François Hollande risque de trimballer encore longtemps l'image de flanc à lunettes que lui ont collée les Guignols de l'Info. Le député-maire de Tulle a, il est vrai, peu de prédispositions pour le conflit. Au sein du parti, il n'a jamais fondé de véritable courant et a soutenu des types aussi virulents que Jacques Delors. Issu d'une frange éminemment modérée, Hollande ne tient déjà plus la barre du PS depuis 2008. Néanmoins, ce profil politique atypique ne l'a pas empêché d’accéder à la présidence de la République le 6 mai 2012.François Hollande est un ancien d'HEC Paris, où il est rentré en 1974, avant d'intégrer l'ENA (Ecole nationale d'administration). Quand il en sort en 1980, il devient auditeur à la Cour de Comptes. Entré depuis un an seulement au Parti socialiste, il devient conseiller de François Mitterrand sur les questions économiques, par l'intermédiaire de Jacques Attali.L'année suivante, en 1981, il devient chargé de mission pour l'Elysée, alors que François Mitterrand vient d'accéder à la présidence. Lors du deuxième mandat de celui-ci, en 1988, François Hollande est élu député de Tulle. Siège qu'il perd en 1993, année où il décide de travailler dans le cabinet d'avocats de son ami, Jean-Pierre Mignard.Les affaires -politiques- reprennent en 1994, lorsqu'il devient Secrétaire national du Parti socialiste, chargé des questions économiques. Après la victoire de la Gauche plurielle, en 1997, il récupère son siège de député et est promu Premier secrétaire du Parti socialiste par Lionel Jospin lui-même, lorsque celui-ci est nommé Premier Ministre. Il occupe ce poste jusqu'en 2008, soit pendant plus de onze ans !En 2004, il remporte haut la main la bataille des élections européennes : 20 des 22 régions métropolitaines basculent à gauche. Un phénomène qui n'unit pas longtemps les socialistes très divisés sur la question du référendum sur la Constitution européennes. Hollande ne parvient pas à fédérer autour du "oui". Même avec Jean-Pierre Raffarin à la tête du gouvernement, les socialistes échouent à incarner une opposition crédible.François resserre les rangs autour de lui lors du Congrès du Mans en novembre 2005, où sa motion de synthèse trans-courant obtient une belle majorité. Seul problème : pendant que dans les couloirs sarthois, les éléphants socialistes se demandent qui ira perdre la Présidentielle contre Sarkozy, les banlieues flambent. Outre la cuisine interne déjà compliquée - il faut gérer la popularité de sa compagne, Ségolène Royal, les appétits voraces de Dominique Strauss-Kahn et Laurent Fabius -, l'homme aux trois casquettes (secrétaire du parti, compagnon de la favorite des sondages et candidat potentiel) gère un sympathique panier de crabes. Sans compter qu'il doit aussi ressusciter la gauche plurielle, en s'unissant avec les Verts et les Communistes et barrer la route à l'extrême gauche. La menace d'un 21 avril 2002 plane.Seulement voilà, ce n'est pas lui qui ira courir l'élection présidentielle. Tandis qu'il officialise sa séparation avec Ségolène Royal, il s'efface pour lui laisser présenter sa candidature. Elle perd au second tour face à Nicolas Sarkozy.L'année suivante, en 2008, à l'issue du congrès (mouvementé) de Reims François Hollande laisse sa place de Premier secrétaire à Martine Aubry et se place quelque peu en retrait, laissant à la nouvelle Première Secrétaire du Parti Socialiste, le soin de mener l'opposition. Seulement, s'il se place légèrement en retrait, c'est pour mieux revenir. Pendant cette période, François Hollande arpente les routes de France, à la rencontre de la population. Il est sur le terrain et il se conforte dans sa volonté de se présenter à la présidence de la République. Il fait parti des premiers à afficher son ambition présidentielle au sein du PS, mais aussi sur l'échiquier politique.Dès juin 2009, il lance un groupe de travail, Répondre à gauche, pour préparer l'élection présidentielle de 2012 autour de trois pactes : productif, redistributif et éducatif. Sa volonté présidentielle il ne la cache pas puisque le 7 janvier 2010, après le décès de Philippe Séguin, lors d'une interview dans laquelle on lui suggérait clairement de reprendre la place de Séguin, il a déclaré : "Je ne suis plus dans les petits rôles ou dans les personnages secondaires, Je me prépare pour être candidat". Les présidentielles de 2012, pour François Hollande, ça s'anticipe.Seulement, pour pouvoir briguer la mandature suprême, il doit d'abord être investi par son parti. Il fait alors parti des plus ardents défenseurs d'une primaire socialiste ouverte à tous, trop conscient qu'il n'est pas le favori des adhérents du parti. C'est finalement à la majorité que les socialistes se mettent d'accord pour une primaire ouverte, donc citoyenne et non uniquement socialiste.Cette décision prise, il y eu un rebondissement que personne n'attendait, l'arrestation de Dominique Strauss-Kahn à New-York, arrestation qui indéniablement mettait DSK hors-course. Mais pour François Hollande, cela ne change rien, avec ou sans DSK, il se présentera. DSK out, il sera opposé lors de ces primaires citoyennes aux principaux cadres du parti socialiste que sont Martine Aubry, Arnaud Montebourg, Manuel Valls et Ségolène Royal. N'oublions pas non plus le radical Jean-Michel Baylet.Cette campagne est donc un bon test pour François Hollande et il est incontestablement à la hauteur puisqu'il se place en favori du début à la fin. Opposé au deuxième tour de la primaire à Martine Aubry, il remporte finalement l'investiture socialiste avec une avance assez confortable (plus de 56% des voix). François Hollande a gagné son premier pari. Le 16 octobre 2011, il est officiellement le candidat du Parti Socialiste pour l'élection présidentielle de 2012.Il s'éloigne alors un peu des projecteurs pour préparer sa campagne présidentielle mais dès janvier 2012, il amorce son offensive anti-Sakozy. Il fait une campagne qui repose principalement - dans un premier temps - sur le rejet du Président Sarkozy en promettant d'être "un président normal". Il attaque le premier mais le président sortant, encore non déclaré, fais mine de non recevoir.Mais François Hollande, en campagne depuis plusieurs mois, semble avoir un temps d'avance sur ses adversaires politiques. Quand le président Sarkozy se lance dans la bataille, il n'a plus qu'un mois pour convaincre les français qu'il est l'homme de la situation. Un petit mois pour refaire un retard colossal. Plus de dix points séparent Nicolas Sarkozy de François Hollande dans les sondages du mois de mars 2012. Nicolas Sarkozy est crédité de tellement peu d'intentions de vote que le scénario de voir Marine Le Pen au second tour se précise dans l'esprit de bon nombres d'observateurs politiques.Pourtant, si Marine Le Pen fera un très bon score lors du premier tour le 22 avril, Nicolas Sarkozy (27.18%) se qualifiera bien pour le second tour de l'élection présidentielle, mais derrière François Hollande (28.63%). Les deux hommes vont (enfin) pouvoir s'affronter en duel. Lors du débat télévisé de l'entre-deux tours du mercredi 2 mai, les deux hommes s'affrontent dans une joute verbal sans précédent dans la Vème République. Le débat - très long - est aussi particulièrement technique. Malgré l'intensité mise par les deux hommes, aucun n'en sortira vraiment gagnant.Pourtant, dans les dernières semaines de campagne, le Président sortant commence à faire son retard et les points d'intention de vote qui séparent les deux hommes commencent à se réduire comme une peau de chagrin. Le 6 mai 2012, jour du deuxième tour de l'élection présidentielle, seulement quelques petits points séparent alors les deux hommes et comme les sondages peuvent se tromper, "le match" paraît ouvert.A 20h, les résultats tombent. Avec 51,62% des suffrages exprimés, François Hollande est élu à la Présidence de la République Française. Nicolas Sarkozy, en obtenant 48,38% des voix, n'est donc pas passé si loin que ça d'une réélection. Seulement, il semblerait que rien ne pouvait arrêter François Hollande dans sa quête de L’Élysée même s'il est incontestable qu'il a profité du rejet de la personne de Nicolas Sarkozy.François Hollande est donc le 7ème président de la Vème République et le deuxième président socialiste à accéder à la fonction suprême après François Mitterand.Parcours politique1983-1989 : membre du Conseil municipal d'Ussel (Corrèze)1989-1995 : adjoint au Maire de Tulle (Corrèze)1995-2001 : membre du Conseil municipal de Tulle (Corrèze)2001 : maire de Tulle (Corrèze)1988-1993 : député1997-2002 : député1992-1992 : membre du Conseil régional du Limousin1998-2001 : membre du Conseil régional du Limousin1999 : député européen2008 : Réélu maire de Tulle2011 : Candidat à la Primaire Citoyenne pour représenter le Parti Socialiste. Il est élu2012 : Candidat socialiste à la présidence de la République6 mai 2012 : Élu Président de la République15 mai 2012 : Il entre officiellement en fonction
Nom de naissance | Hollande |
---|---|
Nationalité | Français |
Genre | Homme |
Profession(s) | Politicien |
Avis |
Biographie
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