François Fillon

François Fillon pourrait signer un magnifique petit Traité d'ambition politique, tant son parcours ressemble à un sans faute sans cesse ascendant, au sein du RPR, puis de l'UMP.   Un homme qui monte...   François Fillon commence sa carrière en 1981, en tant que maire de Sablé-sur-Sarthe ; il est député, puis président du Conseil Général de la Sarthe. De 1993 à 1995, sous le gouvernement Balladur, il est Ministre des Technologies de l'information. Devenu ministrable, il est deux fois ministre dans le gouvernement Juppé. Lorsque Philippe Seguin est élu président du RPR, en 1997, François Fillon fait partie de sa garde rapprochée, se rapproche de Nicolas Sarkozy et devient secrétaire national du parti. En 1998, il préside le Conseil régional des Pays-de-le-Loire et met tout en oeuvre pour empêcher l'alliance de certains élus de droite avec le Front National en l'absence de majorité clairement définie. A partir de 2000, François Fillon se rapproche de Jacques Chirac, ce qui s'avèrera une stratégie payante : il participe à la rédaction de son programme électoral et devient l'un des premiers ministrables au lendemain de la victoire. Il voudrait bien être Premier ministre. Tant pis, il est Ministre des Affaires Sociales.    ... Et qui réforme   A ce poste, il a alors la dure tâche de mener la réforme des retraites, si durement contestée par les syndicats en mai 2003.  Les fluctuations aidant, il se retrouve ministre de l'éducation nationale en 2004. Et là, encore une réforme l'attend, notamment sur le baccalauréat. La contestation monte, les Français soutiennent les jeunes : Fillon est obligé de reculer.  2004 est une mauvaise année. Il essuie son premier échec électoral. La région Pays-de-la-Loire, bastion de la droite depuis 18 ans, à la présidence de laquelle il était sûr d'être réélu, passe aux mains du socialiste Jacques Auxiette. Le martyr du gouvernement se dit donc, en 2005, qu'il a toutes ses chances de devenir enfin Premier ministre. Celui qui a subi toutes les avanies mérite bien cette place. Eh bien non, il est tout simplement remercié. Furieux, Fillon passe en deux jours de chiraquien à sarkozyste et le fait savoir aux médias qui veulent l'entendre.     Premier Ministre enfin  Pendant la campagne électorale de 2007, François Fillon soutient bien évidemment Nicolas Sarkozy. Il est parmi les proches et intimes du nouveau président qui célèbrent le soir du 6 mai 2007, la victoire par un diner au Fouquet's. Le 17 mai 2007, un communiqué de l'Elysée annonce que François Fillon a été nommé au poste de Premier Ministre. Mais dès l'été 2007, les premières mesures du gouvernement semblent indiquer une diminution du rôle même de Premier ministre, au profit du président (on parle alors d' « hyper-présidence »). Les sondages mettent en concurrence François Fillon et Nicolas Sarkozy. Plusieurs différents surgissent à ce moment-là, nées de déclarations publiques mal à propos. Heureusement, leurs relations se pacifient, pour se retendre. Le 21 novembre 2007, François Fillon est décoré de la Grand croix de l'Ordre national du mérite par Nicolas Sarkozy. Le début d'année 2008 le plonge dans un état de grâce, tandis qu'il dépasse de beaucoup le président dans les sondages de popularité. L'impopularité viendra ensuite. N'oublions pas que François Fillon est homme de réforme. L'été 2010, il parle pour la première fois d'une politique de rigueur. A l'automne 2010, alors qu'Eric Woerth, Ministre du Travail, nage dans le scandale Bettancourt, il prend en main la très impopulaire réforme des retraites.  Le 13 novembre 2010, il présente sa démission et celle de son gouvernement à Nicolas Sarkozy, qui le reconduit en tant que Premier Ministre dans un troisième gouvernement. 2012 ? Le sondage Marianne-Harris Interactive le mettrait au coude à coude avec Nicolas Sarkozy et vainqueur de Martine Aubry, si jamais il se présentait aux élections présidentielles. Mais est-ce vraiment son projet ? Point fort : Un protecteur Point faible : Des réformes très impopulaires Parcours politique1976 : Obtention d'une maîtrise de droit public à l'université du Maine 1977 : DEA en droit public à l'université René Descartes 1981-1993 : Député de la Sarthe 1981-1986 : Conseiller municipal de Sablé-sur-Sarthe 1981-1988 : Conseiller général du canton de Sablé 1983-2001 : Maire de Sablé-sur-Sarthe 1992-1998 : Président du Conseil général de la Sarthe 1993-1995 : Ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche 1995-1997 : Ministre des technologies de l'information et de la Poste 1997-2002 : Député de la Sarthe 1997 : Secrétaire national du RPR 1998-2004 : Président du Conseil régional des Pays de la Loire 2001-2008 : Conseiller municipal de Solesmes dans la Sarthe 2002-2004 : Ministre des affaires sociales 2004-2005 : Ministre de l'éducation 2005 : Sénateur de la Sarthe 2005 : Conseiller politique de Nicolas Sarkozy