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Ben is back raconte le retour à la maison d’un jeune junkie qui s’est échappé de rehab pour pouvoir passer Noël en famille. Le personnage joué par Lucas Hedges (Manchester by the Sea) donne son nom au film, mais la vraie star, ici, c’est sa maman : Julia Roberts est de tous les plans ou presque dans ce projet qu’on soupçonne d’avoir été initié pour valoir à l’actrice une invitation à la prochaine cérémonie des Oscars. Mais le film souffre beaucoup de la comparaison avec son concurrent direct de la saison, My Beautiful Boy (avec Timothée Chalamet en accro à la crystal meth et Steve Carell en papa protecteur déboussolé), qui sort le 6 février et exprime superbement tout ce que ce film-ci ne fait qu’effleurer grossièrement, aussi bien sur le plan « sociétal » (les drogues dures s’immisçant désormais dans les foyers bourgeois) que sur celui de la pure émotion mélo. Bâti autour d’une intrigue invraisemblable (Ben et sa maman partent dans la nuit de Noël rechercher le chien du foyer, enlevé par des méchants dealers), Ben is back confirme le virage sinistre pris par la filmographie de Julia Roberts, désormais partagée entre comédies conformistes, thrillers cheap et drames familiaux tire-larmes. Où est passée l’actrice fabuleuse qui dynamitait les rom-coms des nineties ? Qu’est-il arrivé à Erin Brockovich ? La récente série Homecoming est heureusement là pour nous dire que tout espoir n’est pas perdu. Dans les années 80, comme le chantait les Buggles, la télé a tué les stars de la radio. Dans les années 2010, les stars de ciné seront sauvées par la SVOD.