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Difficile de parler de Bullhead sans évoquer ce long et terrifiant flash-back, situé à mi-parcours, où deux enfants connaissent un traumatisme qui va déterminer leur sexualité. Son impact est tellement dérangeant qu’il met le spectateur sens dessus dessous et promet de bouleverser la tournure des événements. Pour son premier long-métrage, le jeune réalisateur flamand Michael R. Roskam compose une tragédie Shakespearienne chez les ploucs, bousculant les genres avec aplomb et dépeignant un environnement masculin avec une sensibilité toute féminine. Le corps maladivement sculptural de son incroyable comédien, Matthias Schoenaerts (prochainement chez Audiard), traduit à lui seul la dimension tragique du héros, sorte de créature de Frankenstein au regard d’enfant effrayé, ivre d’amour et de vengeance, dont la virilité a été sacrifiée et dont chaque geste désarticulé reflète le malaise. Envie de tripes, de nouveauté et de beau-bizarre ? Plus de doute, c’est ici que ça se passe.
Toutes les critiques de Bullhead
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Un premier long-métrage étouffant et dérangeant, qui nous en met plein la tronche. Une révélation.
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Mêlant le drame personnel au thriller, en abordant un sujet inédits au cinéma mais bien réel, Bullhead, s'impose comme un polar d'une noirceur implacable digne des premiers Scrosese.
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Michaël R.Roskan (...) fait mieux que filmer, il met en scène, il climatise, il réussit les morceaux de bravoure stylistiques et les scènes en creux, les coups à l'estomac et les caresses tristes. Costaud. Mais certaines performances d'acteurs (...) ont parfois cette capacité de s'approprier les films de l'intérieur (...) Dans "Bullhead", ce corps stupéfiant est celui de Matthias Schoenaerts. Sans faire d'offense au réalisateur, le film lui appartient.
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Une tragédie charnelle d'exception qu'on ressent physiquement (...) La révélation d'un immensemetteur en scène [Michaël R.Roksam] et d'un comédien grandiose [Matthias Schoenaerts].
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A mi-chemin entre le thriller et le western rural, le premier film de Michaël R. Roskam parvient à donner au fait divers une ampleur scorsésienne. En maquignon bourré d'amphètes, Matthias Schoenaerts fait sensation.
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On ne sort pas intact de cette rencontre unique.
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"Bullhead" s'impose en force comme une révélation tonitruante.
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Film noir aux influences américaines évidentes, "Bullhead" prend à bras-le-corps une intrigue qui ne ferait pas injure au fin fond d'un patelin du Midwest, où obscurantisme, frustration sexuelle et violence à fleur de peau font le meilleur des ménages.
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Souvent, le film dérape, se fait même du mal en s'obligeant à emprunter des raccourcis faciles. A l'inverse il fait mouche à chaque fois qu'il braque son objectif au plus près de son comédien, littéralement habité, qui distille de la première à la dernière minute un flux poisseux d'énergie du désespoir.
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Un polar coup de poing conduit par un acteur (Matthias Schoenaerts) tétanisant.
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Dans la peau d'un éleveur gavé d'hormones, Matthias Schoenaerts se révèle charismatique. Son rôle lui à d'ailleurs valu d'être choisi par Jacques Audiard pour son prochain film. Acteur à suivre.
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Avec son atmosphère tendue et son histoire tragique, ce tout premier film brillant est un petit bijou à découvrir d’urgence. Pour amateurs de films noirs.
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Le formidable Matthias Schoenaerts révèle un charisme qui crève l’écran, tandis que Michaël S. Roskam ausculte les reliefs de cette plastique herculéenne, qui suinte le mal-être, la souffrance, l’incapacité d’être aimé. Un drame que le cinéaste aborde avec humanité, alternant des pics d’intensité avec des moments de grâce.
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Roskam construit une intrigue de polar touffue et prenante (...). "Bullhead" est une vraie réussite, et une nouvelle révélation de ce cinéma belge décidément en grande forme.
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Tous les ressorts de la tragédie sont là (...). Ce polar (...) est servi par un acteur au jeu minimaliste et intense [qui] dégage une force intérieure qui amplifie cette ténébreuse affaire.
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"Bullhead", premier long métrage de Michaël R. Roskam (...) révèle un metteur en scène dont la maîtrise impressionne, d'autant plus qu'elle s'applique à un genre, le polar, où rien n'est jamais gagné.
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(...) Le film révèle un premier rôle à la présence étonnante, joué par Matthias Schoenaerts (...) Mais une fois passée la mise en place, la méthode vire vire au systématique et étouffe la fiction plutôt qu'elle ne la déploie (...) Ce qui manque cruellement à ce monde suffocant et bas du front, ce sont quelques respirations qui doteraient ce cinéma d'un vrai souffle visionnaire.
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Avec son héros tragique en quête de rédemption, ce thriller brutal, sélectionné à l’Oscar du meilleur film étranger, accroche le spectateur sans le ménager.
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Primé dans de nombreux festivals – il concourt pour le prochain oscar du meilleur film étranger – ce thriller flamand sur fond d’industrie bovine s’éparpille entre ses deux sujets : un trafic d’hormones qui tourne mal et le désir d’amour contrarié d’un éleveur de bétail castré à l’adolescence et accro aux anabolisants. D’où l’impression de voir un croisement dégénéré entre le cinéma de Gaspar Noé (la bestialité déliquescente de l’homme) et celui de Jaco Van Dormael (le romantisme neuneu). Reste LA révélation du film : l’acteur Matthias Schoenaerts, dont on n’oubliera pas de sitôt la gueule mi-homme, mi-bœuf.