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Le vénérable Manoel de Oliveira nous avait enchantés avec L’Étrange Affaire Angélica, fable fantastique à la mélancolique beauté. À ce film succède une oeuvre difficile d’accès à la théâtralité assumée : lieu unique, plans fixes, trois ou quatre axes de caméra, personnages qui entrent dans le cadre et qui en sortent... Des parents y évoquent avec leur bru l’absence pesante d’un fils critiqué. Certes joliment éclairé, Gebo et l’ombre joue sur le hors-champ de façon tropsystématique, et le film manque cruellement de respirations.
Toutes les critiques de Gebo et l'Ombre
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Conte cruel, huis clos zébré de fantastique dans laquelle la truculence discrète du maître portugais fluidifie la noirceur ambiante, « Gebo et l’ombre » possède l’éclat du diamant et la densité filandreuse d’un cauchemar lancinant. Grand film.
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La sérénité paradoxale qui se dégage de l'ultime plan de "Gebo et l'ombre", ponctuant pourtant le récit d'un échec tragique jamais masqué, vaut comme une superbe signature du cinéaste – affirmation de son regard limpide qui se fait critique, mais jamais juge ni bourreau, ne regarde pas ses personnages de haut, mais face à face, tels ses semblables.
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Au début, le minimalisme théâtral du dispositif déroute un peu. Puis on se prend à la rigueur économe de la mise en scène, on se laisse envoûter par ces ruminations existentielles, servies par des acteurs magnifiques.
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Cinéaste immense et modeste, Oliveira se met au service d’un texte admirable en installant, avec un art accompli, un dispositif en apparence tout simple mais qui met le spectateur dans un état d’écoute fébrile.
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Simple et audacieux, "Gebo et l'Ombre" est émouvant grâce à la force d'incarnation de tous ses interprètes.
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Des vieillards sublimes, qui font partager leur joie d'être là, de continuer à faire du cinéma.
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Du théâtre filmé ? Ça y ressemble. Mais signé par Manoel de Oliveira, le maître portugais, ça devient autre chose.
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POUR : À coup sûr, on va nous refaire le coup du "ça ne bouge pas, c'est du théâtre filmé". Comme si le cinéma ne devait être qu'une succession de loopings virtuoses. Statique? Certes, le nouveau film de Manoel de Oliveira l'est. Mais il est aussi tout sauf scolaire ou étriqué. Une histoire de couple vieillissant, (...) Et pour la filmer, le centenaire cinéaste portugais soigne ses cadres, choisit de longs et fixes espaces de jeu pour ses acteurs, faisant entendre tout ce qui ne se dit pas et révélant tout ce qui se tapit dans l'ombre du hors-champ. Brillant.
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Un Oliveira très sombre, d'une austère étrangeté. Lonsdale y est magnifique.
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CONTRE. Ce film est adapté d'une pièce de théâtre de Raul Brandão et force est de constater que Manoel de Oliveira n'a pas su transcender le huis clos ultra-bavard en oeuvre de cinéma. (...) Si certains plans sont semblables à des tableaux tant leur composition et leur éclairage sont magnifiques, cela ne suffit pas.
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La photographie est superbe, les acteurs irréprochables. Mais la lenteur des dialogues et la la dilution de l'intrigue distille un ennui hypnotique.