Argo

Ben Affleck creuse son sillon avec conviction, application, conscience professionnelle et talent. Sa reconstitution des événements de l'époque est impeccable, la réalisation est sobre; le suspenses vous cloue à votre fauteuil, et l'humour pratiqué avec une joyeuse complicité par John Goodman et Alan Arkin, est un vrai bonheur.

Argo bruisse de rumeurs oscarisées. A juste titre, car il s'agit du film le plus ambitieux et le plus réussit à ce jour de Ben Affleck. (...) Ce film se révèle bien plus riche que le simple récit d'une histoire, aussi extraordinaire soit-elle.

A la fois un film à suspense, une satire comique d’Hollywood, avec une histoire d’espions de la CIA, le tout basé sur des faits réels.

Avec "Argo", le comédien signe l'un des meilleurs films de la saison, un thriller politique d'une subtilité remarquable sur un épisode peu connu de la crise des otages de 1979.

Le scénario d’ « Argo » ne laisse pas indifférent. C’est même le long métrage de Ben Affleck le plus cohésif et techniquement réussi. Un seul regret : Le réalisateur qui tient le 1er rôle n’était peut être pas l’idée la plus pertinente.

Gone Baby Gone (2006) et The Town (2010) avait démontré les qualités de réalisateur d'Aflleck. Argo, qu'on joue bien placé à la course aux Oscars, témoigne d'une maîtrise totale de la mise en scène et de la narration. «Réaliser est la meilleure chose que l'on puisse faire», insiste Affleck. Après avoir vu Argo, on pense, comme lui, qu'il est tout à fait à sa place aussi bien derrière que devant la caméra.

Outre l'aspect historique (...) "Argo" est un film qui se regarde comme un thriller avec un suspense qui vous noue l'estomac.

Ben Affleck signe un thriller politique qui, non content d'être intelligent, joue efficacement la carte du suspense et du divertissement.

Cette troisième réalisation confirme un réel talent de réalisateur et une ambition louable. (...) Son visage lisse mangé par une barbe épaisse, Affleck confère à son personnage mystère et mélancolie.

Ben Affleck n’a pas seulement réalisé « Argo », il a réalisé « Argo » d’une manière exemplaire. Il a su aller droit au but, apporter de l’humour et un suspense incroyablement bien maîtrisé. Il n’y a aucun doute là-dessus, c’est le meilleur film de l’année.

Le premier mérite d'Argo est de confirmer, après The Town, que Ben Affleck n'a rien perdu de ses ambitions de cinéaste (...) refus du spectaculaire, recherche du détail et un ton chaleureux qui en fait sans doute le film d'espionnage le plus humain et le plus crédible depuis belle lurette. Ben Affleck a réussit sa mission.

Le meilleur thriller d’espionnage de l’année.

La réalisation honore parfaitement ce sujet convaincant et passionnant.

Ben Affleck se met en scène comme un faiseur doué pris dans une machinerie incapable de regarder la réalité en face, à défaut de faire preuve d’originalité. C’est le dilemme de l’agent de la C.I.A. qu’il incarne ici et qui correspond à ce qu’il est devenu après les succès de 'Gone, baby, gone' et 'The Town'. En plus d’être un excellent suspense, 'Argo' est donc un autoportrait amusant d’une star coincée dans une usine à rêve détachée des affres du monde. Une double réussite à saluer.

Efficace, la mise en scène de Ben Affleck, qui interprète lui-même Mendez, affirme un impressionnant souci de réalisme pour ses reconstitutions de Washington, Los Angeles et Téhéran en 1980. Même si son réalisateur et son producteur (George Clooney) ne peuvent être taxés de xénophobie, on peut néanmoins regretter que ce film, qui reconstitue l’affaire du point de vue américain, ne montre guère autrement les Iraniens que comme une foule fanatique et menaçante.

On passe du thriller paranoïaque, à la comédie, en passant par le drame, sans qu'aucun de ces genres ne soit moins maîtrisé que l'autre. Lorsqu'on rit, on rit vraiment et intelligemment, lorsque l'émotion est là, elle est délicate et sincère, et lorsque le suspense nous prend, il ne nous lâche plus.

Argo est une réussite, mais le chauvinisme décontracté du projet est quand même dégoûtant. Cette affaire est peut-être cocasse, elle est surtout médiocre. Elle ne révèle rien d'intéressant sur notre époque, ni sur les rapports Iran-Etats-Unis, ni sur la société du spectacle (...) Affleck fait son malin derrière sa barbe, George Clooney produit entre deux dîners de soutient à Obama et un Nespresso froid, la critique américaine, ou ce qu'il en reste applaudit comme si Robert Altman venait de ressucciter... Misère.

L’univers du cinéma est un peu trop caricaturé mais finalement certains aspects sont vraiment réalistes. Affleck ne s’est jamais montré aussi patriotique et Arkin et Goodman ont rarement été aussi bons.

Ben Affleck a donc beau faire le malin, décrivant ‘Argo’ comme son film le plus ambitieux, il faut pourtant reconnaître qu’il n’a pris aucun risque, se contentant de reproduire une structure hollywoodienne on ne peut plus classique, à base de rebondissements ultra-prévisibles, de travellings latéraux « à la papa » et de final au pathos dégoulinant. Oui, de toute apparence, son film, correct, aurait pu être fait il y a trente ans. Mais est-ce vraiment quelque chose dont il faut être fier ?

C'est l'authentique opération Argo que narre ici Ben Affleck avec un besogneux souci d'exactitude et de reconstitution. Il y avait matière à tirer le récit soit vers l'absurde, soit vers la fable, soit vers le suspense, mais le récit passe à côté de toutes ces pistes en restant esclave de la véracité des procédures et d'un pseudo souci d'objectivité.

Ce cinéma épouvantable, que l'on croyait disparu depuis la fin de la guerre froide, semble revenir en force dans une Amérique en crise, terrorisée par le terrorisme et menacée par l'extrémisme du Tea Party... On reste étonnam­ment navré, tout de même, de voir Ben Affleck, acteur moyen mais réalisateur plutôt doué (Gone baby gone), se faire le héraut de cet héroïsme bêta et suranné.

Film d’espionnage vintage et haletant, le troisième film de Ben Affleck réalisateur est aussi une malicieuse réflexion sur le cinéma.

Chronique de faits réels, piques vers Hollywood, espionnage et suspense : Argo tâche de varier les plaisirs, mais il étale surtout la variété de son indéfectible académisme étudié, semble-t-il, dans le seul but d’étoffer une filmographie.