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Après Le convoyeur, social et viscéral, Nicolas Boukhrief signe un thriller sensualiste au rythme lent et chaotique. En collant sa caméra sur le visage aigu de Dussollier, en suivant ses moindres mouvements, le cinéaste ne mise ni sur l'action ni sur un dispositif malin comme dans Memento. Boukhrief nous plonge dans les dérives d'un Alzheimer et nous laisse l'impression étrange d'avoir perdu nos repères.
Toutes les critiques de Cortex
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Mais comment mener une enquête quand la mémoire défaille? Ainsi se présente Cortex, polar original agencé dans un univers qui entre rarement dans le champ des caméras. Habilement, Nicolas Boukhrief ne tranche pas, laisse les hypothèses les plus délirantes prendre corps, se dissiper, revenir...
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Moins amnésique que Memento, le film culte de Christopher Nolan, moins déjanté que Vous êtes de la Police de Romuald Beugnon, ce polar original nous interne dans l'univers clos et décalé d'une institution où les patients fantasques n'ont rien à envier au personnel rongé par des rivalités hiérarchiques. Nicolas Boukhrief signe un thriller psychiatrique qui, tel un Rubik's cube manipulé par un daltonien, finit par retomber sur ses faces en nous en faisant voir de toutes les couleurs.
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Un polar étrange et prenant dont la magistrale performance de Dussollier, sobre limier inquiet et inquiétant, est la carte maîtresse.
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Nicolas Boukhrief a fait le choix d'une mise en scène sobre pour adopter le point de vue perturbé de l'inspecteur Boyer. André Dussollier, de tous les plans ou presque, joue sur la même tonalité subtile, où un silence un peu trop prolongé, un geste un peu trop lent suffisent à exprimer un décalage angoissant avec la réalité. Le charme de Cortex doit aussi beaucoup aux seconds rôles, finalement plus inquiétants côté « soignants » (de la glaciale Claude Perron à l'illuminée Laure Salama) que côté « patients » (mentions spéciales à Marthe Keller et à Gilles Gaston-Dreyfus). A se demander qui sont vraiment les malades...
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L'alliance du polar et de la maladie neuro-dégénérative est une idée plutôt ingénieuse, mais aussi bien dangereuse. La tension mentale réclamé par le premier et le délabrement psychique induit par la seconde ne sont pas loin d'y former le mariage de la carpe et du lapin. Qui plus est, l'interprétation par des acteurs connus, et plus largement par quiconque jouissant de toutes ses facultés, d'un personnage atteint par la maladie mentale, relève presque toujours d'une pénible inadéquation, qui finit par nuire à la croyance exigée par le pacte fictionnel. Ces faiblesses font de Cortex un film qui recherche la peur et le trouble mais se dilue, à l'image de son personnage principal, dans un inéluctable ramollissement.