster que l'acteur de 58 ans prend un malin plaisir à jouer avec son image dans ce nouveau rôle de New-yorkais, divorcé et scientifique - botaniste, cette fois, pas paléontologue.

Recevant ses ados pour les vacances pendant qu'il veille sur sa maman malade, il fait de mystérieuses recherches dans son sous-sol. Evidemment, ses recherches vont le pousser à faire des découvertes terrifiantes. On n'en dit pas plus pour ne pas vous gâcher les surprises ! Notez seulement que les VFX sont un peu plus gores que dans la saison 1. Une bonne nouvelle pour les amateurs d'horreur, même si cette suite aurait sans doute mérité une intrigue et des personnages plus creusés. Les clins d'oeil appuyés aux classiques du cinéma fantastique, des Bodysnatchers à Christine en passant par Blair Witch, devraient tout de même trouver leur public. Les fans de Friends auront aussi de quoi se réjouir, tant Schwimmer est au coeur de cette saison 2. Ceux qui l'ont apprécié en dehors de sa sitcom culte aussi, d'ailleurs, car au-delà de son incarnation de Ross Geller, il n'a cessé de se lancer des défis éclectiques, en jouant par exemple un militaire dans la série Bands of Brothers (2001) ou bien Robert Kardashian, l'avocat d'O.J. Simpson dans la première saison d'American Crime Story (2016).

20 ans après la fin de la série culte, on a pu poser quelques questions à David Schwimmer au moment de la diffusion des premières images de Chair de Poule : Disparitions. Nous partageons ses propos à l'occasion de l'arrivée de cette suite sur Disney +, à partir de ce vendredi 10 janvier.

Première : Bonjour David. A l'heure où l'on parle, seul un court teaser de Chair de poule saison 2 a été dévoilé. Vous avez le droit de nous en dire plus ?

David Schwimmer : Bien sûr. Je joue Anthony, père divorcé de deux ados, Devin (Sam McCarthy) et Cece (Jayden Bartels). C'est un botaniste, qui étudie toutes sortes de plantes. Il est à un moment compliqué de sa vie : sa mère perd en autonomie, alors il retourne dans sa maison d'enfance pour s'occuper d'elle, et ses enfants le rejoignent pour l'été. Il fait tout pour que sa famille passe un super moment, mais tout va de travers. Très rapidement.

Jouer un scientifique divorcé, à New York... ce n'est pas si éloigné de Ross, finalement.

(rires) Sauf que là, c'est globalement effrayant !

Vous vous inspirez bien de Sous-sol interdit, de R.L. Stine ?

Oui, la saison 2 mélange plusieurs intrigues des romans et pour moi, ça vient principalement de ce prof qui a installé son labo dans sa cave, et qui est effrayé à l'idée que ses enfants puissent se retrouver mêlés à ses expériences. Il a conscience que ce qu'il fait est dangereux, donc il leur interdit de descendre.

Votre personnage a-t-il un lien avec celui de Justin Long ?

Ah non. Chair de poule, c'est une série d'anthologie, donc chaque année, elle peut revenir avec un nouveau casting, une nouvelle histoire, une nouvelle ville... Mais Justin était super dans la première saison, soit dit en passant. Très marrant.

Et vous, vous vous êtes amusé sur Goosebumps ?

Evidemment ! Il y a logiquement pas mal d'action et de scènes horrifiques, mais il y a aussi de la comédie. Ce mélange des genres n'est d'ailleurs pas si facile à jouer, car on doit trouver le bon ton, savoir pourquoi on rit. Le fond de cette histoire est très sérieux, très sombre, et la comédie est là en partie pour faire retomber la tension. C'est assez différent de ce que j'ai fait auparavant, mais comme j'adore jouer la comédie, j'ai accepté le défi. Et puis, il y aura aussi des blagues plus physiques, dans l'action.

Après avoir réalisé des films (Cours toujours Dennis, Trust), dix épisodes de Friends ou un de Joey, vous avez pu repasser derrière la caméra, ici ?

J'adore la réalisation, mais Dieu merci, on ne m'a pas proposé de mettre en scène un épisode ! C'était déjà assez dur de se concentrer sur le jeu, parce qu'on avait un planning très intense, de longues scènes compliquées à tourner. Sans compter que je n'ai aucune expérience avec les effets spéciaux. Cette série demande une certaine maitrise du numérique.

Comme pour créer cette sorte de symbiote à la Venom, qu'on voit dans le teaser ? On est loin du slime verdâtre des livres Chair de Poule...

Je vois ce que vous voulez dire. Ce liquide noir qui se répand partout dans la vidéo, il sera au cœur de cette histoire. Je ne veux pas vous en dire trop, mais là, tout est plus sombre. C'est même parfois parfaitement terrifiant ! (rires) Cette substance peut prendre plusieurs formes, et elle s'attaque directement à mon personnage. Mais on n'oublie pas complètement le slime originel, on joue avec ce concept dans un épisode en particulier.

Cette nouvelle saison reviendra dans le temps, comme la précédente ?

Oui, je peux vous dire sans spoiler qu'il s'est passé quelque chose de tragique en 1994. Il y a 30 ans, mon grand frère a disparu et on était quatre copains à avoir assisté à ce drame. Mes propres enfants vont découvrir cet énorme mystère, dans le présent. Donc au fil des huit épisodes, on reviendra dans le temps, via des flashbacks importants.

En 1994, vous, vous deveniez une star planétaire : c'était les débuts de Friends...

C'est fou de se dire que trente ans ont passé. Incroyable ! Vous savez, en tant qu'acteur, c'est exceptionnel de se retrouver dans un show qui trouve encore son public autant de temps après. De nouveaux spectateurs découvrent Friends aujourd'hui, et ils trouvent ça marrant. Cela signifie que c'est encore pertinent. C'est tellement cool ! Je serai évidemment éternellement reconnaissant envers toute cette expérience. Friends, c'est comme une capsule temporelle, un voyage à une époque où il n'y avait pas de smartphones, alors quand on se réunissait entre amis, on était bien obligés de se parler. (rires) C'était peut-être le bon temps ? Je sais pas...