Influencé par Christopher Nolan, Insaisissables est divertissant [critique]

Mélanie Laurent, Morgan Freeman, Jesse Eisenberg et Dave Franco sont à l'honneur sur M6.

Rangez les lapins dans les hauts de forme et les mouchoirs dans les manches de veste, les magiciens d'Insaisissables arrivent avec leurs numéros et leur conception un peu plus spectaculaire de la prestidigitation à 21h sur la sixième chaîne. Dans ce film signé du frenchie Louis Leterrier et sorti en 2013, Jesse Eisenberg joue les braqueurs de génie à la tête des Quatre cavaliers, spécialisés dans les casses à grand spectacle grâce à leurs talents de magiciens, chacun dans son propre style : l'illusion (Eisenberg et Isla Fisher), le larcin (Dave Franco) et l'hypnose mentaliste (Woody Harrelson). Traqués par l'agent Dylan Rhodes (Mark Ruffalo), ils mettent en scène les numéros les plus dingues pour parvenir à leurs fins. Tout autant que leurs précieux butins, les Quatre cavaliers ont également mis la main sur le box-office mondial à leur sortie en salles. Succès éclatant des deux côtés de l'Atlantique (trois millions d'entrées en France, 350 millions de dollars de recettes globales), Insaisissables a su se déjouer de critiques en demi-teinte pour ouvrir la voie à une nouvelle franchise, puisqu'un Insaisissables 2 (et même un 3) est prévu pour juin 2016 aux États-Unis. 

Un succès qui a su, comme un bon tour de magie, mystifier le public pour en faire oublier les ficelles, comme l'expliquait Première à la sortie du film : "Influencé par Le Prestige, de Christopher Nolan, le cinéaste a pensé qu’une mise en scène ostentatoire (travellings et lents mouvements de caméra à en donner le tournis) ferait illusion. Or, il manque l’essentiel : le mystère et l’incertitude, inhérents au genre, qui auraient rendu cet Insaisissables moins déchiffrable. Heureusement, Leterrier est soutenu par des comédiens hétéroclites qui, sans livrer les performances du siècle, prennent plaisir à se rencontrer, à se tromper et à se renvoyer la balle. Un écheveau manipulateur qui divertit jusqu’à la révélation finale, assez prévisible". Il n'empêche que dans toute leur démesure, les Quatre cavaliers d'Insaisissables ont su créer des numéros de prestidigitation spectaculaires, qui figurent clairement parmi les plus impressionnantes représentées au cinéma, du "coup de poignet" de Paul Newman dans L'Arnaque aux effets du Prestige.