Date de sortie 24 octobre 2012
Durée 105 mn
Réalisé par Werner Herzog
Scénariste(s) Werner Herzog
Distributeur Why Not Production
Année de production 2011
Pays de production Etats-Unis
Genre Film documentaire
Couleur Couleur

Synopsis

Le 24 octobre 2001, dans la petite ville de Conroe au Texas, Jason Burkett et Michael Perry, en quête d'une voiture à voler, abattent de sang-froid Sandra Stotler, son fils Adam et l'ami de ce dernier, Jeremy. Retrouvés puis arrêtés, les deux jeunes hommes, âgés d’à peine 19 ans, sont condamnés : Burkett à la prison à perpétuité, Perry à la peine capitale.Le 1er juillet 2010 le cinéaste Werner Herzog interviewe Michael Perry, huit jours avant son exécution. Suite à cette rencontre, il retourne sur les lieux du crime, interroge les enquêteurs, consulte les archives de la police, discute avec les familles des victimes et des criminels, rencontre un ancien bourreau du couloir de la mort. Non pour juger mais pour essayer de comprendre.Au-delà du fait divers, Herzog nous entraine dans une enquête sur l’Amérique et les profondeurs de l’âme humaine.

Toutes les séances de Into the Abyss

Critiques de Into the Abyss

  1. Première
    par Antoine Prioul

    Deux truands minables, trois crimes de sang dont on peine à sonder les motivations aberrantes (le vol d’une voiture), un système de répression judiciaire à l’avenant (dans l’horreur et l’absurdité administrative, s’entend) : l’enquête en question porte bien son nom. De la valse des témoignages, tous plus édifiants les uns que les autres, à la balade d’Herzog sur les lieux du crime (un Texas white trash en guenilles où, entre deux mobile-homes, macèrent cadavres et vieux fantômes), le fi lm opère une descente en piqué dans les soubassements d’une communauté percluse de douleurs où chacun est placé dans une logique égalitaire effrayante. Ici, nul n’est épargné par cette affliction sourde et miséreuse que le cinéaste enregistre avec son ambiguïté habituelle, mélange de goguenardise frigorifique et de compassion subrepticement crapoteuse. Tous sont frappés par cette malédiction d’un « vivre ensemble » épouvantable : coupables officiels (qui, enfermés à triple tour, se renvoient la responsabilité du crime comme deux gamins immatures), entourage des victimes (dont une bonne moitié pourrait occuper la place des condamnés), chevilles ouvrières de l’administration carcérale (hantées par leur fonction macabre). On pense bien évidemment à De sang-froid, de Truman Capote, dont Into the Abyss s’avère le remake officieux et qui, cinquante ans après, dresse exactement le même constat. Une permanence qui achève de rendre bougrement essentiel ce documentaire a priori anodin.