La nouvelle série Apple venue d'Israël est surprenante, aussi bien dans sa narration que son esthétique impénétrable.
Après le thriller d'espionnage Tehran, très classique dans le genre, Apple TV+ dévoile aujourd'hui sa seconde série venue d'Israël. Une oeuvre nettement plus déconcertante, qui prend la forme d'une plongée psychologique dans la déprime d'une réalisatrice de 50 ans, puis d'un thriller érotique à la sensualité débordante.
Tout commence par la rencontre de deux inconnues dans un train. Sophie Marciano est une scénariste en herbe de 24 ans, tout juste sortie de l'école. Assise en face d'elle, il y a son modèle, la réalisatrice Alice Ginor, qui a signé quelques films marquants, des années auparavant. Désormais mère de 3 enfants à plein temps, elle essaye désespérément de retrouver l'inspiration, mais vit dans l'ombre de son mari acteur... qui s'apprête d'ailleurs à jouer dans le premier film écrit par Sophie. Une histoire torride et tordue, qui va rapidement devenir une obsession pour le couple.
Réalisateur et auteur de Losing Alice, Sigal Avin peint avec force et exaltation ce portrait de femme perdue, prête à s'égarer dans l'autodestruction. Cette mère épanouie qui va volontairement se jeter dans la gueule d'un passé oublié, incarné par une jeune beauté fatale, troublante et miroir de ce qu'elle n'est plus. La spirale infernale est certes un peu cousue de fil blanc, mais elle baigne dans une étrangeté inexplicable, aux airs "lynchiens" impénétrables. Une atmosphère nébuleuse qui hante aussi bien Alice que le spectateur.
Si la série traîne parfois en longueur, elle n'en demeure pas moins hypnotique, grâce notamment à la performance électrique du trio central, et notamment de la sublime Ayelet Zurer (croisée dans le Daredevil de Netflix), qui bouleverse, envoûte, et perturbe en un regard.
Losing Alice, les trois premiers épisodes disponibles sur Apple TV+ dès le vendredi 22 janvier, puis un épisode par semaine.
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