Nom de naissance Abdoh
Genre Homme
Avis

Biographie

Reza Abdoh est un dramaturge américain d’origine iranienne, disparu à seulement trente-deux ans. Il est resté célèbre pour ses créations avant-gardistes et ses mises en scènes hors-normes. Abdoh est né en 1963 à Téhéran. Mais c’est à Londres qu’il entame une carrière théâtrale qui se veut précoce. Il étudie et met en scène des spectacles dès l’âge de quatorze ans au National Youth Theatre à Londres. Reza part ensuite avec sa famille pour s’installer aux Etats-Unis. Il continue ses études à l’école de cinéma de l’Université de Southern California (USC).A ses débuts, Reza Abdoh s’en tient principalement à la mise en scène de textes d’auteurs comme Shakespeare, Brecht, Brenton, Kroetz et Ibsen. Ce n’est que vers la fin des années 1980 qu’il se met aussi à écrire ses propres pièces. Sa carrière prend un tournant crucial lorsqu’en 1989, le Los Angeles Theatre Center le charge de monter une pièce sur le thème de la pollution. Reza Abdoh travaille alors avec Mira-Lani Oglesby sur le texte et présente le spectacle Minamata . Le succès est au rendez-vous. Reza décide alors de partir à Manhattan où il y présente, toujours en duo avec Oglesby, Father Was a Peculiar Man , une interprétation de l’œuvre de Dostoïevski, Les Frères Karamazov .La même année, il retourne en Californie à l’invitation du metteur en scène Peter Sellars qui préside le Festival de Los Angeles. Il présentera pour l’évènement le spectacle Pisadas en la Obscuridad, co-écrit en collaboration avec Frank Ambris ; une expérience qui sera renouvelée plusieurs fois par la suite.L’année 1990 lui apportera une nouvelle foudroyante : il apprend qu’il est séropositif. Dans la foulée, il écrit une nouvelle pièce (une de ses plus emblématiques) qu’il présente la même année, The Hip-Hop Waltz of Eurydice, dans laquelle il décrit une société imaginaire où le rapport sexuel est considéré comme un crime passible de mort, faisant ainsi le parallèle avec sa propre condition de condamné. Le spectacle suscite un grand engouement et part en tournée européenne. Reza Abdoh décide alors de fonder Dar a Luz, sa propre compagnie, sa tribu qu’il trimballe au gré de spectacles montés dans des lieux aussi atypiques qu’un entrepôt, un loft industriel, un gymnasium ou encore un hôtel désaffecté.The Hip-Hop Waltz of Euridyce deviendra elle-même le premier volet d’une trilogie constituée par Bogeyman (1991) et The Law of Remains (1992). Suivront également Tight, Right, White (1993) et Quotations from a Ruined City (1993).Reza Abdoh ne s’en tient pas qu’au théâtre. Il élargit également sa palette à l’opéra, avec son adaptation de Simon Boccanegra de Giuseppe Verdi en collaboration avec le Long Beach Opera ; il s’improvise également vidéaste avec entre autres ses films The Blind Owl en 1992 et The Tryst en 1994.Reza Abdoh décède des suites de sa maladie en 1995. Homosexuel déclaré, son œuvre coup de poing aura convoqué les maux de ses concitoyens américains : racisme, homophobie, obsession de l’image. On le dit influencé par Artaud, Genet ou Pina Bausch. Il a remporté plusieurs prix internationaux, dont le Cal Arts/Herb Alpert Foundation Award, ou le Bessie Award qui lui est décerné à titre posthume.