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Besson est de retour. Avec ce qu’il sait faire le mieux, à savoir caresser nos fantasmes d'adolescent. Dogman est un film excessif. Comme Nikita ou Le Cinquième élément, ce mélange de mélo destroy et de revenge movie parano est porté par une vision maniériste qui tombe parfois à côté de la plaque, mais réussit régulièrement le strike. Quand Dogman apparaît, c’est sur le bitume, émergeant d’un carnage. Il est couvert de sang et de paillette, porte une perruque qui le fait ressembler à Marilyn. Face à une psychologue de la police, Doug va alors, progressivement, se confier à travers des flashbacks et raconter son histoire tragique – de son enfance martyr au cabaret de drag queens en passant par le fauteuil roulant…. Des narcos qui explosent une maison, un enfant sauvage élevé par des chiens, un transformiste qui chante en playback La Foule de Piaf… Et tout cela dans le même film ? Ne cherchez pas, vous n’avez jamais vu ça nulle part. Mais s’il faut trouver la raison de cette étrange réussite, on peut avancer trois mots : Caleb Landry Jones. Avec cet acteur hors-norme, Besson a trouvé un interprète à la hauteur de ses visions régressives. Le comédien accroche un nouveau rôle de weirdo à son CV déjà bien perché. Rien de pervers ni de sulfureux ici : CLJ parvient juste par son intensité à transcender son rôle de freak gentil et à pousser tous les curseurs dans le rouge. Ce qu’on appelle une vraie perf.