D'abord attiré par une carrière de capitaine au long cours, Pietro Germi modifie l'orientation de ses études pour aller suivre à Rome les cours de mise en scène et d'interprétation du Centre expérimental de cinématographie. Après avoir été l'assistant de Blasetti, Germi réalise, sous la supervision de ce dernier, son premier film, le Témoin (Il testimone), en 1946. La carrière de Germi, qui comprend dix-huit films au total, peut se diviser en deux parties. De 1946 à 1958, le cinéaste tourne des films où dominent la critique sociale et la volonté de porter un témoignage sur la situation de l'Italie de l'après-guerre. Avec le recul, ces uvres ne semblent pas toujours très bien maîtrisées, elles hésitent entre le constat dépouillé à la manière du néoréalisme et une intention spectaculaire qui doit beaucoup à l'influence du film noir américain. Les films réalisés pendant cette période pèchent parfois par leur schématisme ou par un didactisme trop appuyé : Il testimone (1946) ; Jeunesse perdue (Gioventù perduta, 1948) ; Au nom de la loi (In nome della legge, 1949) ; la Tanière des brigands (Il brigante di Tacca del Lupo, 1952). En revanche, certains d'entre eux ont une force narrative incontestable et posent avec acuité les problèmes de l'émigration des travailleurs siciliens (le Chemin de l'espérance Il cammino della speranza, 1950), de la délinquance dans les grandes villes (Traqué dans la ville La città si difende, 1951), de la désagrégation familiale (le Cheminot/le Disque rouge Il ferroviere, 1956 ; l'Homme de paille L'uomo di paglia, 1958). Après un film charnière comme Meurtre à l'italienne (Un maledetto imbroglio, 1959), comédie policière inspirée du célèbre roman de Carlo Emilio Gadda, Quer pasticciaccio brutto de via Merulana (l'Affreux Pastis de la rue des Merles), Germi commence la seconde partie de sa carrière. Pendant plusieurs années, le cinéaste se consacre à des comédies de murs souvent situées en Sicile dans lesquelles l'épaisseur du trait n'empêche pas la précision et la virulence de la critique. Divorce à l'italienne (Divorzio all'italiana, 1961), Séduite et abandonnée (Sedotta e abbandonata, 1964), Ces messieurs-dames (Signore e signori, 1966 ; Palme d'or au festival de Cannes), Beaucoup trop pour un seul homme (L'immorale, 1967) constituent une espèce de tétralogie sur la médiocrité et la petitesse des passions humaines. Les dernières uvres, Serafino (1968), Le castagne sono buone (1970), Alfredo, Alfredo (1972), indiquent une volonté de renouvellement qui aurait dû culminer avec Mes chers amis (Amici miei, 1975), film que Germi gravement malade demanda à Mario Monicelli de réaliser à sa place. Également acteur (dans plusieurs de ses films mais aussi dans des uvres de Mario Soldati, Damiano Damiani, Mauro Bolognini), Germi est un cinéaste assez représentatif de l'évolution du cinéma italien depuis les années de l'immédiat après-guerre jusqu'au milieu des années 70. L'amertume de ses analyses sociales, malgré des choix stylistiques parfois contestables, confère à ses films une force de témoignage qui trouve à s'exprimer aussi bien dans les drames que dans les comédies.
Nom de naissance | Pietro Germi |
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Naissance |
Genoa, Liguria, Italy |
Décès | |
Profession(s) | Scénariste, Réalisateur/Metteur en Scène, Interprète |
Avis |
Biographie
Filmographie Cinéma
Année | Titre | Métier | Rôle | Avis Spectateurs |
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2015 | Traque Dans La Ville | Réalisateur | - | |
1975 | Mes chers amis | Scénariste | - | |
1971 | Alfredo, Alfredo | Réalisateur | - | |
1968 | Serafino ou l'amour au champs | Réalisateur | - | |
1967 | Beaucoup trop pour un seul homme | Réalisateur | - |