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Pour un coup d'essai, Gone Baby Gone se révèle un coup de maître. En moins de 2h, Affleck établit un diagnostique sans appel du libéralisme sauvage, rue dans les consciences, met en balance des concepts. Sans dogmatisme, l'ex de JLo défend un humanisme éclairé digne du tandem Clint Eastwood-Paul Haggis. Mais plus qu'un film à message, Gone Baby Gone se présente d'abord comme un thriller à la structure archiclassique, une trame linéaire saupoudrée de flash-back et pimentée de scènes spectaculaires, dont la grande réussiter formelle doit beaucoup à la photographie de John Toll.
Toutes les critiques de Gone Baby Gone
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Plus que de la philosophie à la petite semaine, c'est un principe de construction dramatique fécond qui permet au film de maintenir le spectateur sur le bord de son siège. D'autant qu'il est guidé dans ce labyrinthe meurtrier par un jeune acteur très étonnant. Enfin, jeune... (...) Entre son apparition remarquée, il y a dix ans, en tant que coscénariste interprète de Good Will Hunting, de Gus Van Sant, et cette première tentative comme réalisateur, Ben Affleck s'est employé à faire oublier tout le bien qu'on avait pu penser de lui. Figure récurrente de la chronique mondaine, interprète de films aussi oubliables que Daredevil ou Jersey Girl, le beau gosse a beaucoup à se faire pardonner.
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Comme les enquêteurs, on est leurré, comme eux on a la pression.
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En adaptant le best-seller de Dennis Lehane, Ben Affleck décrit sans complaisance un monde rongé par les faux-semblants, la corruption, les secrets. Il fait preuve dune belle maîtrise, ménageant une tension incroyable, soulignant l'humanité de ses personnages complexes et dirigeant avec précision ses comédiens.
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Affleck filme des trognes qu'il contemple, fasciné. Un univers de bouffis et d'abrutis divers qu'il parvient presque à rendre attachants. Il fait la part belle aux seconds rôles : cette drôle de mère à la cervelle en pois chiche, par exemple, qu'interprète Amy Ryan avec une maîtrise toute théâtrale. Ou ce flic qu'incarne Ed Harris, une fois de plus génial. Notamment lors de cette scène magnifique où, en révélant au privé sa philosophie et sa morale, il lui donne, sans le vouloir, une piste pour deviner la vérité. On pourra trouver un rien trop appuyé - plus que dans le livre, en tout cas - ce classique affrontement du Bien et du Mal, avec épilogue démonstratif style Dossiers de l'écran. D'autant que c'est lorsqu'il peint, au contraire, le flou des actes et des sentiments que Ben Affleck convainc le plus. Grâce, surtout, à ce curieux privé candide et flottant, que son propre frère rend bizarrement attachant et difficilement oubliable.
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Sulfureuse et palpitante, l'intrigue captive par son authenticité, surtout dans la description d'une communauté touchée par la violence et la pauvreté.
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Une affaire à double fond, viscérale et dérangeante, dont il ne sortira pas indemne. Nous non plus ! Mêlant suspense et réfelxion sur le bien et le mal, la justice et la loi, ce thriller poisseux teinte en bout de course son noir profond d'une ambiguïté douteuse.
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Tiré d’un roman de Dennis Lehane, l’auteur de « Mystic river », «Gone baby gone» est le premier long métrage de Ben Affleck, qui tente un pari audacieux,celui de raconter cette douloureuse histoire de rapt d’enfant. Il le réussit haut la main, aidé par un remarquable scénario et un magnifique casting. Ed Harris et Morgan Freeman apportent au film leurs extraordinaires présences. Quant à Casey Affleck qui fut il y a quelques semaines le lâche Robert Ford face à Brad Pitt, c’est un jeune acteur à la belle et troublante énergie avec lequel le cinéma américain doit désormais compter. Il apporte à cette histoire sombre, grave, tout le poids de son talent. On souhaite à Ben Affleck un deuxième long métrage aussi beau.
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Assez réussie, cette enquête sur un kidnapping d’enfant menée par les frères Affleck compte tout de même quelques longueurs. A mettre sur le compte du lymphatique Casey ? Il n’en reste pas moins que sous ses airs endormis, il donne vie à son personnage de privé dur à cuire avec beaucoup de justesse ; sa partenaire Michelle Monaghan un peu moins. Difficile dans ces conditions de s’attacher aux protagonistes. Et si la révélation finale s’avère un peu tarabiscotée, elle fait malgré tout son petit effet. En somme, Gone Baby Gone est un premier film un peu maladroit mais qui laisse présager un bel avenir à Ben le réalisateur.