Très jeune elle excelle comme pianiste puis interpète quelques petits rôles à l'écran sous la direction de Mihaly Kertész (le futur Michael Curtiz) qu'elle épouse peu après. Fuyant la Hongrie à la chute de la République des Conseils, le couple s'installe en Autriche et Lucy Doraine apparaît en vedette dans plusieurs films de son mari : l'Étoile de Damas (1920), le Sixième Commandement (1922). Certains films de l'actrice échappent curieusement au boycottage des films produits dans les ex-pays ennemis grâce à un Italien qui achète différentes uvres en les soumettant à une francisation poussée qui font passer l'actrice pour une « Parisienne ». Le public se rend alors en masse pour assister aux prestations d'une « jolie petite Française un peu grivoise ». Divorcée de Kertész, elle part pour Munich, fonde sa propre maison de production (la Lucy Doraine GmbH) pour laquelle elle tourne notamment Schicksal (Felix Basch, 1924 avec Conrad Veidt) et Der Prinz und die Tänzerin (R. Eichberg, 1926 avec Willy Fritsch). Sur proposition de la First National, elle se rend à Hollywood en 1927 mais ses essais ne sont guère concluants. Elle décide de revenir en Europe en 1929, se remarie et abandonne définitivement le monde du cinéma.