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Derrière l’intrigue presque banale (l’irruption d’un étranger remue le passé d’une famille tranquille), Harmonium, prix du jury Un certain regard lors du dernier Festival de Cannes, dévoile progressivement une multitude de niveaux de lecture. Certes, on découvre qu’entre le prisonnier récemment libéré et le père de famille, il existe un secret qui explique en partie la sollicitude dont bénéficie le nouvel arrivant et justifie le lent travail de sape qu’il opère en séduisant la mère (à moins que ce ne soit l’inverse) et en s’attirant la confiance de la fille de 10 ans à qui il donne des leçons d’harmonium. La vengeance peut alors servir de justification à la destruction de cette famille. Mais celle-ci n’était-elle pas disjointe avant même la venue de l’étranger ? C’est le fond de la thèse défendue par le cinéaste, pour lequel la famille n’est qu’une illusion destinée à masquer la solitude fondamentale de l’être humain. Dans le rôle de l’intrus dont les motivations vont au-delà du bien et du mal, Tadanobu Asano (également à l’affiche de Silence, de Martin Scorsese) est le centre de gravité du film. Il exprime le chaud et le froid, le calme et la violence avec une égale économie de moyens. Le titre original, qui signifie « au bord du gouffre », reflète la philosophie du cinéaste qui consiste à s’approcher au plus près de son sujet, en évitant de tomber dedans. Sans l’ombre d’un doute, le résultat donne le vertige.
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Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Il n'est pas sans défauts (un brin de pathos l'encombre par moments), mais on le regarde jusqu'au bout, fasciné par cet enchaînement fatal d'épisodes hautement romanesques et d'une violence très sourde, alors même qu'on ne quitte jamais (sauf à la fin, tragique) le quotidien du foyer, et le cadre d'une vie de famille très anodine, a priori sans histoires.
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Film policier travaillé par le fantastique, le deuxième film de Koji Fukadaimpressionne par la maîtrise de sa mise en scène, qui s’acharne à démolir le cliché de la retenue nippone, son hypocrisie, son incapacité bien évidente à refouler indéfiniment les pulsions de mort insoupçonnables des individus, sa force destructrice pour les êtres.
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Quelques ruptures de ton frôlant le passage en force ne suffisent pas à gâcher la somme remarquable de passages inspirés.