-
Courageusement et sans cynisme, Cowboy se construit en creux en s'enrichissant au fur et à mesure de ses différents niveaux de lecture, semant de-ci, de-là des scènes sufisamment fortes pour raccrocher tous les wagons. Benoît Poelvoorde, barbe, pull à col roulé et lunettes, plus bouleversant que jamais, a tout à jouer. Ceux qui l'aiment prendront le bus.
Toutes les critiques de Cowboy
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
-
Dire que son film cultive volontairement les maladresses ou les approximations serait exagéré. Mais il y a dans sa manière de zigzaguer et de bringuebaler entre farce et peinture piteuse comme un refus du rendement efficace, cette loi d'airain qui contamine même son personnage, ancien gauchiste rompu à la démagogie et à l'instrumentalisation des personnes interrogées. A la manipulation, Benoît Mariage préfère le fiasco et le montre avec un goût certain.
-
Une restriction s'impose devant cette sympathique variation sur un genre efficace : le film dans le film. Cowboy patine à vide, au bout d'un moment, d'une part à cause du jeu de Gilbert Melki, irréductiblement figé (dans le rôle du trublion ayant abdiqué ses idées révolutionnaires) sur une mine de loser arrogant, récalcitrant, et d'autre part par contamination du reportage fictif sur le film lui-même. Dépeignant une équipe de télé confrontée au mutisme des "acteurs" parachutés devant sa caméra, Benoît Mariage se retrouve, en abîme, amené à vivre les mêmes situations, mis en péril d'un gel de l'action. Et lors de ces instants où il s'escrime à truquer son fiasco, Benoît Poelvoorde est moins convaincant. La chute, par contre, lui redonne cette dimension pathétique de raté conquérant, celle où il fait merveille.
-
Plaquée devant la réalité comme un miroir grossissant, la caméra du réalisateur des Convoyeurs attendent met en lumière tous ces points noirs qui défigurent nos existences mesquines. Et c'est un Poelvoorde barbu et imbu de lui-même qui sert, avec talent, de cible à ce cowboy qui tire sur tout ce qui bouge pour ne remuer que du vent (...). Drôle, tranché dans le vif de la réalité, ce film est aussi une hilarante satire des conditions de travail des prolos du reportage télé dans le service public.
-
C'est finalement en marge de l'intrigue principale que se situent les moments désopilants, tels l'atelier pour futurs parents où l'on s'entraîne à porter des bébés en plastique, ou bien la consultation charlataneesque de morphopsychologie. N'empêche qu'on aurait bien aimer retrouver un Poelvoorde aussi mordant que dans Les convoyeurs attendent. On ne désespère pas !
-
Drôle et nostalgique, le film de Benoît Mariage s’attarde avec tendresse et empathie sur les illusions perdues et les renoncements. C’est avec un sourire un peu amer que l’on suit le chemin de Daniel, ce type ratatiné qui préfère se gargariser de grandes idées plutôt que de se colleter à la réalité, ce cœur sec incapable de reconnaître un joli moment de « vraie » vie. Pour faire la nique aux lendemains qui déchantent, le dire ou le chanter à plusieurs, réchauffe le cœur : tel est le message de ce film chaleureux.