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Après L’Assaut, récit de l’intervention qu’effectua le GIGN lors de la prise d’otages sur le vol Alger-Paris en 1994, Julien Leclercq se penche sur un autre épisode chargé de l’histoire contemporaine : l’aventure de Marc Fiévet, « aviseur » des douanes qui passa onze ans derrière les barreaux après avoir été trahi par l’État français. La mise en scène au cordeau et la densité politique du script d’Abdel Raouf Dafri (Mesrine, Un prophète) témoignent de la volonté de se confronter aux grands filmsdossiers des 70s et à leurs descendants contemporains, Traffic et Zodiac. Pourtant, malgré les bonnes intentions affichées, Gibraltar s’apprécie finalement plus comme un drame humain poignant que comme un thriller parano suffocant. Et tant pis si tout n’est pas parfait : quand on regarde des acteurs comme Gilles Lellouche ou Tahar Rahim en action, on se dit que le polar français peut espérer des lendemains qui chantent.
Toutes les critiques de Gibraltar
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Même si certaines ficelles de cette histoire pourtant vraie paraissent un peu grosses, le film tient en haleine avec des deals allant crescendo et un Gilles Lellouche en monsieur Tout-le-monde, bien crétin il faut l’avouer, s’embourbant allégrement.
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Écrit par le scénariste de Mesrine et d'Un prophète, ce thriller sous haute tension offre à Lellouche un rôle schizophrénique, tiraillé entre sa famille et lappât du gain.
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Revendiquant l’hommage formel et scénaristique aux polars américains des seventies, le réalisateur soigne son écrin et alterne habilement scènes d’action et manoeuvres en coulisses. Avec, cerise sur le gâteau, un trio de choc pour jouer cette palpitante partie d’échecs : Gilles Lellouche en infiltré dépassé, Tahar Rahim en douanier tiraillé et Riccardo Scamarcio en gentleman dealer.
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L'inévitable Gilles Lellouche resurgit dans ce polar soigné, inspiré d'une histoire vraie.
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Un thriller qui tient la route grâce essentiellement à une mise en scène qui ne ménage jamais sa peine, un script ambitieux et des seconds couteaux à l’écran plus que crédibles. Tahar Rahim est lui en roue libre et Gilles Lellouche, et bien il fait du Gilles Lellouche.
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Un film d'action viriles, classique dans la forme, mais qui manque de couleur locales. Face à Gilles Lellouche et Tahar Rahim, honnêtes, Riccardo Scarmarcio s'impose en playboy mafieux. Tout comme Aidan Devine en impayable voyou anglais !
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Derrière Gibraltar, les amateurs de faits divers reconnaîtront l’histoire vraie de Marc Fiévet, indicateur des douanes et qui, après onze ans de prison, a toujours soutenu avoir été lâché par ses «employeurs». Même s’il y a une tension et des scènes d’action, Julien Leclercq (L’assaut) privilégie l’aspect humain au côté thriller. Avec un scénario signé Abdel Raouf Dafri (Un prophète) et une solide distribution, le cinéaste avait toutes les cartes en main. Pourquoi alors ce manque d’empathie pour Duval que l’on ressent plus comme un profiteur que comme un loser ?
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Adapté par le scénariste Abdel Raouf Dafri (Un prophète), le film, mis en scène par Julien Leclercq, est emporté par le sujet mais se loupe sur le sentiment anxiogène qu'il devrait faire naître et l'empathie qu'il lui faudrait susciter envers le "héros". La faute à un scénario aux péripéties trop dispersées. Mais le méchant, joué par le charismatique Riccardo Scamarcio, est franchement inquiétant, et Gilles Lellouche, dans le rôle principal, s'affirme de plus en plus comme un possible nouveau Lino Ventura. Ce qui donne à Gibraltar une certaine carrure.
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Plutôt bien écrits, les deux principaux protagonistes, interprétés par Rahim et Lellouche, échappent à la caricature, ce qui n'est malheureusement pas le cas de personnages secondaires. Parfois un peu raide dans ses enchaînements, ce film très documenté (et c'est là sa plus grande qualité) confirme qu'il est possible aujourd'hui en France de mettre au diapason forme et propos, avec une certaine habileté et malgré quelques maladresses.
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Si la réalisation retranscrit habilement la menace exponentielle de ce piège manipulateur, elle ne masque cependant toujours pas les facilités d'usage d'un scénario emberlificoté dans des ficelles psychologiques un rien simplistes.
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Le film est assez captivant : les acteurs font le job, le réalisateur, Julien Leclercq ("l’Assaut"), a eu la bonne idée de troquer ses tics de sous-Paul Greengrass pour plus de sobriété… C’est du cinoche à la Henri Verneuil, sans génie mais solide, peinant à faire jeu égal avec ses modèles américains mais porté par une attention au récit qui, ici, fait tout son prix.
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Sur ces docks, un trio très mâle se partage la vedette : Tahar Rahim reste curieusement guindé, presque effacé, dans le rôle pourtant crucial du flic qui tire les ficelles. Heureusement, Gilles Lellouche (l'aviseur instinctif, fébrile) et l'Italien Riccardo Scamarcio (parfait en mafieux d'une inquiétante douceur) animent ce scénario-dossier parfois pesant. C'est que, au lieu d'insister sur les manipulations (passionnantes), le réalisateur a préféré miser sur des scènes d'action (conventionnelles). Et sur un état des lieux réaliste de la contrebande à Gibraltar. Du coup, le suspense en est très affaibli.
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Cette immersion en eau profonde dans l’univers des narcotrafiquants lui fait courir bientôt des risques de plus en plus importants... Solide, musclé, impeccablement mené et joué, ce Gibraltar est un bon film de genre. Mais l’ensemble manque de chair. Un supplément d’âme n’aurait pas fait de mal à cette mécanique ultra huilée.
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Dommage que le réalisateur de l’Assaut dilue la tensionde son thriller en le noyant dans des intrigues superficielles. A force, il perd en efficacité et on finit par ne plus accrocher à ce rocher.
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Souvent opaque, Gibraltar aimerait retrouver la noirceur des polars politiques français des années 70 sans jamais y parvenir à cause de sérieux problèmes d’écriture.
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Résultat, des éléments romanesques grossis et des problématiques essentielles superficiellement traitées. Dans sa volonté d’être un grand polar à la française, le film fait du héros un père de famille pathétique (limitant par là le jeu pourtant bon de Gilles Lellouche), pris dans un engrenage infernal et finalement trahi par son employeur, l’État français, au rôle très confus. Balayée, sa personnalité de baroudeur et fin observateur, qui a fait de lui un parfait informateur pendant huit ans.
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Tout est en toc, en frime (les filtres sépia empruntés au Traffic de Soderbergh) et en prétention dans ce polar frelaté des années 1980. Lellouche fait ce qu'il peut pour donner de la consistance à un personnage sans profondeur. Tahar Rahim n'y arrive pas.
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Ce film reposait sur une intrigue scénaristique béton (...) Mais au cinéma, l’histoire est devenue du ciment. A force de vouloir tout serrer à la visseuse, le réalisateur Julien Leclercq livre un film sans la moindre nuance, plus proche du jeu de cubes que du Cluedo.