Antonin Artaud, né le 4 Septembre 1896, a une enfance banale. Issu d’une famille aisée, il vit protégé, choyé et aimé par les siens. Son père, un capitaine au long cours était français. Sa mère était originaire d’Izmir (Turquie). Artaud reçoit une éducation religieuse chez les pères maristes. Il est passionné par le grec, le latin et l’histoire ancienne. Enfant, il est atteint d'une maladie, la méningite, qui constitue un sérieux handicap. Tout au long de sa vie, il doit cohabiter avec ses crises.En 1920, Antonin Artaud, se portant mieux, s’installe à Paris. Il veut devenir à la fois poète, comédien et dessinateur. De ce fait, il envoie son premier recueil de poésie Tric Trac du Ciel (publié en 1923) à Jacques Rivière, directeur de la Nouvelle Revue Française (NRF). Ce dernier refuse le manuscrit. De ce refus, résulte une correspondance mémorable entre les deux hommes. Rivière publie les lettres dans la NRF puis suivent L’Ombilic des Limbes (Paris, 1925), Le Pèse-Nerfs (Paris, 1925), Fragments d’un Journal d’Enfer (Marseille, 1927). Les débuts de la période parisienne marquent également pour Antonin Artaud sa rencontre avec le mouvement des surréalistes, dont il devient même le directeur à la Centrale du bureau des recherches. Cette période est très prolifique. Il écrit des scénarii de films ainsi que des poèmes en prose. Plusieurs de ses textes sont publiés dans La révolution surréaliste, l’organe du groupe surréaliste. Le 10 décembre 1926, une adhésion au parti communiste est envisagée. Antonin Artaud claque la porte, tournant le dos à la révolution politique. Ses débuts sont discrets dans le monde du théâtre. Avant de fonder définitivement sa compagnie, il fait quelques escales dans des théâtres réputés où il cotoie des auteurs et des directeurs de théâtre. En effet, il collabore avec quelques grands noms de la scène parisienne dont Lugné-Poe, le directeur du Théâtre de l'Œuvre (1920), puis Charles Dullin le Théâtre de l'Atelier ou Georges et Ludmilla Pitoëff à la Comédie des Champs-Élysées . Ces expériences lui sont bénéfiques. En 1923, il s’associe à Roger Vitrac et Robert Aron pour fonder le Théâtre Alfred Jarry, où se jouent entre autres Les Mystères de l'amour de Vitrac, Ventre brûlé ou la Mère folle d'Artaud et en guise de dernière représentation Victor ou les enfants au pouvoir (1928). Cette expérience inachevée est une déception pour Antonin Artaud. Finalement, il se réconcilie avec les surréalistes. Dès les années 1920, Antonin Artaud annonce les prémices de ce qui devient par la suite le concept du Théâtre de la cruauté. Affichant sa volonté de révolutionner la littérature, il balaye toute idée d’une éventuelle soumission au texte ou à l’auteur dans la mise en scène. Sa pensée prend concrètement forme, en 1932, dans les deux manifestes du Théâtre de la Cruauté. Plus tard, en 1938, sont publiées des conférences rassemblées dans un ouvrage Le Théâtre et son double . La mise en application de sa théorie est un échec. La pièce Les Cenci n'est jouée qu’une dizaine de fois. Antonin Artaud considére le cinéma comme un lot de consolation suite à ses diverses expériences infructueuses et décevantes au théâtre. C'est son cousin Louis Nalpas, directeur artistique de la Société des Cinéromans, qui l’introduit dans le milieu. Grâce à lui, il joue ainsi dans Surcouf, le roi des corsaires de Luitz-Morat (1925) et dans un court-métrage Fait divers (1925), de Claude Autant-Lara. Il est, surtout, la connaissance d'Abel Gance. L’entente entre les deux hommes est excellente. Le réalisateur lui promet même le rôle de Marat dans Napoléon (1927). La même année, il interpréte le personnage du moine dans La passion de Jeanne d'Arc de Dreyer et participe au très controversé film-documentaire de Léon Poirier Verdun, visions d'Histoire.Parallèlement, Antonin Artaud écrit des scénarii. Un seul est adapté à l’écran par Germaine Dulac La Coquille et le clergyman. La réalisation déçoit énormément l’auteur. Cependant, il tourne encore quelques films jusqu’en 1935. Avec le temps, la maladie a raison de lui, condamnant son esprit et ravageant son corps. L’existence d’Antonin Artaud est ponctuée par des séjours en hôpitaux psychiatriques. En 1936, il rentre transformé de son voyage au Mexique. Il était parti à la découverte de la tribu des Tarahumaras, il en revient fou. Il est interné plus de neuf ans dans différents établissements.Il en sort, en 1946 et s’installe à Paris dans une clinique spécialisée. En 1947, il se distingue par une représentation au Théâtre du Vieux-Colombier. Antonin Artaud, ombre de lui-même, est magistral et malgré les dégâts physiques, envoute le public. La même année, il enregistre pour la radio avec la participation de Maria Casarès, Paule Thévenin et Roger Blin, Pour en finir avec le Jugement de dieu. Le programme est censuré pour propos outrageux. Il sera publié après sa mort en avril 1948. Le 4 mars 1948, Antonin Artaud décède. Peu avant sa mort, il rédige en un mois son livre testament Van Gogh le suicidé de la société(1947) dans lequel, à l’instar du peintre, il revendique son statut d’aliéné et rejette toute forme de conformisme. A la littérature française, Antonin Artaud laisse un patrimoine non négligeable. Aujourd’hui, ses théories longtemps décriées concernant le théâtre sont considérées comme les bases du théâtre européen contemporain. Sa poésie est encensée chaque année. Un prix porte même son nom : le prix Antonin Artaud, remis à l’occasion des Journées de la Poésie de Rodez, ville de son dernier internement.
Nom de naissance | Antonin Artaud |
---|---|
Naissance |
Marseille, Bouches-du-Rhône, France |
Décès | |
Nationalité | Français |
Genre | Homme |
Profession(s) | Interprète, Scénariste |
Avis |
Biographie
Filmographie Cinéma
Année | Titre | Métier | Rôle | Avis Spectateurs |
---|---|---|---|---|
2015 | La Coquille Et Le Clergyman (court-métrage) | Scénariste | - | |
2015 | Koenigsmark | Acteur | BACK Cyrus | |
2015 | Bonaparte Et La Revolution | Acteur | MARAT | |
1961 | Regard Sur La Folie (documentaire) | Scénariste | - | |
1935 | Napoléon Bonaparte | Acteur | Marat |