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Entre les suites de Cars, de Toy Story, et des Indestructibles, Pixar semblait tourner en rond. En Avant nous permet enfin de renouer avec le sentiment de découverte et d’inédit. L’histoire est pour le moins originale : dans un monde où la magie a disparu, les elfes, licornes et autres créatures fantastiques vivent désormais une vie tranquille d’Américains moyens. Ian, un Elfe bleu, timide et renfermé, vit avec sa mère et son frère aîné. Son père est mort avant sa naissance et il en garde un sentiment d’incomplétude. Est-il à la hauteur de ce modèle paternel qu’il n’a jamais connu ? Le jour de ses 16 ans, il reçoit un cadeau un peu spécial : un bâton de magie et un message sibyllin qui ferait revenir le paternel 24 heures...
Film d’aventures, En Avant emprunte avec audace et réussite les codes de l’heroïc fantasy. Jamais parodique, parsemé de clins d’œil discrets, le récit initiatique va ravir les amateurs de jeux de rôles. Mais le dernier-né des studios Pixar est aussi un buddy movie sympathique qui réserve de jolis moments de comédie entre deux frères très attachants. Dan Scanlon explique avoir mis dans cette intrigue beaucoup de choses personnelles et ça se sent dans cette subtile réflexion sur le deuil. Si l’histoire est riche en surprises, le design de certains caractères, comme celui de la mandragore, n’est pas toujours très heureux : le look des créatures mythologiques (licorne, centaure...) oscille parfois trop entre Monstres et Cie (réalisé par le même Dan Scanlon) et Shrek. C’est néanmoins une riche idée de faire des licornes des animaux abandonnés comme des chats dans les rues du tiers monde. Certes, on n’atteint pas la perfection émotionnelle de Là-Haut mais En Avant marquera une étape dans l’histoire de Pixar.