Date de sortie 9 novembre 2016
Durée 75 mn
Réalisé par Maki Berchache, Nathalie Nambot
Scénariste(s) Maki Berchache, Nathalie Nambot
Année de production 2014
Pays de production TUNISIE, France
Genre Film documentaire
Couleur Couleur

Synopsis

"Brûle la mer" se tient au croisement paradoxal entre l’énergie vive d’une révolution en cours, l’élan d’un départ vers l’Europe, et la violence d’un accueil refusé. Le film guette ce qui constitue la trame sensible d’une existence à un moment de rupture. Ce qu’il y a d’infime, de plus commun, loin de l’exotisme, mais hanté par le rêve, comme un appel. Il ne s’agit pas d’un film sur l’émigration ou la révolution, c’est un essai sur la liberté ou plutôt de liberté : une tentative d’évasion réelle et fictive auquel la fabrication d’un film participe, prenant part de ce processus d’émancipation : brûle la mer, les frontières, les lois, les papiers... Qu’est-ce que rompre avec sa vie passée, quitter son pays, sa famille où prévalent encore vaille que vaille des liens très forts de solidarité, d’entraide et un attachement ancestral à la terre, pour rejoindre le monde mythifié et dominé par les rapports capitalistes. Qu’est-ce que c’est : "vivre sa vie ?" Ainsi s’expriment, tout à fait clairement les réalisateurs qui, loin des clichés sociologiques, ont d’abord choisi de faire entendre quelques voix.

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Critiques de Brûle la mer

  1. Première
    par Sylvestre Picard

    Si l'on était paresseux, on dirait que formellement Brûle la mer utilise un "procédé exigeant" : format carré, pellicule épaisse, énormes plans-séquences sur des paysages plus ou moins vides avec le récit du drame des migrants tunisiens en voix off. C'est ça, "brûler la mer" (c'est aussi le flow d'un rappeur dans le film) : faire de la poésie radicale plutôt que du documentaire en abolissant (brûlant) le lieu de la mer (source de poésie, tout ça est compliqué). Âpre et brut, quasi arty et situationniste, Brûler la merassume sa subjectivité de tract rageur (le film ne dure qu'1h15) qu'on aurait plutôt vu projeté au sein d'une installation artistique. Mais il y a au moins ce plan sublime à la fin, où le jeune protagoniste retourne au bled et se fait câliner très simplement par ses parents, et qui fait venir les larmes aux yeux. Pas de quoi brûler la mer, mais c'est suffisant. Sylvestre Picard