Réalisateur japonais, Akira Kurosawa est né dans le quartier d'Omori, à Tokyo, au Japon, le 23 mars 1910. Il est le benjamin d'une famille de sept enfants. Son père, un homme stricte ancien militaire descendant des Samouraïs, élève ses sept enfants avec beaucoup de rigueur. Il est aussi à l'origine du développement du Kendo, du judo et de l'athlétisme. Akira Kurosawa commence par apprendre le Kendo avant de s’inscrire dans une école de beaux-arts, où il s’initie à la peinture et la calligraphie.La jeunesse du futur cinéaste est ponctuée d'évènements dramatiques qui le marqueront à jamais : sa plus jeune soeur décède en 1920 ; en 1923 survient le terrible tremblement de terre du Kanto ; et, plusieurs années plus tard, son frère aîné à qui il vouait une grande admiration se donne la mort.Les revenus de son travail d’illustrateur de livres ne lui permettant pas de subsister, Akira Kurosawa se tourne vers le cinéma, qui fait aussi partie des passions de sa famille. En effet, son père est un inconditionnel du septième art et son frère aîné, Heigo, exerce en tant que commentateur de films muets. À l’issue d’un concours organisé par la Photo Chemical Laboratories, il décroche un stage et devient assistant-réalisateur de Kajiro Yamamoto, qui deviendra un véritable mentor. Avec ce dernier, il réalise quelques séquences du film Uma (Les Chevaux) en 1940 pour se consacrer par la suite à des projets plus personnels (il parvient à vendre quelques scénarios mais les producteurs refusent qu'il les réalisent). Après plusieurs projets bloqués par la censure à cette époque de guerre, il réalise son premier long-métrage La Légende du grand judo en 1943. Le film, dont il a également écrit le scénario, est consacré à la genèse du Judo et remporte un énorme succès. Dans ce même contexte politique, il met en scène d’autres films comme Les Hommes qui marchèrent sur la queue du tigre en 1945, Je ne regrette pas ma jeunesse en 1946, Le Duel Silencieux en 1949, ou encore L’Ange ivre en 1948, dans lequel joue Takashi Shimura, acteur avec qui il travaillera dans la plupart de ses films.En réalisant des oeuvres empreintes d'un humanisme profond à mille lieues du cinéma contemplatif alors en usage au Japon, Kurosawa se démarque vite de ses contemporains et impose un style tout à fait personnel. Le réalisateur affectionne particulièrement les personnages à la psychologie complexe prenant part à des histoires aux ressorts dramatiques se voulant intemporels servies par une mise en scène aussi inventive que minutieuse. Dans ses oeuvres, Kurosawa aspire à une parabole de la société humaine et fait ainsi découvrir pour la première fois le cinéma asiatique, à tout le moins japonais, au public occidental.L’aube de la décennie suivante correspond à la fin de la censure et au début de la gloire pour Akira Kurosawa. En 1950, il signe Rashomon, qui connaît un triomphe international. Le film remporte de nombreux prix, notamment l’Oscar du Meilleur Film Etranger et le Lion d’Or du Festival de Venise (il fut ainsi le premier metteur en scène japonais à recevoir une récompense internationale majeure). Il signe par la suite d’autres films à succès tels que L'idiot en 1951, Vivre en 1952, Les Sept Samouraïs en 1954 (qui inspirera Les Sept Mercenaires de John Sturges en 1960), Le Château de l’araignée en 1957 ou Barberousse en 1965, confirmant ainsi la stature internationale qu’il a acquise et s’imposant par ailleurs comme le maître du septième art nippon. On peut retenir de cette période sa collaboration avec Toshirô Mifune (qui s'achève avec Barberousse) avec qui il travailla sur seize de ses films.Vers la seconde moitié des années soixante, Akira Kurosawa connaît beaucoup de difficultés. Sa collaboration, en 1967, avec le producteur américain Darryl Zanuck pour tourner les scènes japonaises de Tora ! Tora ! Tora ! de Richard Fleischer s’enlise. Il est alors remplacé par ses compatriotes Toshio Masuda et Kinji Fukasaku. Ce film entendait reconstituer l'attaque de Pearl Harbor, vue pour la première fois par les deux camps. D’autre part, il est confronté à l’énorme crise que subit l’industrie cinématographique japonaise. Ses longs-métrages exigent des budgets colossaux qui s’avèrent difficiles à réunir. Il est donc dans l’impossibilité de tourner dans son pays, si ce n’est avec beaucoup de contraintes. L’échec de son film Dodes'Caden, sur lequel il avait mis tous ses espoirs et qui provoque la faillite de sa société de production, le pousse à vouloir se donner la mort en 1971. Cependant, cette tentative de mettre fin à ses jours se soldera également par un échec.En 1975, il renoue avec le succès en réalisant L’Aigle de la Taiga (ou Dersou Ouzala), produit par la société soviétique Mosfilm. Le film, qui relate la surprenante relation d’amitié d’un Sibérien et d’un topographe russe, obtient l’Oscar du Meilleur Film Etranger. Cinq ans plus tard, il bénéficie du soutien de Francis Ford Coppola et Georges Lucas (d'ailleurs Lucas s'inspira de La Forteresse cachée sortie en 1958 pour réaliser La Guerre des étoiles en 1977) pour tourner Kagemusha, l’ombre du guerrier, dans lequel il dépeint le Japon du XVI siècle miné par des guerres incessantes entre les différents clans. Il remporte la Palme d’Or au Festival de Cannes en 1980 et le César du Meilleur Film Etranger, une année plus tard. En 1985, il triomphe avec Ran, pour lequel il a collaboré avec le producteur français Serge Silberman. Ensuite, en 1990, Steven Spielberg l’aide à réaliser Rêves et, en 1993, il tourne Madadayo. Akira Kurosawa s’éteint le 6 septembre 1998 à Tokyo après avoir reçu le Prix de Kyoto en 1994 ainsi que le prix de la culture asiatique de Fukuoka en 1990. Au travers de ses films, il aborde avec humanisme divers sujets de société (comme le travail, la pauvreté, la santé, ou la violence) et dresse le portrait du Japon de l’époque médiévale. Certaines de ses œuvres sont inspirées des classiques de la littérature occidentale : L’Idiot d’après Dostoïevski, Les Bas-Fonds d’après Maxime Gorki, Le Château de l’araignée d’après Macbeth de Shakespeare, Ran d’après le Roi Lear de Shakespeare. Durant la majeure partie de sa carrière, il a travaillé avec les mêmes personnes : Masaru Satô et Fumio Hayasaka pour la musique ; Hidéo Oguni et Yoshiro Muraki pour l’écriture des scénarios ; Asakazu Nakaï pour la photographie ; Takashi Shimura et Toshirô Mifune pour l’interprétation. Ses films ont donc fait l’objet de nombreux remakes. Outre les films cités précédemment, Rashomon a donné naissance à L'Outrage de Martin Ritt et Yojimbo à Pour une poignée de dollars de Sergio Leone.Avant sa mort, il a réalisé La Nouvelle Légende du Grand Judo, sorti en 2006, et a écrit de nombreux scénarios tels que Tsubaki Sanjûrô et La Mer regarde, réalisés respectivement par Yoshimitsu Morita en 2007 et Kei Kumai en 2003. En 1998, Takashi Koizumi réalise Après la pluie : la mise en scène, le scénario et les dialogues son de Kurosawa.Avec Ozu Yasujiro et Mizoguchi Kenji, il est très certainement l'un des réalisateurs japonais les plus connus et les plus célébrés.
Nom de naissance | Akira Kurosawa |
---|---|
Naissance |
Tokyo, Japan |
Décès | |
Genre | Homme |
Profession(s) | Réalisateur/Metteur en Scène, Scénariste, Scénario original |
Avis |
Biographie
Filmographie Cinéma
Année | Titre | Métier | Rôle | Avis Spectateurs |
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2022 | Vivre | Scénariste | - | |
2007 | Tsubaki Sanjûrô | Scénariste | - | |
1999 | Après la pluie | Scénariste | - | |
1993 | Madadayo | Réalisateur, Scénariste | - | |
1991 | Rhapsodie en août | Réalisateur, Scénariste | - |
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