Toutes les critiques de Avé

Les critiques de Première

  1. Première
    par Bernard Achour

    Toujours à bonne distance de ses personnages, ce road-movie prend cependant le risque du vagabondage, de la répétitivité et d’une issue qu’on croit deviner au bout de quelques kilomètres. Mais, une fois posés les enjeux émotionnels (deuil, mal de vivre) et narratifs (une succession de saynètes cocasses), l’intrigue prend un tour inattendu sitôt que les deux héros parviennent à destination. D’horripilante, la demoiselle se pare progressivement d’une sorte d’héroïsme tragique ; de joués d’avance, les rapports humains dégagent une maturité qu’on imagine inaccessible à bien des adultes… Quant à ce qu’il advient du garçon, on se contentera d’évoquer sa métamorphose plus radicale que n’importe quel effet spécial, point d’orgue tranquillement poignant de ce qui s’impose à l’arrivée comme une adorable parabole sur cette planche de salut, ce réflexe de survie, ce passeport pour la sérénité que certains appellent le mensonge.

Les critiques de la Presse

  1. Critikat.com
    par La (toute) jeune critique

    « Les pensées sont libres, qui peut les deviner ? », chantait le grand-père à l’accordéon.
    C’est un road movie sentimental et débordant de détails subtils, dans une Bulgarie montrée sous son vrai jour, que nous offre Konstantin Bojanov, natif de ce pays méconnu, pour son premier long métrage.
    Ainsi nous sont présentés deux personnages, attachants autostoppeurs, sur les routes bulgares, en quête de réponses et d’une autre vie. Kamen, premier personnage rencontré dans la grande Sofia, doit se rendre à Ruse. Débutant son voyage, il se fait harponner par Avé, jeune fugueuse de 17 ans et pro du mensonge. Commence alors un voyage rythmé de quelques arrêts et bifurcations, et de vies imaginaires innovées au fil des rencontres.
    Dans ce premier long métrage, ce cinéaste à l’avenir certain, choisit de traiter des thèmes d’actualité propres à la jeunesse. Rentrent alors en jeu l’importance du mensonge rendu apologique ici, les thèmes de la vie, de la mort, et la fuite …
    La continuité du récit est menée tambour battant par Avé (Anjela Nedyalkova, actrice à suivre), en perpétuelle fuite devant la réalité inacceptable de sa vie. Son apparente facilité de contact avec les inconnus se trouble à l’image de ses sentiments face à Kamen, dans un rôle taillé sur mesure. Alors les mensonges se raréfient et laissent place à la tendresse et la sensibilité de mots et de petits gestes toujours filmés avec justesse par Bojanov. On peut d’ailleurs retenir la scène d’amour, éblouissante de beauté et de pudeur, comme une des plus belles de ces dernières années.
    Mais alors, la réalité resurgit au galop à la nouvelle de la mort du frère qui semblait son unique raison de vivre. La réalité est trop dure, il faut fuir et abandonner Kamen. Mais alors une question persiste ; est-ce une preuve d’amour ou la fuite de la réalité est-elle plus nécessaire à la survie que l’amour ? Kamen, jeune homme sans véritable raison de vivre ni passion, sera enrichi par cette expérience et gardera au moins cet important message : mentir pour subsister.

    Marina Roman, Lycée Honoré d’Estienne d’Orves NICE

  2. Critikat.com
    par La (toute) jeune critique

    Deux chemins s’esquissent dans Avé, le nouveau film de Konstantin Bojanov. Ceux de deux jeunes rêveurs en quête de vérité.

    Sur les routes d’une Bulgarie grise et pluvieuse, deux êtres se retrouvent par hasard et sont, malgré eux, attachés l’un l’autre. Au fil d’un voyage rythmé par différentes étapes, Kamen et Avé bâtissent peu à peu une relation basée sur le mensonge, le rêve et sur une souffrance commune. Nous assistons donc inlassablement, pendant près de 90 minutes, à un road-movie délicat et subtil portant avec lui des messages forts et des thèmes essentiels comme le mensonge, l’absence, le manque et le rapport avec le temps.

    Empli d’une éternelle jeunesse, le mensonge est traité en profondeur dans ce film bulgare. Il serait la persona d’une émotion fragile et crépusculaire tout en étant l’alternative la plus fructueuse à l’utilisation de la parole. Avé se révèle être un hymne au silence et aux non-dits. N’est-ce pas là l’essence même du cinéma ?
    Nous voyons également très vite se dégager au fil de l’œuvre un thème que l’on peut associer aux caractères des deux héros du film : le manque et l’absence communs d’un proche ou d’un ami. En effet, c’est le frère recherché qui motive l’ambition voyageuse d’Avé tout comme l’ancien camarade mort qui plonge Kamen dans une culpabilité mélancolique. C’est donc aussi le manque et le désir qui réunissent les deux personnages, qui les attirent et qui incitent leur volonté de voyager ensemble.

    Le film est un trésor d’esthétisme. Ses nombreux plans séquences créent une tension d’un réalisme époustouflant. Mais ce n’est que lorsque l’on observe la magnificence des paysages que la qualité de la photographie se révèle, comme si l’art avait rejoint le réel. Ce n’est pas sans parler de l’utilisation de la profondeur du champ, qui saura provoquer une immersion complète du spectateur. La musique, d’une rare beauté, renforce quant à elle parfaitement la puissance émotionnelle de l’œuvre.

    Avé est le digne héritage du road-movie, un genre décidemment bien défendu à l’occasion de cette cinquantième édition de la Semaine de la Critique. Il est un voyage initiatique aux confins de la Bulgarie contemporaine. Une douce expérience de poésie pure.

    Lycée Pablo Picasso, Perpignan
    Remy Bastrios
    Romaric Siennat

  3. Les Cahiers du cinéma
    par Vincent Malausa

    Il y a une grande douceur dans la manière dont le cinéaste accompagne ses deux personnages avec une apparente froideur, qui, peu à peu, se fait complice de cette fuite lente et désagrégée par une espèce de mélancolie qui ne dit pas son nom.

  4. Le Point
    par Florence Colombani

    C'est un road-movie au charme puissant que signe Konstantin Bojanov, jeune cinéaste jusqu'alors inconnu venu du documentaire. Dans les paysages sinistrés de la Bulgarie contemporaine, Kamen et Avé avancent envers et contre tout, unis par une même solitude existentielle, une même désespérance. Le goût du mensonge de la jeune fille, ainsi que sa présence radieuse, illumine le film.

  5. Critikat.com
    par La (toute) jeune critique

    « On n'est pas sérieux quand on a 17 ans. » Qui n'a jamais rêvé de suivre son chemin sans penser au lendemain? La jeune Avé décide un jour de conquérir sa liberté, s'aventurant au plus profond de ses songes voyageurs. Le long de la route, le chemin de cette bulgare rencontre celui de Kamen. Elle ne le quittera plus. En route pour un voyage parsemé de mensonges et de doutes...
    A peine montés à bord d'une voiture, et déjà ils nous transportent vers cette douce aventure en forme de "Road movie". Une montre figée appelle le passé. Le temps semble s'être arrêté. Et pourtant... Il est bien présent, le temps de parcourir la distance de Sofia à Ruse, de tisser le fil constructeur de ce voyage émouvant que nous propose Konstantin Bojanov dans son premier long-métrage Avé.
    Formidables images où, peu à peu, la tendresse s’installe et où les cordes font écho aux notes de piano. Parmi les frustrations amères, la douceur de l'amitié. Mélange subtil de décors autoroutiers, tableau d'une nature singulière, le contexte visuel et sonore épuré de l’œuvre conforte le spectateur et l’invite dans le cœur de cette adolescence en errance. Reflet d'une société qui se cherche encore et d'une jeunesse sans repère, Avé donne à réfléchir en finesse, sans tomber dans la dénonciation précise et excessive.
    Derrière les mensonges d'Avé se cachent sincérité et sensibilité débordante. Cette sensibilité est transmise à Kamen qui, progressivement, se laisse tenter par le goût du mensonge. Le mensonge dans la peau, forme d'échappatoire à un passé renié, et douce attention à la fragilité de l’autre. Il est certain que l'absence d'imaginaire détournerait Avé de l’action et que ce jeu avec la réalité lui permet d'éviter de souffrir.
    Temps qui s'étend, affectant les sentiments. Tic tac. Illusion d'un instant, reconstruction du présent.

    Manon Chauvel, Audrey Yaker, Diana D'Angelo,Lycée Georges Clemenceau, Nantes.

  6. Nouvel Obs
    par Lucie Calet

    Le Bulgare Konstantin Bojanov, grand admirateur de « l’Epouvantail » de Jerry Schatzberg, déglace à l’humour la mélancolie qui sourd de son premier film. Il laisse quelques adultes traverser le champ mais se concentre sur le spleen de ces adolescents, incapables de s’intégrer à la société, qu’une pudique mais bouleversante histoire d’amour va lier.

  7. A nous Paris
    par Fabien Menguy

    Un road-movie de l'Est : un joli "Eastern" aux personnages attachants et aux situations souvent poignantes.

  8. Critikat.com
    par La (toute) jeune critique

    « Tu crois tout ce qu'on te dit ? » C'est dans son film bulgare, Avé, que Konstantin Bojanov nous raconte l'étrange rencontre entre deux adolescents. Kamen, voulant se rendre à l'enterrement de son ami, fait la connaissance d'Avé, une jeune fille étonnante. Seulement, celle-ci lui impose sa compagnie, tout en s'inventant une vie pleine de mensonges...
    C'est au travers de cette rencontre que le film nous plonge dans un univers d'adolescents, représentatif de la réalité. En effet, rien n'est stéréotypé, nous ne sommes pas au cœur d'une famille idéale. Les adultes sont absents ou impuissants que ce soit les parents respectifs ou les autres adultes que Kamen et Avé rencontrent sur leur route : un camionneur pervers, un homme violent, un grand-père alcoolique... Difficile d'envier ce monde adulte. C'est pourquoi, la jeune fille refuse de grandir, contrairement à Kamen, plus responsable et mature.
    Cependant, nos deux protagonistes ont des caractères complémentaires : Avé, une jeune fille très sensible mais ouverte, Kamen, un garçon sec et renfermé sur lui-même. Ils ont besoin l'un de l'autre. Lui, personnage réservé, s'ouvre grâce à elle. De même, elle, menteuse et solitaire, trouve un frère, un ami, un amour : l'unique part de réalité dans son monde fictif.
    Avé, à tout juste 17 ans, a quitté ses parents et recherche son frère. Elle se voit alors dans l'obligation de s'inventer des histoires pour échapper à une vie qui ne lui convient pas. A travers ces mensonges, elle cache une grande sensibilité. Ainsi, le film nous présente une morale : le mensonge est un remède lorsque la vérité n'est pas bonne à dire. Il permet de vivre mieux, et de redonner un salut aux personnes blessées qui croisent son chemin.
    Avé, représentatif du mensonge libérateur, nous pousse à y lire une fable (fabula).
    Avé, à la recherche de son frère, se recherche elle-même en fuyant toute forme de réel. Les véhicules nous permettent à la fois d'avancer dans le voyage et dans l'évolution des personnages sous forme de rites initiatiques : l'émancipation, la première relation, le deuil. Avé parviendra-t-elle à se protéger de cet univers adulte peu engageant ?
    Son plus beau mensonge se trouve à Hollywood, laissant au spectateur l'idée que la perfection et le bonheur se trouvent dans la fiction.

    THUMERELLE Lucie et MARSAULT Laureline
    Lycée Savary de Mauléon
    Les Sables d'Olonne

  9. Critikat.com
    par Benoît Smith

    Le film propose, habilement, de brouiller la démarcation et de questionner le rapport entre vérité et mensonge, dans le cadre d'un road-movie où pour une fois, la liberté s'affiche moins qu'elle ne se constitue en arrière-plan, par un implicite relâchement de règles.

  10. Le Figaro
    par Marie-Noëlle Tranchant

    (...) ce road-movie pour un anti-couple a le piquant et le fondant d'une châtaigne, bogue ingrate et fruit tendre, mais sans mollesse.

  11. Le Monde
    par Jacques Mandelbaum

    (...) le film de Konstantin Bojanov distille une magie délicate qui ne fera pas regretter au spectateur d'avoir pris la route avec lui.

  12. Les Inrocks
    par Léo Soesanto

    C'est encore un récit d'initiation, mais la leçon s'avère séduisante (...). "Avé" louvoie avec plaisir et limpidité. Sans afféteries, le film favorise longs plans et clair-obscur. Il se détache vite de la toile misérabiliste sur la Bulgarie post-communiste. Bojanov préfère rêver d'années 70, de vagabondage mélancolique à l'américaine. (...) [Le film] nous voue à l'amour de se raconter des histoires.

  13. Libération
    par Julien Gester

    (...) un premier film très adroit au tempérament vagabond, peinture douce-amère en bleu-gris-rouge, qui nous fait traverser le pays en auto-stop et, par deux fois, dans le sillage d'une brève rencontre.

  14. Metro
    par Mehdi Omaïs

    Avec une économie de plans, Bojanov embarque ses comédiens dans un road-movie sensible où s'entremêlent mélancolie et fureur de vivre.

  15. Paris Match
    par Alain Spira

    Sans grande originalité, ce film tient par la personnalité des deux acteurs qui remplissent les vides d'un scénario linéaire ponctué de rencontres de bobards. Ces deux ados à fleur de peau nous touchent, et si leur balade des gens malheureux a du mal à tenir jusqu'au bout, on a tout de même pas envie de descendre en route.

  16. Version Femina
    par Anne Michelet

    Un histoire mélancolique et sombre ou l'humour et l'amour trouve joliment leur place.

  17. Télérama
    par Jacques Morice

    Associer charme et émotion, c'est le moteur de ce road-movie initiatique qui traverse toute la Bulgarie jusqu'au bord de la mer Noire.

  18. StudioCiné Live
    par Laurent Djian

    (...) un road-movie décalé, tout en douceur et en mélancolie.

  19. Le JDD
    par Stéphanie Belpêche

    Ce road-movie raconte l'errance de deux êtres paumés qui doivent régler des comptes avec leur passer pour aller de l'avant. Malgré son idée de départ singulière, l'intérêt se dilue au gré des rencontres que font ces deux écorchés vifs pourtant attachants.