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La famine guette. Quand ses parents partent pour chercher à manger, Budori se retrouve seul avec sa petite sœur. Celle-ci est bientôt enlevée « pour son bien » par un personnage fantastique. Livré à lui-même, Budori entame un voyage initiatique à travers son pays. L’incarnation des croyances et des mythes. Le fantasme d’une technologie en phase avec l’environnement. Le spectre de l’anéantissement. Tout le cinéma d’animation japonais, depuis disons "Astro Boy", est nourri de ces obsessions que l’on retrouve de films en films, chez des auteurs aussi différents qu’Ôtomo, Miyazaki, Oshii, Okiura et chez ce Gisaburo Sugii, dont la notoriété en France était jusqu’ici limitée aux vidéoclubs – "Street Fighter 2" et "La Vallée d’émeraude" sont sortis directement en DVD. "Budori – L’Étrange Voyage", film-monde hanté par le traumatisme de Fukushima, rappelle à quel point l’empire du Soleil-Levant attache de l’importance à la préservation de son espace vital. À travers le périple du héros, jeune chat à la candeur toute voltairienne qui va cultiver son jardin au gré des épreuves, Sugii dit la difficulté et la grandeur du Japon à rebondir en toutes circonstances.
Toutes les critiques de Budori, l'étrange voyage
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Le parcours torturé d’un petit félin né dans la misère puis exploité. Budori devient vulcanologue. Les volcans en éruption et les décors de la mégalopole steampunk sont splendides. Ils illuminent le film à eux seuls…
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Le thème de la culpabilité, symbolisée par l'irruption de l'inconnu à cape violette dans les rêves du héros, hante le récit, entre naturalisme et fantastique. Comme Le Vent se lève de Miyazaki, "Budori" dessine le portrait d'un personnage qui préfère s'enfermer dans le travail plutôt qu'affronter ses démons. Son rythme un peu lent suggère tout le temps qu'il faut pour être en paix avec soi.
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Émaillé de ruptures de rythme, ce film d'animation fait pourtant montre d'une belle ambition formelle.
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Toutes les qualités visuelles de "Budori, l’Etrange voyage" ne font cependant pas oublier le manque de rythme dont pâtit parfois l’anime, et qui fait perdre leur relief à certaines scènes essentielles, scènes qui se voudraient pourtant dramatiques par les ressorts qu’elles mobilisent. "Budori, l’Etrange voyage" est donc une œuvre de poésie et de couleurs qui enchante les yeux et invite au rêve sans malheureusement traiter jusqu’au bout les thèmes qu’elle aborde.
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Préoccupation écologique et fantaisie animalière sont les apanages de ce dessin animé respectable, à laquelle sa proximité avec l'univers d'Hayao Miyazaki ne rend pas forcément service.
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Tout comme "L’Ile de Giovanni", autre récente anime nipponne, "Budori, l’étrange voyage" semble a priori destiné aux enfants. Mais avec les Nippons, on n’est jamais très sûr. Car si le film célèbre des valeurs comme la solidarité et l’empathie, il se garde des schémas édulcorés pour bambins occidentaux. Un dessin animé inclassable, assez cloisonné, sans réels affects, dont les constants changements à vue déroutent autant qu’ils intriguent.